L’abstention chez les jeunes a atteint aux dernières élections municipales plus de 70%. Pour faire comprendre aux étudiants l’importance de voter, une initiative développée dans plusieurs grandes villes en France a fait son apparition à Nice.
Le Parlement des Étudiants, association nationale apolitique déjà implantée à Paris ou encore à Lyon est désormais dans les facultés niçoises. Maxime Guay, 21 ans, étudiant en Master de droit public et président du Parlement des Étudiants de Nice est décidé à réconcilier la jeunesse et la politique. Conférences, débats, simulations parlementaires… l’objectif de cette association est de former des citoyens éclairés, capables de s’impliquer, de débattre et ainsi dans le futur de pouvoir s’engager.
Vice-président du Parlement des Étudiants de Lyon il y a quelques années, Maxime Guay, très attaché à son territoire Maralpins, a souhaité créer une antenne niçoise car selon lui, il y a une fracture démocratique à réparer. Notamment au vu des résultats des dernières élections municipales. Loin des clivages partisans, l’association entend offrir un espace neutre et formateur où chacun peut découvrir le fonctionnement des institutions, comprendre les enjeux des mandats et même prendre confiance lors de prises de parole en public. « On veut renouer le lien entre la jeunesse et la politique. Apprendre ce qu’est un député, à quoi sert un maire… C’est un vrai enseignement politique », insiste Maxime.
Une jeunesse qui veut renouer avec la politique
Depuis son lancement officiel en mars, le Parlement des Étudiants de Nice multiplie les initiatives : conférence avec des élus, soirées de débats et prochainement une simulation parlementaire. « Notre première activité était une conférence avec le président Charles-Ange Ginésy. C’était un échange libre, sans filtre, dans une ambiance conviviale. » Ils ont aussi organisé plusieurs débats d’actualité où les étudiants arrivent avec des arguments préparés afin de débattre tous ensemble sur un sujet.
Autre temps fort, une rencontre avec François Hollande : « on a pu échanger sur son passage de président de la République à député et il nous a partagé de nombreuses anecdotes sur l’Élysée. Les étudiants ont beaucoup apprécié ce moment. » Maxime souhaite insister sur le côté apolitique et respectueux des débats : « mon bureau ne prend pas position. On est là pour le bon déroulement, pour appliquer le règlement. On ne veut pas de débordement ni que ça devienne chaotique quand deux opinions se rencontrent. »
Cette année, une simulation parlementaire est prévue. Les étudiants incarneront des députés fictifs, proposeront des lois, les amenderont et débattront dans une salle institutionnelle. « Contrairement à l’Assemblée nationale, ce sera plus apaisé. Ce qu’on veut, c’est du débat d’idées, pas de clashs », précise-t-il. Les expériences précédentes lui donnent confiance. « À Lyon, des étudiants de l’extrême gauche et de l’extrême droite débattaient, puis allaient boire un café ensemble. C’est ça la démocratie. »
Si l’association niçoise a été lancée par un étudiant en droit, elle ne s’y limite pas. Étudiants en médecine, en commerce, en journalisme, lycéens… L’objectif est de rassembler des profils variés. « C’est ce qui fait la beauté de l’association : chacun vient avec son vécu, son opinion et ça donne des débats très constructifs. »
Avec près de 90 adhérents et une présence sur les réseaux sociaux, l’association commence à s’imposer dans le monde étudiant. Dernièrement l’adhésion était gratuite mais afin de faire grandir le projet et le professionnaliser encore plus, de nouvelles règles vont être mises en place : « nous réfléchissions à mettre en place une cotisation avec un système de subventions et pourquoi pas organiser un voyage à Paris pour visiter l’Assemblée nationale. »