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4 mai 2024

Le TNN va être démoli mais l’activité du théâtre reste bien vivante

La délibération était administrative , il s’agissait de voter l’autorisation à « la désaffectation, le déclassement et la démolition » du bâtiment de l’actuel TNN après l’autorisation ministérielle, mais elle a tournée …en politique.

Il faut dire que, si l’adjointe Anne Ramos s’était tenue aux aspects techniques de la délibération, Christian Estrosi a mis le feu au poudres en définissant le TNN actuel une « atrocité architecturale », « espèce de machin en béton » qui produit  » 1700 tonnes de co2 par an ». Encore un peu , et voilà qu’on avait trouvé le coupable du réchauffement du globe!!!

Il est vrai que le bâtiment n’est peut-être plus au goût de l’époque ( « de gustibus non est disputandum » disaient les latins pour signifier que tout est subjectif) et que d’importants travaux de mise à norme seraient à prévoir , mais …comment donner tort à la fille de l’architecte concepteur , Martine Bayard, qui s’oppose à la destruction de l’oeuvre ? Dans son jugement affectif, elle pense probablement à la huitième merveille du monde…


Mais ce n’était pas fini. Dans la polémique qui suivait entre le Maire et les groupes d’opposition, on a entendu les tons apocalyptiques : « Comment pouvez-vous laisser faire cette folie ? » a demandé – la langue en guise de lame- Juliette Chesnel, l’élue écologiste. Pour elle , le poumon de vert supplémentaire ( 1500 arbres) qui est la fleur au bouton de Christian Estrosi, ne sera que un « bout de verdure sur la dalle de béton » du parking qui sera conservé… ».

De son côté le groupe RN , par la voix de Geneviève Borgo del Pozzo , a assumé une position médiane : « Notre groupe s’oppose au principe de la démolition car le prolongement coulée peut se faire en conservant le TNN, construit en même temps que le Mamac (Musée d’art moderne et d’art contemporain), que vous n’envisagez d’ailleurs pas de démolir, » , en pointant : « il y a là une incohérence ».

Contraires mais pas dogmatiques , les élus RN ont demandé de « sursoir à la démolition jusqu’à la réception des trois sites, en 2023 » .

Comment ne pas y voir une position tactique ? D’ici là , il y aura l’élection présidentielle et les législatives et on ne sait jamais: ils restent trois cartes à joueur, celles de Marine Le Pen et Eric Zemmour , et celle d’Eric Ciotti , qui après avoir validé et financé le projet en tant que Président de la Commission des finances du Département , il en est devenu le pourfendeur numéro 1. D’ailleurs son affidé Bernard Chaix a voté contre la délibération en union avec les groupes d’oppossition.

Dans cette profusion de positions politiques qui tournaient à la confusion, on aurait pu oublier qu’un théâtre est un lieu pour faire de la culture et que le côté immobilier n’est qu’accessoire aux contenus ( représentations et autres expressions de l’art vivante).

Par exemple, comment oublier que la directrice du TNN Muriel Mayette-Holtz a validé la nouvelle organisation des lieux de représentations des spectacles ? Une opinion , la sienne, que le Ministère a certainement pris en compte avant de donner son autorisation à la démolition du TNN actuel et son remplacement par d’autres lieux.

Peut-on considérer qu’elle a quelques compétences de plus que certains mégaphones qu’on a entendu lors de ce débat ?-,

Et oui , comme il a rappelé Patrick Mottard, conseiller municipal en charge « du spectacle vivant », dans son intervention , le Théâtre de Nice ne va pas disparaitre avec la démolition de l’immeuble actuel, mais continuera à fonctionner durant période de transition avec le site des Franciscains (300 places, ouvert dès mars 2022), le théâtre éphémère « la cuisine » (600 places accessibles en mars également) et la salle Iconic (500 places) qui sera livrée en janvier 2023. De plus , quatre nouveaux sites de substitution vont aussi compléter cette offre : l’opéra de Nice, le théâtre Francis Gag, le théâtre Lino Ventura, le forum Nice-Nord.

Le tout en attendant la réception de la grande salle de 800 places au palais des expositions qui complétera la structure réticulaire et décentrée de l’offre culturelle, modèle urbain de modernité pour favoriser la participation des citoyens et casser la barrière de verre des lieux-sacrées.

Quelqu’un a à l’esprit la ville à 30 minutes C30) , où tous les services publics doivent être à la porté des citoyens dans cette limite temporelle ?

Mais quand on décline populaire en populiste, on manque de fixer les points-clé pour se perdre dans les méandres des raisonnements abstrus. Si c’était le cas , on aurait évité de confondre culture et bâtiment, TNN et activité théâtrale.

William Shakespeare faisait dire à Gratiano dans le  » Le Marchand de Venise (1596)
« Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle »

C’était le cas, ce vendredi matin, au Conseil municipal de Nice ?

par Garibaldino

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