
Après plusieurs déplacements le long du littoral, le radar mobile de la Promenade des Anglais est revenu à son point de départ, au 105 de l’avenue, à hauteur de l’hôtel Flots d’Azur. Installé pour contrôler les excès de vitesse dans une zone sensible, il s’inscrit dans un dispositif plus large de lutte contre l’insécurité routière à Nice.
Le radar de chantier de la Promenade des Anglais est revenu à son emplacement initial. La préfecture l’a replacé au 105 Promenade des Anglais, dans le sens est-ouest, après plusieurs semaines de rotation entre différents sites : Fabron, le square Marcel-Kirchner et les abords de l’aéroport. La boîte grise flashe désormais de face, sur une portion où la vitesse reste limitée à 50 km/h.
Cette mobilité n’a rien d’un hasard. Dès son installation en mai, les services de l’État avaient annoncé que l’appareil serait déplacé régulièrement pour « tromper les habitués ». L’objectif est clair : éviter que les conducteurs ne se fassent au dispositif et maintiennent une vigilance constante.
Près de 175 000 véhicules empruntent chaque jour cette artère majeure du littoral niçois. Les autorités locales s’inquiétaient depuis plusieurs années des comportements dangereux, notamment de nuit. Entre 2019 et aujourd’hui, dix-neuf personnes y ont perdu la vie et quarante-neuf ont été grièvement blessées. Ces chiffres avaient poussé la municipalité et la préfecture à revoir leur stratégie de contrôle.
Le radar mobile fait partie d’une série de mesures destinées à freiner la vitesse sur cet axe très fréquenté. Trois autres dispositifs similaires doivent suivre, avant la mise en place de sept nouveaux radars sur l’ensemble du territoire niçois. Ces installations visent en priorité les zones jugées accidentogènes.
Depuis plusieurs mois, la mairie de Nice alertait l’État sur la situation préoccupante de la Promenade des Anglais. Le préfet avait alors annoncé un plan d’action en plusieurs étapes. Le radar mobile, installé en mai à hauteur du boulevard de Magnan, en constituait la première phase. Ce dispositif devait être déplacé entre cinq emplacements identifiés.
Une seconde étape concernait la mise en service d’un radar fixe prévue en septembre, dont l’emplacement exact n’a pas encore été communiqué. D’autres aménagements sont à l’étude, parmi lesquels une « onde verte » censée synchroniser les feux tricolores pour fluidifier la circulation et limiter les accélérations.
La cellule d’expertise des zones accidentogènes doit également intervenir. Sa mission est d’analyser les points les plus dangereux et de proposer des aménagements adaptés, comme des chicanes ou des plateaux traversants.
Christian Estrosi a salué les mesures prises par l’État : « depuis des mois, je n’ai cessé d’alerter l’État sur l’urgence d’agir face aux comportements dangereux qui coûtent des vies sur la Promenade des Anglais. Je me réjouis que nos demandes aient abouti à des mesures concrètes. Je remercie le préfet pour son écoute et sa réactivité : ces avancées marquent une étape essentielle pour renforcer la sécurité des Niçois. C’est en poursuivant ce travail commun que nous pourrons rendre nos axes de circulation plus sûrs et protéger au mieux nos concitoyens. »
Des contrôles renforcés sur tout le département
Le retour du radar sur la Promenade s’inscrit dans un dispositif plus global. Depuis le 3 novembre, trois voitures radars externalisées circulent dans les Alpes-Maritimes. Conduites par des opérateurs privés sous la supervision de l’État, elles viennent compléter les contrôles existants.
Leur mission : repérer les excès de vitesse sur des trajets ciblés. Les services préfectoraux ont défini 44 itinéraires, représentant près de 2 500 kilomètres de routes et d’autoroutes. Ces voitures ne circulent pas en permanence, mais leur présence est étalée sur l’année. Elles roulent de jour comme de nuit, en semaine comme le week-end, avec environ 15 000 kilomètres parcourus chaque mois.
Le dispositif est discret. Les véhicules ne portent aucun marquage et leur flash infrarouge reste invisible pour les conducteurs. Lorsqu’une infraction est constatée, la verbalisation suit le même circuit que pour un radar fixe.
Cette mesure répond à un constat préoccupant. Depuis le début de l’année, le département a enregistré 579 accidents. Trente-sept personnes ont perdu la vie et plus de sept cents ont été blessées. La vitesse excessive reste une cause majeure de ces drames.
Les autorités cherchent à maintenir une vigilance continue et à rendre le dispositif difficile à anticiper. Les itinéraires et les horaires seront donc régulièrement révisés pour s’adapter aux zones les plus exposées.
Ces nouveaux moyens complètent les 56 radars fixes déjà installés dans le département. Ils permettent aussi de dégager du temps pour les forces de l’ordre, désormais plus disponibles pour d’autres contrôles, notamment ceux liés à l’alcoolémie et aux stupéfiants.
À Nice comme ailleurs, les autorités misent sur la régularité des contrôles pour réduire la vitesse et prévenir les accidents. Le retour du radar sur la Promenade des Anglais s’inscrit dans cette logique de dissuasion et de continuité. Une stratégie qui repose moins sur la surprise que sur la constance.