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Nice Front Populaire place le logement au cœur de sa campagne

Le mouvement Nice Front Populaire a présenté ce mercredi ses premières propositions électorales. La liste menée par Mireille Damiano met en avant la crise du logement et annonce un plan d’action ciblé.

« Priorité logement ! » Le ton est donné. La liste candidate à l’élection municipale Nice Front Populaire a choisi de débuter sa campagne municipale par un thème central : le logement. Lors d’une réunion publique, Mireille Damiano accompagnée de ses colistiers ont dénoncé « des décennies d’inerties » et « un choix politique délibéré des maires successifs de Nice qui n’ont jamais fait du logement une priorité. » Le constat dressé est sévère. Selon eux, la ville souffre d’un manque de régulation des loyers, d’un nombre trop élevé de résidences secondaires et de logements vacants, ainsi que d’une pénurie de logements sociaux. Les conséquences touchent toutes les catégories : familles, étudiants, personnes âgées, actifs. Une part importante des ménages consacre plus de 40 % de ses revenus au logement. Face à cette situation, Nice Front Populaire annonce plusieurs propositions clefs :

  • Développer et mieux gérer le logement social
  • Instaurer l’encadrement des loyers
  • Imposer un moratoire sur le surtourisme
  • Exproprier les logements vacants depuis plus de cinq ans
  • Interdire la construction de nouvelles résidences secondaires

Le mouvement affirme vouloir « rééquilibrer le rapport de force entre le droit de propriété et le droit au logement. »

Logement social et encadrement des loyers

Le collectif rappelle que Nice ne compte que 14 % de logements sociaux, alors que la loi SRU impose un minimum de 25 %. Plus de 26 000 familles sont en attente. Le Programme Local de l’Habitat prévoit 1 250 constructions par an, mais il en faudrait près de 3 500 pour atteindre l’objectif légal.

Nice Front Populaire propose de construire sur des sites déjà anthropisés (modifiés par les humains comme les logements vacants N.D.L.R), d’abaisser le seuil de mixité sociale à 500 m2 et de systématiser la préemption par la ville et la Métropole pour transformer des logements privés en logements sociaux.

La gestion du parc social est également ciblée. Le mouvement veut garantir la transparence dans l’attribution, lancer un plan de réhabilitation et renforcer le rôle des locataires. La liste propose la mise en place de « conseils de résidents » pour suivre les contrats de maintenance et participer aux décisions. Selon Nice Front populaire, la présidence de Côte d’Azur Habitat, aujourd’hui attribuée à au premier adjoint Anthony Borré, devrait être confiée à une personne disponible à 100 %, sans cumul de mandats.

Concernant le marché privé, Nice Front Populaire souhaite instaurer l’encadrement des loyers. Le dispositif, déjà appliqué à Paris ou Lille, fixerait un loyer de référence par quartier et par typologie de logement. Des sanctions financières seraient prévues en cas de non-respect.

Surtourisme, logements vacants et résidences secondaires

Le mouvement dénonce la captation du parc immobilier par les locations touristiques. Il cite plusieurs projets hôteliers récents et estime que la ville a atteint « le maximum viable de l’attractivité. » La solution avancée est un moratoire sur le surtourisme. Deux leviers seraient utilisés : un contrôle strict des locations de type AirBnB et un engagement à privilégier le logement des habitants lors de chaque arbitrage foncier.

Autre mesure : l’expropriation des logements vacants depuis plus de cinq ans. Plus de 30 000 logements seraient concernés. Les propriétaires auraient un délai d’un an pour remettre leur bien sur le marché, avec un accompagnement possible pour les travaux. Passé ce délai, la municipalité lancerait une procédure d’expropriation afin de transformer ces logements en logements sociaux.

Enfin, Nice Front Populaire veut interdire la construction de nouvelles résidences secondaires. La métropole en compte 17 %, contre 10 % au niveau national. La disposition est légale depuis novembre 2024. Elle serait intégrée au Plan Local d’Urbanisme, avec des zones réservées à l’habitat permanent. Chaque permis de construire et chaque acte notarié devraient préciser la destination en résidence principale.

Le mouvement résume son projet par une formule : « non, Nice n’est pas à vendre. Oui, le mal logement n’est pas une fatalité à Nice. » Il affirme avoir « la détermination et la volonté politique pour mener à bien ce combat. »

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