Rétro éco 2025 : une année sous tension maîtrisée

Entre fréquentation touristique soutenue, marché de l’emploi dynamique et déséquilibres persistants dans l’immobilier, l’année 2025 a dessiné un paysage économique contrasté à Nice et sur la Côte d’Azur. Les indicateurs ont montré une capacité de résistance locale, tout en mettant en lumière des fragilités structurelles.

L’année 2025 s’est achevée sur une activité économique dense à Nice et dans les Alpes-Maritimes. Le tourisme a constitué un pilier central. L’emploi a suivi une trajectoire à part dans le paysage national. L’immobilier a confirmé des tensions durables. Ces dynamiques ont façonné une économie locale active, mais soumise à des ajustements permanents.

La saison touristique estivale 2025 a confirmé l’attractivité du territoire. Nice et le littoral azuréen ont enregistré des taux d’occupation hôteliers proches de 85 % entre juin et août. Le printemps avait déjà installé cette dynamique. Le mois de mai avait bénéficié du Festival de Cannes et du Grand Prix de Monaco. Juin, marqué par l’Ironman de Nice et les Cannes Lions, avait atteint 85 % d’occupation dans l’hôtellerie littorale.

En juillet, la fréquentation hôtelière avait progressé jusqu’à 87 %. Le revenu par chambre disponible avait augmenté de 8 %. Les festivals musicaux, dont Jazz à Juan et le Nice Jazz Festival, avaient soutenu l’animation estivale. Les locations meublées avaient aussi profité de cette demande, avec 74 % de taux d’occupation et une offre en hausse de 7 %.

Août avait prolongé cette tendance. Les deux premières semaines affichaient 92 % d’occupation dans l’hôtellerie du littoral, avec des pointes à 98 % autour du 15 août. Les locations meublées culminaient à 88 %. Dans les vallées et stations de montagne, la fréquentation restait plus modérée, autour de 50 %, avec des pics à 62 %. Les résidences de tourisme en altitude atteignaient 65 %.

Les perspectives de fin de saison s’étaient montrées favorables. Les réservations de septembre progressaient de trois points par rapport à 2024. Celles d’octobre affichaient deux points d’avance. Les arrivées aériennes étrangères annonçaient une hausse de 6 % sur septembre et octobre, contre 9 % pour la clientèle française.

Tourisme et emploi : moteurs locaux face aux fragilités

La fréquentation touristique avait reposé en grande partie sur les visiteurs étrangers. En juillet, ces clientèles représentaient 55 % des visiteurs dans l’hôtellerie marchande, puis 58 % en août. Les Américains occupaient la première place, devant les Britanniques, Allemands, Italiens et Suisses. Le marché nord-américain restait stratégique, avec une dépense moyenne de 170 € par jour, contre 75 € pour un visiteur français. Côte d’Azur France Tourisme avait poursuivi ses actions de promotion aux États-Unis et au Canada.

La présidente de Côte d’Azur France Tourisme, Alexandra Borchio Fontimp, s’était félicité des « excellents résultats de cette saison estivale, venant confirmer l’attractivité unique de la Côte d’Azur et la force de notre stratégie collective. »

La restauration avait toutefois traversé une période plus délicate. Selon l’UMIH 06, certains établissements avaient enregistré des baisses de fréquentation de 15 à 20 %, jusqu’à 25 % pour la restauration traditionnelle.

Sur le front de l’emploi, Nice avait affiché une trajectoire singulière. Au troisième trimestre 2025, les offres d’emploi progressaient de 10 % dans la métropole niçoise, alors que le volume national reculait de 8 %. Cette évolution plaçait Nice à part, quand Nantes, Toulouse, Bordeaux ou Lille reculaient fortement. Les services à la personne, la santé et le social concentraient plus d’un tiers des offres locales. Le bâtiment conservait un rôle moteur, notamment via l’intérim, soutenu par les chantiers de rénovation et d’aménagement urbain.

Immobilier et aménagement : des déséquilibres persistants

Le marché immobilier avait présenté des signaux contrastés. Les transactions dans l’ancien progressaient de 5,2 %, avec 18 430 ventes d’appartements sur douze mois. Le prix médian atteignait 4 750 € le mètre carré. Les maisons anciennes affichaient 3 321 transactions, pour un prix médian de 540 000 €, en hausse de 3,8 %. Le neuf enregistrait une progression de 20 % des ventes, portée par un rattrapage et par les ventes en bloc. La part des investisseurs chutait fortement, passant de 65 % à 35 % en un an.

L’offre locative continuait de se contracter. Les annonces de location représentaient une part réduite du marché. L’indicateur de tension locative restait élevé et poursuivait sa hausse. Les permis de construire reculaient, avec une baisse de 22 % au niveau national et des évolutions similaires en région. Cette situation alimentait les inquiétudes des promoteurs et des acteurs locaux.

Dans ce contexte, la CCI Nice Côte d’Azur et les partenaires de l’OIH avaient présenté les axes du Manifeste 2026. Les propositions visaient l’accès au foncier, l’accélération des permis, le développement du logement abordable et temporaire, ainsi que des outils financiers innovants. Les attentes locales portaient sur des mesures rapides et concrètes.

En 2025, Nice et la Côte d’Azur avaient donc montré une capacité d’adaptation réelle. Le dynamisme touristique et la résistance du marché de l’emploi avaient compensé certaines fragilités. Les tensions immobilières et les difficultés sectorielles rappelaient toutefois la nécessité d’ajustements durables pour les années à venir.

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