Un beau succès pour le retour de la Samain du Cinéma Fantastique

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Trois enfants autour d'une vielle voiture blanche.
Photo DR.

Après neuf ans d’absence, la Samain du Cinéma Fantastique a ressurgi sur la Côte d’Azur. La semaine dernière, le festival a réuni à Nice et à Beaulieu-sur-Mer des cinéastes venus du monde entier. Projections, hommages et découvertes ont marqué cette édition placée sous le signe du renouveau du cinéma de genre.

Le festival avait disparu des écrans niçois depuis 2016. Il a retrouvé cette année le chemin des salles obscures, entre les cinémas Jean-Paul Belmondo et Pathé Masséna, avant de se prolonger à Beaulieu-sur-Mer. Créée en 2010 par l’association Les Méduses, la Samain du Cinéma Fantastique se consacre à l’étrange, à l’horreur et à la science-fiction. Pour son édition 2025, elle a remis à l’honneur la créativité du cinéma de genre et la rencontre entre jeunes réalisateurs et public.

L’équipe du festival rappelle que “la Samain réaffirme sa vocation : dévoiler les nouvelles voix du cinéma de genre à travers ses compétitions internationales de longs et courts métrages.” Durant quatre jours, les projections se sont succédé, mêlant films en compétition, classiques revisités et avant-premières.

Parmi les moments marquants à Nice, le public a pu découvrir Queens of the Dead, premier long métrage de Tina Romero, fille du réalisateur de La Nuit des Morts-Vivants. Soutenu par l’association Les Ouvreurs, le film promet “une comédie horrifique jubilatoire et résolument queer, véritable ode à la diversité, à la culture underground et à l’esprit de la nuit new-yorkaise.”

Autre avant-première très attendue : It Ends, d’Alex Ullom, projeté en première française. Le film a déjà été primé au Festival Fantasia et a remporté à Nice le Prix du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur. Dans ce premier long métrage, “quatre amis [sont] piégés sur une autoroute sans fin dans un cauchemar éveillé.”

Le Prix du Meilleur Scénario, attribué ex-aequo, est revenu à The True Beauty of Being Bitten by a Tick de Pete Ohs et The Other People de Chad McClarnon. Ce dernier, projeté également à Nice, plonge dans un récit “claustrophobique et bouleversant, inspiré de faits réels.”

Le palmarès a aussi salué Kombucha de Jake Myers, désigné Meilleur Film d’Horreur, et Queens of the Dead, récompensé une seconde fois comme Meilleure Comédie d’Horreur. Du côté des courts métrages, Loud d’Adam Azimov a remporté le Prix du Meilleur Court Métrage, tandis que Whitch de Hoku Uchiyama s’est distingué comme Meilleur Court Métrage d’Horreur.

Entre héritage et renouveau

Au-delà des récompenses, cette édition a confirmé la vitalité du cinéma de genre. Des projections spéciales ont rendu hommage aux classiques. Evil Dead 2 a attiré les nostalgiques à Beaulieu-sur-Mer, tandis qu’à Nice, le romancier aixois Stéphan Sanchez a présenté Souviens-toi l’été dernier dans le cadre d’une carte blanche au cinéma Jean-Paul Belmondo.

La Samain du Cinéma Fantastique a également cherché à renouer avec son public. Des animations, des happenings et des interventions costumées ont ponctué les séances, renforçant l’esprit festif et collectif. Les organisateurs ont misé sur la proximité : un festival pensé pour les Niçois, mais ouvert à tous les curieux du fantastique.

La manifestation s’est inscrite dans la tradition des grands conteurs de l’horreur et du suspense. Elle “continue de célébrer le divertissement sous toutes ses formes, dans la lignée des maîtres du genre comme William Castle et Alfred Hitchcock.” Cette approche populaire, associée à une exigence artistique, a permis à « la Samain » de s’imposer de nouveau comme un lieu d’échanges et de découvertes.

Organisée entre Nice et Beaulieu-sur-Mer, cet événement veut “s’imposer comme le rendez-vous automnal du cinéma de genre sur la Côte d’Azur.” Les ont tenu à souligner que cette Samain doit servir à mettre “à l’honneur un cinéma d’auteur audacieux, libre et visuellement inventif.”

Avec plus de dix films en compétition et plusieurs avant-premières, la Samain a prouvé que le cinéma fantastique peut encore surprendre et fédérer. En clôture, le public a salué la qualité des œuvres projetées et la diversité des propositions venues du monde entier.

Nice a donc renoué avec succès avec ses nuits de frissons. La Samain du Cinéma Fantastique, entre hommage et exploration, a rappelé que le fantastique reste un terrain d’expression libre, ancré dans son époque et toujours ouvert à l’imagination.