Les vélos oubliés sur le boulevard Riquier, Nice à Vélo réagit

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Malgré des travaux de rénovation de grande ampleur sur le boulevard de Riquier à Nice, aucun aménagement cyclable n’est prévu. L’association Nice à Vélo dénonce une infraction au Code de l’environnement et dépose un recours gracieux pour demander la mise en conformité du projet.

Le projet de requalification du boulevard de Riquier, lancé par la municipalité Niçoise, prévoit un ensemble de transformations : limitation de la vitesse à 30 km/h, rehaussement de la chaussée aux intersections, élargissement des trottoirs, végétalisation, récupération des eaux de ruissellement. Le chantier concerne plus de 5 000 m² de trottoirs et plus de 6 000 m² de chaussée. Mais dans tout cela, pas un mot sur les cyclistes.

L’unique mesure envisagée en leur faveur consisterait à autoriser les vélos à circuler dans la voie de bus, comme c’est déjà le cas actuellement. Une solution que l’association Nice à Vélo juge insuffisante, et surtout non conforme à la législation.

Dans un recours gracieux adressé à la Métropole Nice Côte d’Azur le 20 avril 2025, l’association demande officiellement la révision du projet. En cause : le non-respect de l’article L228-2 du Code de l’environnement, qui impose, en cas de rénovation d’une voie urbaine, la mise en place d’aménagements cyclables adaptés, sauf contraintes majeures d’espace ou de sécurité.

« Le boulevard de Riquier est suffisamment large pour permettre l’aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle », peut-on lire dans le recours. Au nord de la rue Scaliero, on compte trois voies de circulation et une file de stationnement. Au sud, deux voies, une file de stationnement, et une contre-allée. Selon Nice à Vélo, il serait possible de transformer l’une des voies ou une partie du stationnement pour créer un itinéraire sécurisé.

Une proposition d’amélioration, pas un rejet du projet

Nice à Vélo précise que cette démarche ne vise pas à bloquer la requalification, mais à y intégrer les cyclistes, conformément à la loi. « Le présent recours ne s’oppose nullement aux orientations municipales, mais entend au contraire les compléter », expliquent les responsables de l’association. Ils voient dans l’ajout d’une piste cyclable un levier pour améliorer la circulation, réduire la pollution, et sécuriser tous les usagers.

Le recours souligne également l’absence d’aménagement cyclable dans le quartier de Riquier et l’absence d’itinéraire structurant dans l’axe nord-sud. Des lacunes qui ne peuvent être compensées par une simple cohabitation entre vélos et bus, considérée comme dangereuse dans un contexte de circulation dense.

Au-delà de la sécurité, l’association alerte aussi sur les conséquences juridiques d’un projet non conforme : risque d’annulation par un juge, complexité budgétaire liée à d’éventuelles modifications en cours de chantier, ou encore mise en cause de la responsabilité pénale du maire en cas d’accident.

Nice à Vélo demande à la ville de Nice de lui transmettre les pièces techniques du projet, en particulier les plans de masse, afin d’évaluer plus précisément les marges de manœuvre possibles. Elle propose également des pistes concrètes, comme la mise en impasse partielle d’une contre-allée pour favoriser le passage des cyclistes et des riverains tout en limitant le transit motorisé.

En déposant ce recours gracieux, l’association souhaite ouvrir un dialogue. Elle se dit prête à participer à une révision du projet qui permettrait de prendre en compte les déplacements à vélo, dans un esprit de concertation.

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