Le tribunal administratif de Nice a rejeté le recours de deux associations opposées au transfert du marché d’intérêt national vers La Gaude. Les juges ont estimé que l’intérêt public et les mesures de compensation écologiques justifiaient le projet.
Le déménagement du marché d’intérêt national de Nice, plus connu sous le sigle MIN, a franchi une étape décisive le 3 décembre. Le tribunal administratif a rejeté le recours déposé par France Nature Environnement Paca et le Collectif associatif pour des réalisations écologiques. Les associations demandaient l’annulation de l’arrêté préfectoral de 2022 qui autorise le transfert du site vers La Gaude. Elles invoquaient l’impact du projet sur plusieurs espèces protégées présentes sur le secteur de la Baronne.
Ce jugement confirme la poursuite d’un dossier évoqué pour la première fois en 2003. La directive territoriale d’aménagement publiée cette année-là avait ouvert la discussion autour d’un futur déplacement du marché historique. Le projet a été officialisé en 2012. Il a ensuite connu une longue série de recours qui ont ralenti les étapes administratives.
Le MIN d’Azur occupe aujourd’hui un espace d’environ 230 000 m² à l’ouest de Nice. Il réunit plusieurs zones dédiées aux produits de la mer, à la viande, aux fleurs, ainsi qu’aux fruits et légumes. Cette dernière doit être démolie en 2026 pour accueillir un parc de stationnement. Le transfert vers La Gaude doit permettre de réorganiser ces activités et de moderniser l’ensemble du site.
Le juge administratif a rejeté les arguments présentés par les deux associations. La décision repose sur trois éléments : l’existence d’un impératif d’intérêt public, l’absence d’alternative crédible et la possibilité de maintenir les espèces protégées dans leur milieu malgré les travaux. Le Conseil national de protection de la nature avait rendu un avis défavorable au projet, notamment en raison de l’impact sur la plante orchis à odeur de vanille. Cet avis ne bloquait toutefois pas la procédure.
Le tribunal estime que les mesures de compensation annoncées par le MIN d’Azur répondent aux exigences légales. L’acquisition en cours d’un terrain de plus de quatre hectares, réservé à la nature, constitue l’un des engagements destinés à limiter l’impact sur la flore locale.
Selon des estimations publiées en 2022 par Nice-Matin, le coût total du déménagement atteint environ 250 millions d’euros. Le montage prend la forme d’un partenariat public-privé.
Christian Estrosi : « ce projet est fondé«
À la suite du jugement, la Métropole Nice Côte d’Azur a salué une décision qu’elle considère conforme la stratégie menée depuis plusieurs années pour déplacer le marché. Le président de la Métropole, Christian Estrosi, a rapidement réagi à cette annonce : « cette nouvelle décision de justice confirme une fois de plus ce que nous affirmons depuis le premier jour : le projet du nouveau Marché d’Intérêt National à La Gaude est un projet d’intérêt général, cohérent, pertinent et indispensable pour l’économie agricole de notre territoire. »
Il insiste sur l’analyse préalable des différents sites envisagés. « Le tribunal administratif rappelle très clairement que le choix du site n’est pas le fruit du hasard : plusieurs localisations ont été examinées, analysées, comparées, y compris sous l’angle environnemental. Et c’est bien le site de La Baronne qui présente le meilleur bilan, notamment grâce à sa proximité immédiate avec nos pôles agricoles, permettant de rapprocher les producteurs locaux de leur lieu de distribution et de réduire les distances parcourues. »
La Métropole met aussi en avant la solidité des mesures prévues. « Le juge souligne également que les mesures environnementales, y compris les compensations les plus exigeantes, sont robustes, proportionnées et encadrées, jusqu’à prévoir des objectifs chiffrés précis. »
Christian Estrosi critique enfin les actions engagées par les associations opposées au projet. Selon lui, « les recours systématiques engagés par quelques associations prétendument écologistes […] ont fait perdre un temps considérable à l’économie locale ». Il conclut : « Aujourd’hui, la justice confirme une nouvelle fois que ce projet est fondé, utile et conforme au droit. Nous allons désormais pouvoir poursuivre sa réalisation avec la même détermination, au service de nos agriculteurs, de nos entreprises, et de la souveraineté alimentaire de notre territoire. »
La décision du tribunal ne met cependant pas fin au débat. Les associations disposent encore de voies de recours. Le projet continue ainsi d’avancer dans un climat où les enjeux économiques, logistiques et environnementaux restent étroitement liés.
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