Depuis ce mercredi 16 juillet, la rue Tiranty est désormais soumise à une restriction d’accès, suite à la mise en place d’un arrêté pour lutter face aux toxicomanes. Un dispositif qui doit prendre fin le mardi 22 juillet 2025.
« L’objectif premier : la tranquillité de la rue« . Voici les mots d’Anthony Borré, premier adjoint au maire. Ce mercredi 16 juillet à huit heures, l’arrêté concernant la fermeture de la rue Emma et Philippe Tiranty a été mis en place. Il sera actif jusqu’au 22 juillet à vingt heures, et sera « prolongé si nécessaire« , a expliqué Anthony Borré. Une solution pour lutter face aux toxicomanes sous l’emprise de produits nécessitant des injections, présent dans la rue depuis plusieurs années. Une situation qui s’était aggravée depuis le premier janvier 2025 et contre laquelle la mairie luttait. Pendant une semaine, six policiers seront constamment positionnés aux deux entrées de la rue pour effectuer les contrôles. La rue ne sera désormais accessible qu’aux ayants-droits et aux personnes se rendant dans les commerces ou cabinets médicaux.
L’aboutissement d’une lutte de trois ans
« Je n’ai pas besoin de revenir en détail sur le climat de la rue Tiranty depuis des années. La situation est montée en puissance. Cette action, nous l’avions demandé il y a trois ans, il y a deux ans« , s’est exclamé Anthony Borré. Souhait exaucé pour la mairie de Nice. Durant cette période la rue Emma et Philippe Tiranty sera soumise à une restriction d’accès. Un arrêté pour motif de salubrité et trouble à l’ordre public, engendré par la présence de toxicomanes. Une situation qui devenait complexe à gérer depuis plusieurs mois.
Le premier adjoint au maire a regretté une situation dépassant les limites du raisonnable. « Nous avons recueilli 144 signalements depuis début 2025, où la police municipale a été appelée. Cela représente 300% d’appels en plus par rapport à 2024. C’est ce qui motive cet arrêté. On a aussi dénombré 32 interventions spécifiques des services de propreté en pleine journée en 2024, contre 43 interventions depuis 2025« , a expliqué Anthony Borré.
Une situation qui commençait également à devenir inquiétante pour les habitants de la rue. « Ce n’était pas facile. J’ai une petite fille de dix ans et c’était dangereux dans la rue » a déclaré une maman. Thomas, étudiant qui passe tous les jours par la rue pour rejoindre l’avenue Jean Médecin, était aussi angoissé. « Je n’étais pas à l’aise à chaque fois que je devais passer dans la rue. Parfois les gens étaient insistants et je me dépêchais de traverser la rue. C’était le cas sur chaque trottoir« , a-t-il expliqué.
Un dispositif fixe et mobile
Suspendre l’activité liée à la drogue dans la rue Tiranty, sans pour autant que le phénomène ne se propage dans un périmètre environnant. C’est la problématique à laquelle la ville de Nice va devoir apporter des réponses. Mener des actions, en supplément du dispositif fixe de la rue Tiranty. « Il y a ce risque. Nous avons à être présents aux alentours pour éviter que le phénomène se déplace« , a déclaré Anthony Borré.
Ainsi, des patrouilles seront mises en place afin d’étudier la situation et observer si cette dernière se déplace dans des rues autour de Jean Médecin. « Il y aura un dispositif mobile sur les autres rues« , a tenu à rappeler le premier adjoint à la mairie.
Un appel à l’État
Si la situation de la rue Tiranty a mis du temps à se décanter, c’est aussi parce qu’elle relève de l’État, dont l’inaction a été dénoncée par la maire de Nice. « Notre police municipale a été mobilisée ici tous les jours de la semaine depuis trois ans, sans pouvoir avoir une action contre ces populations. Les populations toxicomanes relèvent de l’état, de l’Agence Régionale de Santé. En aucun cas, elles relèvent de la ville, qui n’a cessé d’alerter les responsables de cette situation, invivable pour les commerçants et habitants« , a expliqué Anthony Borré.
Une demande d’action de l’État toujours d’actualité, malgré l’arrêté pris pour la semaine. Il faut à présent pouvoir prendre d’autres mesures concrètes concernant cette situation, tout en pensant à la prise en charge des personnes qui se droguent. L’adjoint au maire l’a répété plusieurs fois, « Nous sommes favorables à la prise en charge des toxicomanes à l’hôpital. »
« On espère que l’État va se montrer à la hauteur. Je souhaite aussi que l’Agence Régionale de Santé regarde les choses. Il faut tous être unis dans ce type de situation. Il faut que chacun se mette autour de la table. Regarder ce qu’il fait ou ne fait pas. Il faut une solution collective, parce que ces personnes doivent être prises en charge. Et la ville est prête financièrement à accompagner ces initiatives pour prendre en charge les toxicomanes« , a rappelé Anthony Borré.