À Nice, un peu plus de 1 000 personnes ont pris part à la mobilisation nationale contre la politique d’austérité du gouvernement. Le cortège a défilé dans le centre-ville avant de se scinder en deux. Une partie des manifestants a poursuivi son action devant la mairie pour protester contre le projet de “parvis Sarkozy”.
La journée de grève du 2 octobre a rassemblé un peu plus de 1 000 personnes dans les rues de Nice, selon la préfecture des Alpes-Maritimes. Le chiffre marque un recul par rapport au 18 septembre. Ce jour-là, entre 2 300 personnes selon la préfecture et 10 000 selon les organisateurs avaient participé.
Le mot d’ordre reste inchangé. Les syndicats rejettent la politique d’austérité et demandent plus de moyens pour les services publics. Les organisations engagées sont nombreuses : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA et FSU. Tous avaient donné rendez-vous devant la gare de Nice-Ville en fin de matinée.
Le cortège est parti vers 10h45, encadré par les forces de l’ordre. Après quelques prises de parole, les manifestants se sont élancés en direction de la place Masséna. Ils sont passés par l’avenue Jean-Médecin et devant le centre commercial Iconic. Le défilé s’est déroulé sans incident. Les pancartes affichaient des slogans hostiles au gouvernement. Des chants et des musiques accompagnaient la marche, parfois adaptés à des airs connus.
La mobilisation a réuni des profils variés : enseignants, soignants, fonctionnaires, salariés de la grande distribution, retraités et étudiants. Tous dénoncent un manque de réponses face à leurs préoccupations. Les revendications portent sur le pouvoir d’achat, les salaires, les retraites et la qualité des services publics.
La jeunesse en première ligne
Les jeunes étaient très visibles dans le cortège. Beaucoup expriment un sentiment d’inquiétude face à leur avenir. Le coût du logement à Nice, la difficulté à étudier dans de bonnes conditions et le manque de perspectives sont souvent mis en avant. Pour certains, participer à la manifestation permet de rompre l’isolement et de constater que d’autres partagent les mêmes préoccupations.
Leurs revendications ne se limitent pas aux questions étudiantes. Plusieurs thèmes s’entrecroisent : protection de l’environnement, lutte contre les inégalités, défense des droits sociaux. Certains estiment que la fast-fashion, avec l’arrivée annoncée de nouvelles enseignes comme Shein, illustre l’absence de réponse politique sur la question écologique.
Dans la foule, des pancartes évoquent la nécessité de taxer les plus riches ou de repenser la répartition des richesses. La question de la justice sociale revient régulièrement. Les étudiants et jeunes travailleurs soulignent aussi la nécessité d’agir sur le logement et sur le coût de la vie à Nice.
Une contestation qui s’élargit au débat local
À l’issue de la manifestation, environ 300 personnes ont poursuivi le mouvement devant la mairie. Leur cible : le projet de “parvis Sarkozy” porté par le maire Christian Estrosi. Celui-ci souhaite donner le nom de l’ancien président de la République, condamné à cinq ans de prison, à la place devant le futur grand hôtel des polices prévu pour 2026.
Cette annonce a suscité une vive réaction. Des collectifs citoyens, dont Viva !, s’opposent à cette décision. Une pétition circule déjà. Devant la mairie, les opposants ont fait entendre leur désaccord à coups de casseroles et de slogans. Certains portaient des masques à l’effigie de Nicolas Sarkozy.
Le rassemblement s’est déroulé dans le calme, sans incident. Mais il révèle que la colère exprimée dans la rue ne se limite pas aux questions nationales. À Nice, des décisions locales comme celle du “parvis Sarkozy” nourrissent aussi la mobilisation.
La journée du 2 octobre s’inscrit dans un mouvement national. À l’échelle du pays, la CGT évoque 600 000 manifestants. La manifestation niçoise n’a pas marqué de rupture, mais elle confirme un malaise persistant. Pour les syndicats, l’enjeu reste de maintenir la pression. Pour les participants, il s’agit de faire entendre une pluralité de voix, dans un contexte où les réponses politiques semblent leur échapper.