Retour sur un conseil municipal musclé à Nice

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Lors du conseil municipal du 1er octobre 2025, les 26 délibérations du jour ont été adoptées. Trois ont été sujettes à débat. L’avenir de la gare du Sud, la ligne 5 du tramway et le futur hôtel de police Nicolas Sarkozy.

Un retour à la table du conseil après quatre mois d’absence. Depuis la dernière séance, datée du 23 mai 2025, l’attente était forte sur plusieurs dossiers de la politique niçoise. Et l’un d’entre eux a beaucoup fait réagir l’opposition, le futur de la gare du Sud, place de la Libération.

Gare du Sud : vers un centre culturel pluridisciplinaire

Depuis les années 2000, le site emblématique de la gare du Sud a enchaîné les projets avortés. Après plusieurs reprises ratées, la municipalité a choisi de tourner la page et d’y installer un centre culturel pluridisciplinaire, à travers un processus de résiliation à l’amiable du bail emphytéotique. Ce nouveau centre s’articulerait autour d’une agora centrale avec une bibliothèque, une ludothèque, une BDthèque et une artothèque, avec l’ambition de redonner vie à cet espace.

Mais dans l’opposition, les critiques ont fusé. Juliette Chesnel-Le Roux, présidente des élus écologistes, a dénoncé « une nouvelle fois un virage à 180 degrés, sans jamais assumer les échecs passés ni tirer les leçons de vos propres choix ». Elle a accusé la mairie d’avoir conçu ce projet « en vase clos », sans concertation réelle avec les habitants ni transparence sur le coût de la résiliation du bail emphytéotique.

Jean Moucheboeuf, conseiller municipal, a fustigé « un triple échec d’exploitation » et veut proposer une alternative : « le matin un vrai marché couvert niçois, avec nos artisans et producteurs. L’après-midi et le soir des événements, des spectacles, un lieu vivant qui profite à tous. » Même tonalité pour Gaëlle Frontoni, qui a pointé « près de 30 millions d’euros perdus par la collectivité. »

Face à ces attaques, Christian Estrosi a choisi de rappeler son rôle dans la sauvegarde du bâtiment : « nous sommes en train de débattre de quelque chose qui ne devrait plus en être un depuis 1993. Je revendique être celui qui a sauvé la gare du Sud de la démolition en demandant au ministre de la culture de l’époque d’empêcher sa démolition. »

Il a également assuré que le projet bénéficiait du soutien des comités de quartier et balayé les critiques de son rival Eric Ciotti aux prochaines municipales en 2026, qui souhaitait y implanter un grand théâtre : « avec une scène d’un Grand Théâtre national qui elle seule ferait plus de la moitié de la surface de la gare du Sud. Tout cela ne laisserait que 350 places de spectateurs, c’est-à-dire moins de spectateurs que le théâtre des Franciscains sur la place Saint-François. C’est ça le Grand Théâtre National dont rêve monsieur Ciotti pour Nice ? »

Tramway : la ligne 5 validée sur le plan écologique et environnemental

Deuxième dossier majeur, celui de la ligne 5 du tramway, qui reliera Nice à Drap en longeant la vallée du Paillon, en desservant notamment les quartiers de Bon Voyage et l’Ariane.

Juliette Chesnel-Le Roux a rappelé l’urgence sanitaire : « les données confirment que les niveaux de particules fines et de dioxyde d’azote sont extrêmement élevés dans la vallée. Il est donc essentiel de mener ce projet à terme, pour la santé des riverains mais aussi pour désenclaver notre territoire. »

Gaël Nofri, adjoint au maire chargé des transports, a défendu la pertinence de la ligne face aux propositions alternatives : « aucune solution routière ne permettrait de désengorger les Paillons. Seule cette ligne peut y répondre. » Selon lui, la mise en service du tram permettra d’éviter l’émission de 2 000 tonnes de CO2 par an, avec un impact environnemental jugé « négligeable ».

Jean-Marc Governatori, conseiller municipal, avait suggéré de renforcer le réseau de bus plutôt que d’investir dans le tramway, mais cette piste a été écartée.

Un hôtel de police au nom de Nicolas Sarkozy

La dernière délibération d’un conseil municipal d’une durée de 4 heures 45 minutes n’en fut pas des moindres. Elle concernait la décision de baptiser le futur grand hôtel de police municipale et nationale du nom de Nicolas Sarkozy. Le choix a été validé malgré deux interventions.

Pour Juliette Chesnel-Le Roux, cette initiative n’a « aucune portée juridique » et ne relève que « d’une opération de communication ». Elle a dénoncé le fait que la ville honore « une personnalité condamnée définitivement » alors que plusieurs affaires judiciaires sont encore en cours. Hélène Granouillac a également contesté cette décision, proposant plutôt de rendre hommage aux forces de l’ordre mobilisées lors des attentats ou de la tempête Alex.

Christian Estrosi a répondu en assumant ce choix : « si l’on doit fouiller le passé de chaque personnalité à qui l’on a donné le nom d’une rue, nous n’en aurions pas fini de débaptiser des artères. »

Les contrôleurs du ciel dans le viseur du maire

Au cours de la séance, Christian Estrosi a également indiqué qu’au prochain conseil municipal, il demanderait à l’État le remplacement des contrôleurs aériens de l’aéroport de Nice par des militaires : « les contrôleurs du ciel et la DGAC qui n’est pas capable de les tenir, ça suffit. »

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