
Le Palais des Rois Sardes a accueilli un temps de travail dédié à l’adaptation au changement climatique. Acteurs publics, experts et représentants du territoire se sont réunis pour analyser les vulnérabilités locales et échanger sur les leviers d’action notamment autour de l’utilisation ds ressources en eau.
Réuni Palais des Rois Sardes de Nice de nombreux acteurs locaux ont consacré une journée à la planification écologique. Le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, avait ouvert les échanges en rappelant le contexte climatique. Il avait salué la mobilisation des participants avant de souligner un constat déjà visible dans le département. Les épisodes de crues, les tempêtes, les incendies et les mouvements de terrain ont marqué les dernières années. Le préfet avait cité les crues meurtrières d’octobre 2015, la tempête Alex en 2020 ou encore la tempête Aline en 2023. Le littoral reste lui aussi soumis aux coups de mer et au recul du trait de côte.
Dans son discours, Laurent Hottiaux avait insisté sur l’importance de ce rendez-vous. Le préfet des Alpes-Maritimes a rappelé que la COP 30 venait de s’achever au Brésil et que la prise de conscience globale restait inégale avant de citer en exemple la conférence des Nations unies sur l’Océan, organisée à Nice au début du mois de juin cette année.
Le préfet a souligné que le réchauffement s’accélérait. « Les onze dernières années ont été les plus chaudes depuis 176 ans ! », évoquant les projections climatiques qui annoncent une hausse de température difficile à contenir. « L’objectif de limiter la hausse de la température à 2° en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle semble inatteignable. »
Cette évolution a déjà des effets concrets dans le département. L’été 2024 a été marqué par de fortes chaleurs. La ressource en eau reste sous pression. « Après un été difficile, nous sommes encore en pénurie d’eau au mois de novembre, même si personne n’en parle » avait-il signalé.
Au-delà du constat, le préfet avait appelé à une mobilisation collective. « Face à ce constat, il n’y a plus de place pour l’attentisme. » Adapter le territoire implique de revoir l’aménagement, les modes de consommation, la gestion de l’eau et de l’énergie. Le représentant de l’État a rappelé que les politiques publiques doivent intégrer cette trajectoire. « La planification écologique, ce n’est pas une option supplémentaire. »
Des échanges nourris sur l’adaptation et les actions possibles
La matinée avait permis de présenter les vulnérabilités territoriales à travers les cartes climatiques élaborées au niveau national. Les intervenants avaient détaillé la Trajectoire de Réchauffement de Référence, qui prévoit un réchauffement moyen de 2,7 °C en 2050 et de 4 °C en 2100, même en cas de neutralité carbone atteinte en 2050. La modification du SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires N.D.L.R) avait ensuite été présentée, avant un point dédié aux financements mobilisables.
L’après-midi avait été consacré à quatre tables rondes. La première avait porté sur l’adaptation de l’agriculture et du pastoralisme maralpin à la réduction de la ressource en eau. Les intervenants ont décrit les tensions croissantes sur les sols et les usages. La seconde table ronde avait abordé l’adaptation des logements aux climats futurs, avec un focus sur l’architecture bioclimatique et la performance thermique.
Deux autres ateliers avaient suivi. Le premier s’était intéressé à l’avenir du tourisme de montagne face à la baisse de l’enneigement et aux vagues de chaleur. Le second avait traité des activités littorales confrontées au recul du trait de côte.
En conclusion, Laurent Hottiaux avait rappelé l’importance d’une action coordonnée. « Nous devons garder en tête une idée simple : il ne s’agit pas seulement de subir le changement climatique, mais bien de construire, ensemble, les conditions d’un avenir durable pour les Alpes-Maritimes et de vivre avec. »
Le préfet en a profité pour annoncer la préparation de mesures sur l’eau, la forêt et les déchets, destinées à engager les acteurs du territoire. « Je vais prendre des mesures fortes sur l’eau, la forêt et son avenir et la gestion des déchets dans les semaines qui viennent pour mobiliser les acteurs et établir des feuilles de route ambitieuses et partagées. »
Cette journée a posé un cadre de travail commun et rappelé l’urgence d’adapter un territoire déjà soumis à des pressions multiples. Les participants ont partagé leurs constats et décrit les actions possibles. Les discussions doivent nourrir l’élaboration de futures orientations locales.