Nissa Rugby lance sa reconstruction avec une victoire à Tarbes

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Relégué en Nationale après une saison difficile, le club niçois a changé de nom, renouvelé son effectif et posé les bases d’un projet ambitieux. L’arrivée de recrues de renom doit permettre de viser un retour rapide en Pro D2.

Le Stade Niçois n’est plus. Désormais, c’est sous le nom de Nissa Rugby que le club de la Côte d’Azur entend repartir de l’avant. La relégation, confirmée en juin après la décision de maintenir Biarritz en Pro D2, a mis un terme à une saison pénible. Derniers du championnat, les Niçois n’avaient jamais trouvé la bonne dynamique. Le coup est rude, mais il a ouvert la voie à une transformation complète.

Jean-Baptiste Aldigé, ancien président de Biarritz, a repris les commandes du club et lancé une refonte intégrale. Vingt-sept départs, plus de vingt recrues, un staff totalement renouvelé : Nissa Rugby a changé de visage en quelques semaines. Objectif affiché : retrouver la Pro D2 dès cette saison et s’installer durablement parmi les clubs professionnels.

Des recrues de poids pour encadrer le groupe

Le recrutement a été le premier signal fort. La liste des arrivées donne une idée claire de l’ambition. Parmi elles, Waisea Nayacalevu, centre fidjien passé par les Ospreys, ou encore Guillaume Rouet, meilleur marqueur de points de Bayonne. Jean-Pascal Barraque, international français au parcours riche, a lui aussi choisi de s’engager. Il peut évoluer au centre, à l’arrière ou à l’ouverture.

À 34 ans, ce dernier incarne l’expérience et doit servir de relais entre jeunes joueurs et cadres confirmés. « Je viens avec l’envie d’apporter mon vécu et de participer à ce projet de reconstruction. Le groupe est neuf, mais il a du potentiel », a-t-il déclaré à son arrivée.

Le deuxième ligne Adrian Motoc, international roumain, apporte de la densité dans le pack. Il connaît bien le président Aldigé, son ancien président à Biarritz, ce qui facilite son intégration. Rayne Barka, talonneur de 26 ans, complète les renforts avec un profil explosif. Champion du monde U20 avec les Bleuets en 2019, il a déjà cumulé de l’expérience en Pro D2 et en rugby à VII.

Autour d’eux, l’effectif s’est considérablement étoffé : Farai Mudariki, Hayden Thompson-Stringer, Pat Leafa, Josh Tyrell, Christiaan van der Merwe, Bilel Taieb, Masivesi Dakuwaqa ou encore Inoke Nalaga. Un recrutement varié, associant internationaux, habitués des joutes de Pro D2 et jeunes en devenir.

Un staff expérimenté pour guider la transition

Le chantier ne se limite pas aux joueurs. Jean-Baptiste Aldigé a confié la direction sportive à Matthew Clarkin, ancien capitaine de l’Union Bordeaux-Bègles. Le manager principal est Gareth Baber, connu pour avoir dirigé l’équipe à VII des Fidji jusqu’à l’or olympique.

Le duo doit donner une identité de jeu à un collectif profondément remanié. Le défi est d’importance : intégrer plus de vingt nouveaux éléments demande du temps et de la cohérence. Trouver les bons repères, installer des automatismes, définir un leadership partagé.

« Le groupe est hétérogène par les parcours, mais homogène par la volonté de réussir », a glissé Matthew Clarkin en début de préparation.

Une entrée en matière réussie

Le premier test a eu lieu début août avec un match amical contre Soyaux-Angoulême, ancienne équipe de Pro D2. Résultat : victoire (33-14). Une semaine plus tard, pour l’ouverture du championnat de Nationale, les Niçois se sont imposés (42-6) à Tarbes.

Rouet, Williams, Egiziano, Barraque et Duhau figuraient dans le XV de départ, tandis que plusieurs recrues majeures étaient encore absentes : Nayacalevu, Motoc, Nalaga, Thompson-Stringer et Mudariki. De quoi laisser entrevoir une marge de progression significative.

La prochaine rencontre, prévue ce vendredi face au CA Périgueux, permettra d’en savoir un peu plus sur l’état d’avancement du chantier niçois. Les supporters attendent des confirmations.

Une saison sous pression

L’équation est simple : la montée est l’unique objectif. Avec un effectif aussi dense, rester plus d’une saison en Nationale serait un revers. Les dirigeants assument cette pression. Les joueurs aussi.

Le club a d’ailleurs tenu à préciser que la stratégie n’était pas seulement sportive. En changeant de nom et en affichant une identité « Nissa », il cherche à renforcer son ancrage local. L’ambition est d’attirer davantage de public et de partenaires économiques.

Au stade Maurice-Vollot, l’ambiance devrait être animée. La Côte d’Azur rêve de rugby de haut niveau et espère que cette reconstruction servira de tremplin vers la Pro D2, puis, à terme, vers le Top 14.

Reste la question du temps. Bâtir une équipe compétitive demande de la patience. Intégrer des profils venus de championnats différents, avec des cultures de jeu variées, est un défi pour le staff. Les leaders désignés devront faciliter cette alchimie.

Le projet niçois intrigue déjà au-delà des frontières régionales. Certains observateurs voient dans cette reconstruction un pari risqué, d’autres une opportunité pour redonner vie à un club resté longtemps dans l’ombre.

Quoi qu’il en soit, la saison 2025-2026 sera scrutée de près. Nissa Rugby a changé d’échelle. Il ne lui reste plus qu’à transformer l’essai.

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