

La situation est meilleure à Saint-Jean d’Angély, où des points infos sont organisés. Et les étudiants n’ont pas l’impression que le mouvement s’essouffle : « Même s’il retombe au niveau national, dans notre fac, ça continue, avec le soutien, depuis le début, du Comité pour l’abrogation de la loi Pécresse (CPALP) », assurent Ambre et Armelle, en première année de psycho. Mais beaucoup d’étudiants qui ont voté la grève ne participent pas à la manifestation. « On en parle que depuis avant-hier », expliquent-elles.
Le cortège se met néanmoins en route : ils sont environ 70 étudiants à se diriger vers la Promenade des Anglais, pour informer les passants sur leur mouvement, derrière un cercueil noir sur lequel on peut lire « À notre savoir… » Régulièrement, les manifestants s’arrêtent pour simuler une cérémonie de mise à mort de l’université. Alors, Guillaume prend sa trompette et joue un air funèbre devant le cercueil, posé debout sur la Promenade. En deuxième année de master de musicologie, il s’engage à fond contre la loi Pécresse. « Cette réforme donne trop de pouvoir au président de l’assemblée. Les différents conseils seront déséquilibrés, avec moins de représentants étudiants. La recherche sera financée par des fonds privés. Moi, je travaille sur les pensées des musiciens de jazz, lorsqu’ils improvisent. Quelle entreprise financerait un tel projet ? » Il reconnaît néanmoins qu’avec de pareils arguments, il est difficile de convaincre tous les étudiants d’aller aux assemblées générales.
L’occupation citoyenne votée à Carlone
Une assemblée générale qui comprenait 100 à 200 étudiants, selon diverses sources, ont voté en faveur de la grève, à l’unanimité, et de l’occupation citoyenne, à l’unanimité moins un. Les étudiants ont par ailleurs obtenu le soutien de leurs professeurs, qui sont prêts à repousser la date des examens, si le mouvement perdure. Mais l’administration refuse que les locaux soient occupés de nuit. Et de nombreux cours avaient encore lieu jeudi après-midi. De plus, Albert Marouani, président de l’université Carlone, insiste pour que tous les cours reprennent au plus tard lundi 10.
