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1 octobre 2024

Exposition photographique à Mougins: les Cisterciens de Jérôme Kelagopian et Emmanuel Breton

-11 février – 29 mai 2011 au Musée de la Photographie André Villers
Vernissage : Jeudi 10 février à 19 h

Les photographes Jérôme Kelagopian et Emmanuel Breton remontent le temps et rendent hommages à l’une des sociétés les plus remarquables que l’humanité connaisse à ce jour : les Cisterciens.

Si l’on s’intéresse un peu à l’histoire de notre commune nous apprenons qu’elle partageait sa destinée avec l’abbaye de Lérins. Au XIème siècle, le territoire de Mougins fit l’objet d’un don à la congrégation religieuse qui vivait sous la règle de Saint Benoît. Quelque part Mougins était un don du ciel pour les moines, le village offrant une vue unique sur toute la baie. On pouvait ainsi prévenir toute intrusion belliqueuse. Protection par moments insuffisante, des massacres ayant eu lieu à diverses reprises sur l’ile.

Cette histoire commune s’arrêta juste avant la Révolution. L’île Saint Honorat se consacra à nouveau au culte en 1869 avec l’arrivée des moines cisterciens venus de l’abbaye de Sénanque.

A quelques encablures de la vie cannoise aux accents festifs et glamours, les moines cisterciens perpétuent une existence dont les fondements sont pluriséculaires. La plupart de leurs actes sont fondés sur la stricte observance de la règle bénédictine qui prône l’ascétisme et la tenue à l’égard du monde pour mieux se rapprocher de Dieu.

En se rendant sur les îles de Lérins, le photographe Jérôme Kelagopian a partagé le quotidien de ces personnes hors du commun. Au rythme des prières, de la méditation, et de l’étude, il a su retranscrire cette atmosphère de calme, de respect et de solennité que l’on ne retrouve plus dans notre monde qui a du mal à s’arrêter, ne serait-ce que pour une pose photographique.

Les clichés de Kelagopian permettent de prendre conscience d’un versant de l’humanité ayant fait le choix d’une profonde vérité, se détachant de toute parole autre que celle que leur dicte leur croyance. Ces photographies puisent ainsi leur force de la conviction naturelle qui anime cette communauté et offrent le contrepoint de beaucoup de dérives que l’on est communément habitué à observer avec le spectacle que nous offre la société.

Parmi les préceptes édictés par les cisterciens, l’autarcie s’inscrit comme moyen de pouvoir s’éloigner du monde. Le travail de la vigne et la conception du vin fait ainsi partie de ces tâches dites séculières auxquelles se livrent les moines. La ferveur qui les anime est identique quelles que soient les circonstances, l’amour et le respect de la vie sont présents dans la force de leur regard.

Les Cisterciens sont de merveilleux architectes, des bâtisseurs hors pairs. La quête de simplicité qui les anime trouve sa concrétisation dans leurs édifices religieux dont la pureté formelle nous plonge dans un recueillement immédiat lorsque l’on ouvre leurs portes. Emmanuel Breton s’est ainsi littéralement laissé absorber dans l’antre de l’abbaye de Pontigny fondée en 1114. Il s’agit là de l’un des fleurons bourguignons de l’art cistercien, érigé dans la terre d’émergence de ce mouvement religieux.

Le photographe a axé ses compositions sur ce qui fait la force de cette architecture avec ses lignes tendues imaginées pour produire la plus belle acoustique, laissant pénétrer une lumière savamment diffusée. Suivant les heures, la pierre se métamorphose, épouse des tonalités qui la rendent légère ou imposante et fait transparaître ce côté irréel propre à tout édifice religieux.

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