En réaction à l’accident mortel du 7 juillet sur la Promenade des Anglais, les forces de l’ordre avaient effectué un contrôle routier étendu deux jours plus tard. Bis repetita ce mercredi. Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes, a profité de l’occasion pour annoncer de nouvelles mesures.
Deuxième contrôle d’envergure en l’espace de sept jours, après celui du 9 juillet. Hier soir, aux alentours de 22 heures, les forces de l’ordre ont couvert le secteur de la Promenade des Anglais dans les deux sens de la circulation, jusqu’à minuit. Après un briefing d’un quart d’heure devant l’enceinte de l’hôtel Sheraton, les policiers se sont répartis à deux endroits stratégiques, déjà sélectionnés la semaine passée : l’hôtel Sheraton et le terminal 1 de l’aéroport.
Dans le même temps, le préfet et le procureur ont dressé un bilan des deux premiers trimestres de 2025. Dans l’objectif d’obtenir des résultats toujours plus concluants, le second a tenu à faire une annonce majeure.
Garde à vue pour tout grand excès de vitesse
C’est la mesure phare annoncée par le procureur de la République, présent pour ce contrôle routier. « Une consigne a été donnée aux services de police. Elle est extrêmement claire : toutes les personnes qui sont contrôlées en excès de vitesse au-delà de 50 km/h sur la Promenade des Anglais seront placées en garde à vue systématique. C’est extrêmement clair : rouler à plus de 100km/h dans ce secteur, c’est le mépris de la vie d’autrui. Cette consigne sera appliquée dès ce soir. Nous serons impitoyables. »
Sur le premier trimestre 2025, les poursuites en matière de délinquance routière ont augmenté de 30 % par rapport à 2024. Entre 2023 et 2025, ce chiffre a augmenté de 45 %.
Laurent Hottiaux : « un message de fermeté »
« Fermeté » : c’est ce qu’a répété à maintes reprises le préfet des Alpes-Maritimes, aux côtés du procureur. Une fermeté qui se traduit par l’intensification des contrôles menés par la gendarmerie et les polices nationale et municipale. « Nous avons multiplié par quatre les suspensions de permis de conduire depuis quelques mois. C’est un message de fermeté. Depuis le début de l’année, 23 personnes sont décédées dans le département, dont quatre ici, sur la Promenade des Anglais », débute-t-il. Si ce nombre a atteint 30 l’an passé sur la même période, les forces de l’ordre ne comptent pas lever le pied.
Tandis que des dizaines de policiers s’attèlent au contrôle de multiples véhicules, Laurent Hottiaux fait le point. « En plus des 59 radars placés sur l’ensemble du département, nous allons en ajouter trois à partir du mois de septembre. Ce ne sont pas des radars pour gagner de l’argent, mais pour protéger nos concitoyens. » Pour accompagner le radar positionné à hauteur du 105 boulevard de Magnan, les deux suivants seront aussi placés à Nice : l’un sur la Promenade des Anglais, l’autre sur la sortie ouest de la voie Matisse. « Ici, ce qui tue, c’est la vitesse, l’alcool et les stupéfiants. Des sanctions exemplaires seront appliquées », souffle-t-il.
Des agents intransigeants
Il est précisément 22h05 quand l’opération débute. Une première camionnette
est stoppée, et le processus peut débuter : contrôle des papiers du véhicule, éthylotest… On ne laisse rien passer.
Ce mercredi, Laurent Hottiaux a pu expérimenter le radar jumelle. Celui-ci envoie un faisceau laser vers un véhicule donné. Ensuite, la vitesse de retour du faisceau
est mesurée. Les forces de l’ordre peuvent donc obtenir avec précision la vitesse du véhicule. « 69 km/h ! La voiture blanche ! », s’écrie Laurent Hottiaux.
En un éclair, deux motos de police encerclent l’homme concerné. Talkie-walkie à la main, un policier alerte son collègue, qui l’intercepte quelques mètres plus loin.
Des actions prises directement sur le terrain et une stratégie prédéfinie. Un plan d’attaque ambitieux pour les polices nationale et municipale. En 2025, les chiffres de l’accidentalité routière dans les Alpes-Maritimes sont assez encourageants. Du 1er janvier au 10 juillet (en comparaison à la même période en 2024), on compte 369 accidents corporels contre 392 en 2024. Seul bémol : si le nombre de blessés est en baisse (475 contre 527, soit une baisse de quasiment 10 %), les blessés graves sont plus nombreux en 2025 (169 contre 154).
