La ville de Nice poursuit sa lutte contre le moustique tigre. Trois parcs du centre-ville sont temporairement fermés du 8 au 10 octobre 2025 pour une opération de démoustication. Cette action s’inscrit dans un plan global de prévention lancé au printemps.
Depuis ce matin mercredi 8 octobre, trois espaces verts de Nice centre — le square Mozart, le parc Jean Moreno et le square Alziari de Malaussena — sont fermés au public. Ces lieux accueillent une opération de démoustication menée par les services municipaux. L’objectif est de réduire la présence du moustique tigre dans des zones où les signalements ont augmenté ces dernières semaines.
La fermeture s’étendra jusqu’au vendredi 10 octobre inclus. Durant cette période, les équipes interviendront à la fois sur les zones végétalisées et autour des points d’eau stagnante. Si le nom du produit utilisé n’a pas été communiqué la ville affirme qu’il a été homologué par les autorités sanitaires et qu’il est appliqué dans le respect des protocoles de sécurité. Les riverains ont été informés de l’opération par affichage et communication de la mairie.
Le moustique tigre n’est pas nouveau à Nice. Il a été repéré pour la première fois dans la région il y a plus de vingt ans. L’insecte, reconnaissable à ses rayures noires et blanches, s’est adapté à la vie urbaine. Il se reproduit dans de petites quantités d’eau, souvent autour des habitations. Sa présence n’est pas qu’une nuisance. Il peut transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le Zika.
Un plan de prévention renforcé depuis juin
Au début de l’été, la municipalité avait lancé un « Plan moustique 2025 ». Ce dispositif s’appuie sur la coordination de plusieurs services : santé publique, environnement et sécurité civile. Sous la direction de l’Agence de sécurité sanitaire, environnementale et de gestion des risques, il combine prévention, recherche et interventions ciblées.
Plus de 60 pièges passifs ont été installés dans les quartiers les plus concernés. Quatre dispositifs plus innovants complètent ce réseau. Ces pièges, diffusant du dioxyde de carbone, attirent les moustiques femelles en période de ponte. Ils permettent d’évaluer la densité de population et d’orienter les opérations de traitement.
Le plan s’appuie également sur la recherche scientifique. Une thèse est actuellement financée par la Ville sous la direction du docteur Pascal Delaunay. Elle vise à mieux comprendre les cycles de reproduction et les zones de concentration de l’insecte. En parallèle, les eaux usées font l’objet d’une analyse hebdomadaire afin de détecter d’éventuels virus.
À l’été, une campagne d’information a été diffusée auprès du grand public. Des affiches, spots radio et interventions de terrain ont rappelé les gestes simples pour limiter la prolifération : vider les coupelles, nettoyer les gouttières, couvrir les récupérateurs d’eau. Une brigade antimoustique se rend aussi chez les habitants pour diagnostiquer les sources de reproduction et installer des pièges pondoirs si nécessaire.
Une mobilisation collective
Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, cette lutte est avant tout une affaire collective. Il l’avait rappelé lors de la présentation du plan en juin : « nous devons agir à tous les niveaux, avec les habitants, les chercheurs et les services publics. » Le message est clair : la réussite du dispositif repose sur la vigilance de chacun.
Les autorités sanitaires partagent cette approche. Le docteur Christelle Pomares, du CHU de Nice, rappelle que « le premier réflexe reste de supprimer toute eau stagnante autour de chez soi. » Le directeur départemental de l’ARS PACA, Romain Alexandre, souligne l’importance de la coopération entre institutions. Des liens ont été noués avec Monaco et l’Italie pour mutualiser les systèmes de surveillance.
En septembre, la ville a renforcé sa vigilance après plusieurs signalements dans le département. Un nouveau piège pondoir a été installé à l’école de Saint-Isidore à la suite de plaintes de parents. Ces dispositifs, simples et peu coûteux, permettent de suivre l’évolution du phénomène.
À l’échelle nationale, près de 500 cas de chikungunya ont été recensés cette année, dont 140 dans les Alpes-Maritimes. Même si Nice n’a pas signalé de cas local, la municipalité préfère anticiper. La démoustication de cette semaine s’inscrit dans cette logique de prévention.
Les parcs concernés rouvriront leurs portes dès le 11 octobre, sauf évolution de la situation. D’ici là, la ville invite les habitants à rester attentifs et à signaler toute prolifération inhabituelle via le service Allo Mairie.
La lutte contre le moustique tigre ne se joue pas uniquement sur le terrain municipal. Elle passe aussi par des gestes simples et répétés. Fermer les réservoirs d’eau, vider les seaux de jardin, ou encore entretenir les balcons. Des actions modestes mais essentielles pour contenir un insecte désormais bien installé dans le paysage niçois.
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