Patrick Mottard avoue avoir été mal à l’aise quand la jeune Leonarda, fraîchement expulsée et normalement encore sous le coup de l’émotion, s’est mise à disserter sur l’importance de l’école et la nécessité de l’intégration républicaine. Cela lui semblait trop beau pour ne pas avoir été suggéré.

Compte tenu de l’atmosphère familiale, il y a fort à parier que le discours initial a été soufflé par quelques responsables associatifs pleins de générosité mais d’une grande naïveté. Or, j’en suis de plus en plus persuadé, générosité et naïveté sont, surtout en la matière, contradictoires.
Comme élu, je suis régulièrement sollicité par des étrangers en situation précaire, difficile et parfois dramatique. Je m’honore d’avoir résolu un certain nombre de ces cas (en bonne intelligence avec les services de la Préfecture plus ouverts qu’on ne le pense généralement). Mais, avant d’intervenir, nous prenons toujours la précaution de vérifier par nos propres moyens la réalité de la situation de la personne. Ainsi, récemment, il s’est avéré que la personne qu’on nous recommandait était un trafiquant de drogue plusieurs fois condamné. Une autre fois, nous nous sommes aperçus que la pauvre dame aux abois, en fait, prostituait ses filles.
Ce travail de vérification nous a permis de conserver une crédibilité que nous pouvons mettre au service des causes qui en valent vraiment la peine.
Avant de foncer tête baissée dans l’affaire Leonarda, médias, militants associatifs et… «responsables» politiques auraient mieux fait d’adopter cette attitude prudente qui n’est en aucun cas le contraire de la générosité mais bien le gage de sa réussite.
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