VigiNice : une nouvelle étape dans la gestion des alertes

La ville de Nice a franchi une nouvelle étape dans la modernisation de son dispositif d’alerte avec le lancement de VigiNice, une application à installer directement sur smartphone. Cette expérimentation marque l’ouverture d’une phase de déploiement progressif visant, à terme, le remplacement des boîtiers utilisés depuis 2015.

Une évolution importante vient d’être engagée dans la politique de sécurité publique menée à Nice. Depuis 2015, la ville misait sur des technologies destinées à faciliter les alertes dans les situations d’urgence. Les boîtiers installés dans les commerces, les établissements municipaux et les lieux sensibles ont constitué la première pierre de cette stratégie. Reliés au Centre de Supervision Urbaine (CSU), ces dispositifs transmettent instantanément un signal permettant aux agents d’écouter l’environnement, de diriger des caméras vers la zone concernée et d’engager une intervention rapide en cas de danger confirmé.

Un réseau dense s’est constitué au fil des années. En 2024, 1 700 boîtiers sont opérationnels dans la ville. Ces équipements ont permis 724 interventions de la Police Municipale depuis le début de l’année. Le chiffre avancé par les services municipaux pour l’année précédente fait état de 492 interventions. Ces données confirment une utilisation régulière du système par les professionnels et les structures équipées.

La municipalité souhaite désormais élargir ce dispositif à d’autres outils. Une technologie développée par la société française WaryMe a été retenue après plusieurs mois de recherche. Cette solution permet de déclencher une alerte directement depuis un smartphone. Le dispositif a été adapté aux besoins locaux et déployé sous le nom de VigiNice.

La phase de test menée en 2024 dans les bureaux de vote a servi de première évaluation. Lors des élections européennes de juin, puis des législatives de fin juin et début juillet, la fonctionnalité a été utilisée à quatre reprises. Selon les retours transmis à la ville, cette utilisation a permis de secourir des personnes et d’interpeller une personne pour violence. Les responsables de bureaux de vote ont exprimé une satisfaction générale concernant la simplicité de l’installation et de l’usage.

La CNIL vient d’autoriser un déploiement plus large. Ce feu vert ouvre une nouvelle phase, prévue pour se dérouler progressivement, quartier après quartier.

Un lancement dans le secteur Notre-Dame et une formation dédiée

Le secteur Notre-Dame constitue la première zone retenue pour le déploiement. Six structures municipales participent à cette étape : les Bureaux du Territoire Cœur de Nice, AnimaNice Notre-Dame, la halte-jeux L’Île des Enfants, l’école Ronchèse, le Centre d’Arts et de Culture L’Artistique et la bibliothèque Romain-Gary. L’application est installée sur les téléphones personnels des agents participants et reste gratuite durant cette phase expérimentale.

Une cinquantaine de personnes ont été réunies le jeudi 4 décembre pour une formation organisée par la Direction des Systèmes d’Information et par la société WaryMe. Cette formation vise à garantir une prise en main complète. Les participants apprennent à installer l’application, à réaliser des tests, à comprendre les différents scénarios d’usage et à adopter les bons réflexes en cas d’alerte. Les intervenants détaillent également les procédures opérationnelles, les capacités de géolocalisation, l’enregistrement sonore, la possibilité d’orientation automatique des caméras et l’échange direct avec un opérateur du CSU.

Cette montée en compétence constitue une étape indispensable, car VigiNice a vocation à remplacer progressivement les boîtiers d’alerte actuels à partir de 2026. Une évaluation sera réalisée dans trois mois afin d’ajuster le calendrier de déploiement à l’ensemble du territoire.

Le dispositif présente plusieurs intérêts mis en avant dans cette phase de lancement : transmission plus rapide d’une alerte, maillage renforcé du territoire, levée de doute immédiate, géolocalisation précise et usage plus souple grâce à un support mobile. L’absence de boîtier physique permet également de s’affranchir des contraintes de maintenance liées au matériel.

Un autre axe de développement concerne la communication descendante. Le CSU pourra envoyer des alertes aux utilisateurs pour signaler un danger et indiquer la conduite à tenir. Des usages transversaux au sein de groupes d’utilisateurs sont également envisagés.

Un prolongement des outils existants et un cap fixé vers 2026

Ce lancement s’inscrit dans une stratégie globale déjà nourrie par plusieurs dispositifs. Depuis 2019, 311 bornes d’appel d’urgence sont accessibles sur l’espace public. L’ensemble des alertes transmises, qu’elles proviennent des boîtiers, des bornes ou désormais des smartphones, est traité en temps réel par le CSU. Les agents procèdent systématiquement à une levée de doute. Cette procédure a joué un rôle important lors de l’attentat de la basilique Notre-Dame de l’Assomption en 2020, comme le rappelle la municipalité.

Les services de la ville poursuivent par ailleurs un travail de préparation lié à la future livraison de l’Hôtel des Polices en 2026. Ce nouvel équipement sera piloté depuis un Centre d’Hypervision Urbain et de Commandement. Le choix de technologies compatibles avec ce futur environnement constitue un objectif affiché.

Christian Estrosi souligne ce travail de longue haleine dans plusieurs déclarations. Parmi elles : « en novembre 2015, pour lutter contre les vols à main armées, nous avons souhaité tester et expérimenter les boutons d’alerte dans les établissements de la ville recevant du public. Il ajoute : dix ans plus tard, ce dispositif mis en place pour la première fois à Nice a fait ses preuves. »

La ville insiste sur la durée du processus d’autorisation : « après plusieurs mois de recherches, nos services avaient identifiés une solution que nous avions présentée à Gérald Darmanin […] Je dis bien deux ans ! C’est le délai qui nous a été imposé par la CNIL pour valider l’étude d’impact. »

Le lancement de VigiNice marque donc une nouvelle étape dans l’évolution des outils d’alerte sur le territoire niçois. Les prochains mois serviront de période d’observation avant un possible déploiement à grande échelle.

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