Depuis le début de la semaine, la qualité de l’air est fortement impactée dans les Alpes-Maritimes. En cause : des particules issues des feux de forêt canadiens qui se sont dispersées jusqu’en Europe. Un épisode de pollution atmosphérique préoccupant mais qui devrait revenir à la normal d’ici peu.
Depuis plusieurs jours, les habitants des Alpes-Maritimes subissent une dégradation marquée de la qualité de l’air. Des particules en suspension, transportées sur des milliers de kilomètres depuis les incendies au Canada, retombent sur la région. Ces retombées, combinées à des conditions météorologiques défavorables — ensoleillement et vents faibles — ont entraîné une augmentation significative de la pollution atmosphérique, en particulier sur la bande côtière.
L’indice ATMO, qui évalue quotidiennement la qualité de l’air, affiche un niveau jugé « mauvais » sur la majeure partie du département. Cet indice est basé sur les concentrations en ozone, dioxyde d’azote et particules fines. Dans les Alpes-Maritimes, les seuils réglementaires en ozone ont été dépassés ces derniers jours.
Selon les données transmises par les autorités, la procédure d’information-recommandation a été activée dès le 10 juin. Elle a été maintenue pour le lendemain, avec des recommandations sanitaires spécifiques adressées aux populations sensibles. Les autorités appellent à limiter les déplacements, à éviter les zones de circulation dense et à restreindre les activités physiques intenses.
Des mesures de précaution pour les plus fragiles
La préfecture a précisé que les personnes vulnérables — femmes enceintes, nourrissons, personnes âgées, asthmatiques ou souffrant de pathologies chroniques — doivent être particulièrement vigilantes. Il est conseillé d’éviter toute activité physique ou sportive intense et de limiter les sorties, surtout en milieu urbain et aux heures de pointe.
Les écoles, crèches et établissements accueillant des personnes âgées ont été invités à adapter leurs activités. Dans certains cas, les sorties ont été suspendues. « Les effets nocifs de la pollution s’accumulent jour après jour, pas seulement lors des pics », rappelle le ministère de la Santé dans ses recommandations officielles.
Les recommandations portent également sur les comportements à adopter : privilégier les transports en commun ou le covoiturage, éviter le brûlage à l’air libre, ou encore repousser les travaux agricoles et l’usage des appareils de combustion peu performants.
Un phénomène aggravé par les incendies au Canada
Ces particules proviennent des incendies massifs qui ravagent actuellement plusieurs provinces canadiennes. Plus de 3,2 millions d’hectares sont déjà partis en fumée, soit une surface équivalente à celle de l’Italie. La situation reste critique, notamment en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et en Colombie-Britannique. Des dizaines de milliers de personnes ont dû être évacuées.
Transportées par les vents en haute altitude, les fumées traversent l’Atlantique et redescendent au sol dans certaines régions européennes. Ce type de phénomène n’est pas inédit, mais il prend une ampleur particulière cette année en raison de la précocité et de l’intensité des feux.
Dans les Alpes-Maritimes, la situation pourrait s’améliorer dans les jours à venir. Selon les prévisions, la masse d’air chargée en particules devrait se déplacer vers l’est de l’Europe. Toutefois, les concentrations en ozone devraient rester élevées.
Les autorités continueront de mettre à jour l’indice ATMO quotidiennement et de communiquer les mesures à suivre. Pour l’heure, la vigilance reste de mise pour les habitants, en particulier dans les zones urbaines et sur le littoral.