Livrée à l’abandon depuis quelques années, la chapelle du Bon-Voyage a été remise en état sous la responsabilité de la Fédération des Associations du Comté de Nice. C’était en janvier 2006. Aujourd’hui la Chapelle a été réhabilitée. Ce travail de restauration et de sauvegarde des bâtiments imprégnés par l’Histoire du Comté de Nice est devenu l’objectif de la F.A.C.N et de son président Jean-Marc Giaume à la tête de 6000 adhérents. « C’était important de sauver ces lieux. On est des passeurs de mémoires et richesses de notre patrimoine », justifie Jean-Marc Giaume. La Fédération a déjà aidé à sauver le Pont Vieux dans le Vieux Nice et a comme objectif de mettre à neuf la Ca (Maison en dialecte tendasque) située au Col de Tende et qui permettait à ceux qui empruntaient la dure et rude voie royale de trouver en ce lieu une halte nécessaire. Elle était le but à atteindre pour les voyageurs qui affrontaient et bravaient les pentes abruptes et les conditions atmosphériques montagnardes.
Tout comme la Ca, la Chapelle Notre Dame de Bon Voyage fait partie de la mémoire du Comté de Nice. Elle était le dernier lieu où les voyageurs se recueillaient avant d’entreprendre leur périlleux voyage vers Turin, capitale des États de Savoie dont faisait partie le Comté de Nice. Les princes de Savoie, les gouverneurs de Nice s’y recueillaient très souvent. Edifiée en 1727 dans sa version actuelle, elle marquait la dernière limite du territoire niçois, là où s’arrêtaient les pouvoirs des consuls de Nice. Elle symbolisait le début de la Route Royale qui reliait Nice à Turin. Son nom s’explique parce qu’elle représentait le début du voyage.
Et le voyage pour la réhabilitation de l’ensemble de la culture Niçoise par la F.A.C.N ne fait que commencer. Elle avait débuté en 1996 et avait obtenu une première grande victoire en 1999 avec la création du premier département de langues et Cultures Régionales à l’Université de Nice Sophia Antipolis et en 2000 avec la reconnaissance par le Ministère de la Culture du Nissart comme Langue Régionale de France. Jean-Marc Giaume, il y a quelques semaines, dans son bureau, et comme souvent, se met à surfer sur le web par simple curiosité et envie d’enrichir sa culture.
Il s’agit de faire prendre à notre Comté une stature internationale en faisant reconnaître la Route Royale, construite en 1610, et qui a symbolisé pendant trois siècles et 230 kilomètres l’homogénéité d’un territoire avec Turin comme capitale et Nice comme port. « Cela génèrera de l’emploi, du tourisme. C’est évidemment un enjeu économique, culturel, touristique et humain important », précise Jean-Marc Giaume, ultra motivé par ce nouveau combat, le plus important. Il permettra de pérenniser pour l’éternité la richesse du patrimoine culturel nissart.