La sénatrice des Alpes-Maritimes interpelle l’INSEE sur les méthodes de calcul des populations légales. En ligne de mire, la situation de la commune du Mas, dont la population officielle reste fixée à 99 habitants. Une estimation jugée déconnectée des évolutions constatées sur le terrain.
À l’approche du recensement 2026, la question de l’estimation démographique des communes rurales refait surface. Alexandra Borchio Fontimp, Sénatrice des Alpes-Maritimes et Conseillère départementale d’Antibes Juan-les-Pins, a adressé une alerte officielle à la Directrice régionale de l’INSEE Provence-Alpes-Côte d’Azur, Valérie Roux. L’intervention porte sur les conséquences des méthodes actuelles de calcul des populations légales pour les communes rurales.
Les chiffres publiés par l’INSEE conditionnent plusieurs éléments structurants comme les dotations financières, la représentation municipale ou encore la planification des équipements publics. Selon la Sénatrice, ces chiffres sont souvent sous-évalués par rapport à la réalité du terrain.
Cette situation produit des effets directs. Moins de moyens financiers pour les collectivités concernées. Une représentation institutionnelle réduite. Une capacité d’anticipation affaiblie pour les projets locaux. Alexandra Borchio Fontimp évoque une double peine pour les territoires ruraux.
Le cas du Mas au cœur de l’alerte
La commune du Mas est citée comme exemple précis. La population officielle retenue au 1er janvier 2023 est fixée à 99 habitants. Cette donnée reste inchangée malgré des évolutions locales identifiées depuis plusieurs années. La Sénatrice pointe un décalage persistant entre statistiques et réalité communale.
« Le cas du Mas illustre parfaitement ce problème : malgré une attractivité renforcée depuis 2020, des projets d’urbanisme et des services en développement, la population officielle reste figée à 99 habitants. Ce décalage entre statistiques et réalité est inacceptable. Les communes rurales ne doivent pas être pénalisées par des méthodes statistiques et des algorithmes qui sous-estiment leur dynamisme », déclare Alexandra Borchio Fontimp.
Les évolutions mentionnées concernent plusieurs domaines : l’installation de nouvelles familles la croissance résidentielle et économique, la réouverture programmée d’une école et le renforcement des services de proximité. Ces éléments sont absents des estimations actuelles.
Les conséquences sont clairement identifiées. Baisse des dotations financières. Déséquilibre dans la représentation municipale. Difficultés pour planifier les équipements publics. Le maintien d’une population officielle figée expose la commune à des effets durables.
Une demande formelle de concertation avec l’INSEE
Dans un courrier adressé à la Directrice régionale de l’INSEE, la Sénatrice formalise une demande de concertation dans le cadre de la mise à jour des populations légales pour le recensement 2026 : « en tant que Sénatrice des Alpes-Maritimes, je me permets de vous solliciter au sujet de la mise à jour des populations légales pour la commune du Mas dans le cadre du recensement 2026. »
Elle rappelle que la population officielle apparaît « manifestement sous-évaluée. » Les évolutions observées depuis 2020 ne se reflètent pas dans les chiffres publiés. Le risque évoqué concerne un déséquilibre significatif au regard des dotations financières, des seuils électoraux et de la structuration des institutions communales.
Afin d’éviter toute injustice liée à une sous-estimation de la population, plusieurs demandes sont formulées. La programmation d’un échange technique avec les services de l’INSEE avant la campagne de collecte de janvier 2026. La mise en place d’une coopération renforcée entre la commune et les équipes de l’INSEE. La transmission de données locales, incluant les permis de construire signés, les inscriptions scolaires et les abonnements aux réseaux. La mobilisation commune des habitants pour faciliter le recensement et garantir une couverture maximale.
Mobilisation locale et engagement institutionnel
Le maire de la commune du Mas, Ludovic Sanchez, est associé à la démarche. La Sénatrice insiste sur sa disponibilité et se tient à la disposition de l’INSEE pour organiser un échange avec pour objectif affiché de travailler sur une meilleure estimation, jugée juste et équitable, lors du recensement des communes du département des Alpes-Maritimes. Le courrier a également été adressé au Préfet.
À travers cette interpellation, la question des méthodes statistiques appliquées aux communes rurales est posée de manière explicite. Le recensement 2026 apparaît comme une échéance déterminante. La mobilisation des élus et des habitants reste une condition sinéquanone pour garantir un recensement exhaustif.
L’alerte lancée dépasse le seul cas du Mas. La problématique concerne l’ensemble des territoires ruraux confrontés à des dynamiques démographiques mal prises en compte. Le dialogue avec l’INSEE est désormais sollicité à l’échelle régionale et nationale.
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