À Nice, plusieurs centaines de professionnels de santé seront en grève ce mercredi 3 décembre 2025. Le mouvement, inscrit dans une mobilisation nationale, entraînera des fermetures de cabinets et une forte pression sur les urgences du CHU. Les soignants dénoncent le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 et annoncent une action d’ampleur.
Nice s’apprête à vivre une journée de tension dans le secteur de la santé. Ce mercredi 3 décembre, médecins, infirmières, kinésithérapeutes libéraux, praticiens hospitaliers et soignants exerçant dans les cliniques privées rejoindront un mouvement national lancé par le Collectif médical Sud-Est. Ils défendront leurs conditions de travail et exprimeront leur opposition à plusieurs articles du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.
La mobilisation suivra celle menée par l’intersyndicale ce jour. Mais le mouvement prévu mercredi sera plus large et concernera l’ensemble des métiers médicaux et paramédicaux. Les organisateurs annoncent plusieurs centaines de participants venus des Alpes-Maritimes.
Le CHU de Nice anticipe une forte pression sur ses services. Les équipes prévoient une activité dégradée aux urgences, où une partie des effectifs sera absente. L’établissement s’attend à vivre une journée difficile. La baisse du personnel présent pourrait allonger les délais de prise en charge, alors que l’activité hivernale est déjà soutenue.
Dans les cabinets médicaux, les perturbations seront aussi importantes. Une grande partie d’entre eux restera fermée pour la journée. Les patients ont reçu des messages automatiques par les systèmes habituels comme Doctolib. Certains ont notamment reçu cette notification : « nous tenions à vous informer que l’établissement sera fermé le mercredi 3 décembre 2025. » Les professionnels rappellent que, pour toute urgence vitale, il faudra appeler le 15.
Dégradation des condition de travail, des salaires qui ne suivent pas…
À Nice, le rendez-vous principal aura lieu place Garibaldi. Les soignants se retrouveront à 12 heures pour des prises de parole. Une marche blanche sera ensuite organisée entre 13 heures et 14 heures. Le cortège traversera la Coulée Verte avant de rejoindre le quai Rauba Capeu. Les organisateurs annoncent déjà au moins 500 participants.
Dans un communiqué, le Collectif médical du Sud-Est décrit les raisons de la mobilisation. Le texte indique : « les soignants dénoncent une logique où la santé serait gérée comme un simple tableau Excel, au détriment de la qualité, des délais et de la continuité des soins. » Les auteurs expliquent qu’ils feront grève face « aux attaques en règle » contre leur exercice. Ils demandent le retrait de plusieurs articles du PLFSS. Le communiqué précise aussi que les médecins soutiendront les revendications d’autres professionnels, « mais aussi tous les soignants qui voient leurs conditions de travail et leurs revenus fragilisés alors qu’ils assurent la continuité des soins au quotidien. »
La lettre ouverte adressée au Premier ministre Sébastien Lecornu et à la ministre de la Santé Stéphanie Rist résume l’état d’esprit des grévistes. « Le 3 décembre, nous serons en grève. Non pas par corporatisme. ni par goût du rapport de force, mais parce que nous n’avons plus le choix. » Les signataires décrivent un métier exercé dans un cadre de plus en plus contraint, avec des charges lourdes, des astreintes et des investissements répétés. Ils affirment que la profession sera fragilisée et dénoncent un climat de défiance : « et pourtant, jamais nous n’avons été autant stigmatisés, soupçonnés. attaqués. »
Les revendications portent notamment sur l’article 24 du PLFSS. Le texte précise : « nous refusons un système où la CNAM ou le ministère pourrait décider seuls, chaque année, de baisses tarifaires sur la base d’algorithmes et de tableaux Excel. » Les soignants demandent aussi la suppression de l’article 26, jugé pénalisant pour les compléments d’honoraires. Ils alertent sur les baisses tarifaires dans les spécialités techniques, qui pourraient fragiliser des cabinets et menacer des emplois.
La lettre évoque également la confiance entre la profession et les autorités. Les auteurs critiquent les modifications imposées aux contrats OPTAM. « Vous avez cassé la confiance d’une profession entière. » La pression administrative est un autre point de vigilance, avec des sanctions liées au dossier médical partagé ou aux arrêts de travail.
Le Collectif assure ne pas vouloir paralyser le pays. Mais il annonce qu’un durcissement sera envisagé en l’absence de réponse du gouvernement. La lettre conclut : « parce que défendre les soignants aujourd’hui, c’est protéger votre santé demain. »
À Nice, la journée de mercredi marquera donc une étape importante dans une mobilisation qui pourrait s’inscrire dans la durée. Les perturbations seront visibles dans les hôpitaux comme dans les cabinets libéraux. Les soignants espèrent que cette grève ouvrira la voie à un dialogue plus large sur l’avenir du système de santé et sur les conditions dans lesquelles ils exerceront demain.
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