
«Pourquoi faire 20 heures d’avion pour plonger en Polynésie, alors qu’ici à Nice, nous avons des fonds sous-marins merveilleux à 20 minutes de bateau ?» La question émane d’un spécialiste de la plongée. Avec ses 62 ans Raymond Lefèvre peut être considéré comme un vieux sage de la discipline. Il est responsable du CIP (Centre international de plongée). Les sites entre Nice et Saint-Jean Cap Ferrat déboussolent par leur beauté et par la qualité de transparence de l’eau des plongeurs venus du monde entier. Ils cumulent à la fois la facilité d’accès car les profondeurs requises se trouvent près du rivage mais surtout une absence de courant. Ainsi, la visibilité se conjugue à la clarté de l’eau. «Contrairement aux idées reçus la Côte d’Azur n’est pas polluée », s’empresse de préciser Raymond Lefèvre.
Le paradis de la randonnée sous-marine s’étale de Marseille à Menton. Raymond Lefèvre conseille de larguer les amarres vers Cavalaire-sur-Mer, près de Saint-Tropez. Les plongeurs expérimentés partent alors à l’abordage des épaves subaquatiques. Le Rubis, sous-marin de la France-Libre, enfoui par 40 mètres de profondeur attire grand nombre d’entre eux. Sous l’épave abandonnée, ils admirent les coquillages et crustacés mais surtout les gorgones et la faune et notamment les espèces rares. Certains se contentent de plonger pour admirer les fonds mais d’une façon générale la Côte d’Azur offre à ces passionnés de la mer, une grande variété de choix. Toutes les plongées en scaphandre sont ainsi possibles. La méditerranée, cimetière d’avions et bateaux, attire de plus en plus d’apnéistes. Une sorte de nouvelle vague. En France, contrairement aux Etats-Unis, tout le monde peut partir dangereusement à l’aventure de l’exploration sous-marine. La responsabilité incombe en fait aux loueurs de matériel. Les centres de plongée existent surtout pour former les intrépides et les prévenir des risques. Mais il est recommandé de suivre une formation (voir par ailleurs).

La Plongée doit s’apprendre
Une petite ruelle adjacente au port de Nice. L’embarcadère s’éloigne mais les odeurs marines restent. A bâbord, se trouve le CIP (Centre international de plongée). Une sorte d’atelier d’artistes. Le CIP propose une formation pour tous ceux qui désirent plonger. La formation débute le lundi matin et se prolonge jusqu’au jeudi. De 8h30 à 9h30, les formateurs expliquent tous les dangers et les risques notamment aux niveaux des oreilles et des poumons. A 9h30, l’apprentissage se poursuit en mer où pas à pas, le CIP apprend la plongée.

Le CIP a ouvert ses portes en 1978 à l’initiative d’André Portelatine associé à Raymond Lefèvre. En 1989, André Portelatine meurt. Raymond Lefèvre prend seul la barre du CIP depuis il a formé le RAID et dans le passé certains membres de la regrettée Calypso. Des milliers de plongeurs sont passés par la Ruelle des Moulins. Des plongeurs dont certains sont devenus à leur tour des moniteurs. «Plonger sans formation est dangereux même avec quelqu’un qui maîtrise cette discipline. Il n’aura pas les mêmes réflexes que quelqu’un qui a l’habitude d’accompagner les novices », prévient Raymond Lefèvre.
La FFESSM (Fédération Française d’études et de sports sous-marins) recense les clubs et délivrent les licences. C’est un label qualité et sécurité indispensable à ce loisir (ou sport) qui demande rigueur et prévention. La plongée attire sur la Côte d’Azur de plus en plus de monde. Raymond Lefèvre avance une explication : « Depuis quatre ans, il y a un vrai boom pour la plongée sous-marine. L’été nous sommes entre 20 et 25 par sortie. Avec le réchauffement et l’amélioration de la qualité de l’eau, les poissons et les mérous notamment sont plus gros et la végétation plus importante. C’est donc de plus en plus agréable de plonger ici entre le Cap Ferrat et le Cap d’Antibes ».
Liens :
-Fédération Française d’études et de sports sous-marin : https://www.ffessm.fr/accueil/default.asp
-CIP :
https://www.cip-nice.com/


