En juillet 2025, le département a connu un doublement du nombre de morts sur les routes par rapport à l’an dernier. Si les accidents corporels sont en légère baisse, la gravité des conséquences inquiète les autorités.
En juillet 2025, onze personnes ont perdu la vie sur les routes des Alpes-Maritimes. Elles étaient cinq à la même période en 2024. Les données, encore provisoires, proviennent de l’Observatoire départemental de la sécurité routière. Elles traduisent une hausse marquée de la mortalité et du nombre de blessés graves, malgré une baisse des accidents corporels.
Le mois dernier, 95 accidents ayant causé des blessures ont été recensés, contre 85 en juillet 2024. Mais la proportion d’accidents graves est plus importante. Quarante-quatre personnes ont été blessées grièvement, soit douze de plus qu’en 2024.
Depuis le 1er janvier, la tendance est plus nuancée. On compte 31 morts entre janvier et juillet 2025, contre 33 sur la même période l’an passé. Les victimes sont souvent des usagers vulnérables : neuf conducteurs ou passagers de deux-roues motorisés, huit automobilistes et sept piétons.
Les zones urbaines particulièrement scrutées
La répartition des décès par catégorie d’usagers montre que trois automobilistes, dont deux passagers, sont morts en juillet. Trois conducteurs ou passagers de deux-roues motorisés ont également perdu la vie. Un cycliste et deux piétons figurent aussi parmi les victimes. Deux usagers d’engins de déplacement personnel motorisés, comme les trottinettes électriques, ont été tués.
Les statistiques par âge révèlent que six victimes avaient entre 25 et 64 ans. Trois avaient entre 18 et 24 ans et deux avaient 65 ans ou plus. Aucun décès d’enfant ou d’adolescent n’a été recensé.
La mortalité a surtout touché les zones urbaines : dix morts en agglomération, contre quatre l’an dernier à la même période. Hors agglomération, on dénombre un décès, identique à juillet 2024. Aucun accident mortel n’a été relevé sur autoroute, alors qu’un décès y avait été constaté l’an passé.
Les données hebdomadaires indiquent que les lundis ont été les journées les plus meurtrières, avec quatre décès. Les mardis et jeudis suivent, avec deux morts chacun. Les vendredis et dimanches ont enregistré un décès, tandis qu’aucune victime n’est à déplorer un mercredi ou un samedi.
La répartition horaire met en évidence une forte concentration des accidents mortels la nuit : six morts entre 20 heures et 6 heures. Trois décès sont survenus entre midi et 20 heures, et deux entre 6 heures et midi.
Renforcement des contrôles routiers
Face à ce bilan, le préfet des Alpes-Maritimes appelle à un respect strict du Code de la route. Il souligne que trop de vies sont brisées par une vitesse excessive, la consommation d’alcool et de stupéfiants ou l’utilisation du téléphone.
Les services de police et de gendarmerie intensifient les contrôles. « Une sévérité totale » est appliquée pour lutter contre les comportements dangereux. Le nombre d’arrêts de permis illustre cette politique : 340 suspensions ont été décidées en juillet 2025, contre 306 l’an dernier sur la même période.
Depuis le 1er février 2025, le barème des suspensions a été durci. Les conducteurs en permis probatoire ne bénéficient d’aucune tolérance.
Les autorités rappellent que la sécurité routière repose sur la responsabilité individuelle de chaque usager. Le préfet insiste sur la nécessité de « prendre conscience de la responsabilité que l’on porte pour sa propre sécurité et celle des autres. »
Des tendances contrastées sur l’année
Le bilan annuel provisoire présente un visage moins sombre que celui de juillet. La baisse de deux décès par rapport à 2024 est notable, mais la surreprésentation des usagers vulnérables reste préoccupante.
En août 2024, 55 personnes avaient perdu la vie sur les routes du département, contre 54 en 2023. Le nombre de blessés graves était de 334, contre 354 l’année précédente.
Les données de l’Observatoire départemental permettent de suivre l’évolution mensuelle et annuelle des accidents, et d’identifier les profils et situations à risque. Elles servent à orienter les campagnes de prévention et à cibler les contrôles.
Un appel à la prudence avant le cœur de l’été
Le mois d’août est souvent marqué par un trafic dense, en raison des départs en vacances et des flux touristiques. Les autorités craignent une aggravation du bilan si la vigilance n’est pas renforcée.
Les comportements à risque la nuit, la vitesse et les conduites sous influence restent les principales causes des accidents graves. Les autorités invitent à adopter des trajets préparés, à éviter les conduites prolongées et à respecter les limitations.
Les contrôles se poursuivront tout l’été, avec des opérations ciblées sur les axes à forte circulation et les zones urbaines les plus touchées.