Depuis fin juin, un dispositif de piégeage a été mis en place dans plusieurs quartiers de Nice. L’opération a permis de capturer près de 3 600 moustiques femelles, limitant ainsi la prolifération de 3,6 millions de nouveaux moustiques.
Face à la présence croissante du moustique tigre sur son territoire, la municipalité de Nice a décidé de prendre les devants. Depuis 2004, cet insecte s’est massivement implanté dans la région. Il est aujourd’hui considéré comme une menace pour la santé publique en raison de sa capacité à transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le Zika.
Pour tenter de freiner sa progression, un plan d’action a été lancé. L’opération, en place depuis fin juin, repose sur un système de piégeage réparti dans la ville. « Depuis la fin de mois de juin, des pièges ont été installés afin de permettre de suivre les populations de moustiques, a déclaré le maire de Nice. Concrètement, il s’agit de 62 pièges pondoirs passifs et quatre pièges innovants qui utilisent du dioxyde de carbone (CO2), afin d’imiter la respiration humaine et attirer ainsi les moustiques. Ces dispositifs se révèlent d’une grande efficacité avec près de 3 000 moustiques femelles qui ont été capturées. Quand on sait qu’une femelle peut engendrer jusqu’à 1 200 nouveaux moustiques femelles, on voit que ces dispositifs ont déjà évité l’apparition de 3,6 millions de moustiques. Ces premiers retours sont très encourageants et nous confortent dans l’idée d’étendre ce dispositif à d’autres secteurs sensibles de la ville. »
Selon les chiffres recueillis, les 62 pièges pondoirs ont permis de capturer 2 954 moustiques femelles. Les quatre pièges au dioxyde de carbone ont, quant à eux, capturé 659 moustiques femelles. Le détail par site est le suivant :
- 191 moustiques capturés au niveau des Arènes de Cimiez
- 155 au Castel des Deux Rois
- 261 à la Villa Paradisio
- 52 sur la Colline du Château
Des données précises pour une réponse ciblée
Le plan déployé permet aussi de mieux connaître les zones à risque. Grâce aux relevés effectués par les pièges, les services techniques ont pu établir une première cartographie des sites les plus exposés. Trois zones se détachent par le nombre de captures :
- 165 moustiques capturés place Guynemer
- 150 au niveau du parking Valrose
- 125 au cimetière de la Montée Eberlée
Cette cartographie doit permettre d’ajuster les interventions, notamment les traitements larvicides. Ceux-ci sont actuellement appliqués sur les gîtes larvaires identifiés, en complément du piégeage.
Au-delà de la technique, les autorités misent également sur la participation des habitants. Le site de la ville de Nice propose un formulaire permettant de signaler la présence de moustiques sur l’espace public ou en zone privée.
Ces signalements sont précieux afin de permettre de mieux cibler les actions et compléter les données de terrain.
Ce premier bilan encourage la municipalité à poursuivre et étendre le dispositif. De nouvelles zones pourraient ainsi être équipées dans les prochaines semaines.