
Un phénomène rare pourrait illuminer le ciel azuréen dans la nuit de mercredi à jeudi. La succession d’éruptions solaires survenues ces derniers jours augmente la probabilité d’observer des aurores boréales jusque dans le sud de la France. Les spécialistes invitent à lever les yeux vers le nord dès la tombée de la nuit.
Depuis le 9 novembre, une région active du Soleil, identifiée sous le nom d’AR4274, a produit plusieurs éruptions majeures. Trois d’entre elles ont été particulièrement puissantes, dont une éruption de classe X5.16, survenue le 11 novembre. Il s’agit de la plus forte de l’année. Ces éruptions ont projeté des masses coronales à très grande vitesse, certaines dépassant les 2 000 kilomètres par seconde. Ce phénomène est à l’origine de la création des aurores boréales.
Ces éjections se dirigent actuellement vers la Terre. L’apogée de la tempête solaire a été atteinte ce mardi matin, vers 11 heures (heure française). En conséquence, une tempête géomagnétique est attendue dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle pourrait rendre visibles des aurores boréales jusqu’à nos latitudes.
Les observateurs parlent d’une tempête solaire d’une intensité exceptionnelle susceptible de provoquer des lueurs rosées, vertes ou violacées, visibles à l’œil nu si les conditions s’y prêtent. Les effets secondaires sur les communications ou les signaux GPS restent légers et sans conséquence pour le grand public.
Les conditions les plus favorables sont attendues entre 21 heures et 2 heures du matin, avec un pic probable entre 23 heures et 1 heure. Cependant, la visibilité exacte dépendra de l’évolution de l’activité solaire et des conditions météorologiques locales. Quelques nuages bas pourraient perturber l’observation dans certaines zones, notamment en bord de Méditerranée.
Où et comment observer les aurores boréales ?
Pour maximiser les chances d’observation, les spécialistes recommandent de s’éloigner des zones urbaines et de chercher un endroit dégagé, orienté plein nord. Les points hauts sont à privilégier, afin d’avoir une vue libre sur l’horizon.
Sur les hauteurs de Nice, des témoins ont déjà rapporté avoir observé des lueurs depuis Lucéram la nuit précédente. Les reliefs du haut pays niçois, du Var ou des Alpes-de-Haute-Provence offrent également des points d’observation intéressants.
Selon les données actuelles, l’indice KP, qui mesure l’intensité des perturbations géomagnétiques, devrait atteindre un niveau de 8 entre 16 heures et 19 heures ce mercredi. Cet indice, compris entre 0 et 9, reflète la probabilité d’apparition d’aurores boréales. Un niveau aussi élevé est rare à ces latitudes. L’activité devrait ensuite diminuer progressivement dans la nuit et les jours suivants.
Même si le phénomène reste imprévisible, les chances d’en apercevoir sont donc réelles. Pour certains, l’œil nu suffira. Pour d’autres, il faudra recourir à la photographie en pose longue. Lors des épisodes précédents, de nombreuses images ont révélé des teintes rouges invisibles sans appareil numérique.
Ces teintes rouges s’expliquent par la position géographique. Les aurores se forment bien plus au nord, mais leur partie supérieure, plus diffuse, reste visible depuis nos régions lors d’événements solaires intenses.
Pour les habitants de la Côte d’Azur, la patience et la discrétion lumineuse seront les clés. Il est conseillé de s’éloigner des éclairages urbains, de couper les lampes frontales et de laisser le regard s’adapter à l’obscurité pendant une vingtaine de minutes.
Un spectacle rare à nos latitudes
Les aurores boréales visibles depuis la France métropolitaine restent un phénomène inhabituel. En mai dernier, des habitants avaient déjà pu observer le ciel teinté de rouge ou de violet dans plusieurs départements, dont les Alpes-Maritimes. Cette semaine, les conditions semblent comparables.
Même si les spécialistes appellent à la prudence avant de garantir une observation certaine, l’événement de ce mercredi pourrait offrir un nouveau moment rare aux curieux du ciel.
La Provence et la Côte d’Azur, bien loin du cercle polaire, ne sont pas les zones privilégiées pour ce type de spectacle. Mais les périodes de forte activité solaire, comme celle en cours, rendent ces visions possibles.
Pour ceux qui tenteront leur chance, il faudra regarder vers le nord dès le coucher du soleil, vers 17 heures, et surveiller le ciel en début de soirée. La patience sera de mise, car l’apparition d’une aurore ne dure parfois que quelques minutes.
Si les conditions sont réunies, le ciel azuréen pourrait, le temps d’une nuit, se parer de lueurs venues du grand nord.