La ligne Nice–Orly bascule vers Transavia après le retrait d’Air France

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Avion atterrissage aéroport Nice au bord de la mer
Illustration DR.

La ligne Air France entre Nice et Paris-Orly fermera le 29 mars. Transavia assurera la continuité des vols. Le transfert vers Paris-Charles-de-Gaulle marque une nouvelle étape pour la compagnie et relance le débat sur l’évolution du trafic aérien à Nice.

La liaison entre l’aéroport de Nice et Paris-Orly s’arrêtera le 29 mars. Air France avait communiqué son intention il y a deux ans. Cette décision concernait aussi Toulouse et Marseille. La compagnie recentre ses opérations à Paris-Charles-de-Gaulle. Elle renforce son offre depuis cet aéroport malgré un accès plus long et un réseau de transports moins dense. Le groupe expliquait alors : « nous devrions déboucher non pas sur une régression, mais sur une progression de l’offre. »

Aujourd’hui, douze vols relient Nice à Orly chaque jour. Huit relient Nice à Paris-Charles-de-Gaulle. Cette ligne figure parmi les plus utilisées du réseau intérieur. Le trafic a néanmoins reculé. Depuis la crise sanitaire, le nombre de passagers diminue. La baisse atteint 14,9 % en cinq ans. Air France précise aussi : « entre 2019 et 2023, le trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly a baissé de 40%, et même de 60% pour les allers-retours journée. »

L’arrêt de la ligne vers Orly n’est pas un retrait total. Air France maintient sa présence entre Nice et Paris-Charles-de-Gaulle. La fréquence doit encore augmenter. L’été 2026 verra douze rotations quotidiennes. Transavia prendra le relais vers Orly avec huit vols par jour. Le prix annoncé démarre à 45 euros l’aller simple. La compagnie indique que cette décision intervient «après concertation avec les instances compétentes ».

Le groupe prépare aussi la transition pour ses autres destinations. Toulouse et Marseille basculeront vers Transavia à la même date. Les trois villes auront leurs premiers vols sous cette bannière le 29 mars 2026. Air France met en avant l’intérêt des correspondances sur les vols long-courriers depuis Paris-Charles-de-Gaulle. La compagnie estime que « le nombre de fréquences entre Paris et Nice reste donc similaire avec un renforcement de la desserte de Paris CDG pour les correspondances vers des vols long-courriers. »

Une décision contestée sur la Côte d’Azur

L’annonce de l’arrêt des vols Air France vers Orly avait provoqué de vives réactions politiques en 2023. Le député Éric Ciotti avait dénoncé une décision « honteuse et scandaleuse, sans aucune concertation » et promis de s’y opposer « de toutes ses forces. » Christian Estrosi et Renaud Muselier avaient mis en place un groupe de travail. Leur objectif était d’obtenir « des garanties côté salariés d’Air France basés à Nice» et «le maintien d’une offre aérienne consistante, qui veille à la qualité avec néanmoins une approche différenciée. »

La transition intervient aussi au moment où le projet d’extension du terminal de l’aéroport de Nice revient au centre des débats. Une enquête publique avait rendu un avis favorable en janvier avant sa publication en février. Le projet prévoit 25 000 m² supplémentaires. Il inclut six salles d’embarquement et une zone de livraison des bagages. L’aéroport a accueilli 14,8 millions de passagers en 2023. Une mise en service partielle est prévue en 2025 et une finalisation en 2026.

Ce développement suscite des critiques. Des opposants ont longtemps alerté sur les effets du projet. Ils évoquent 30 000 vols annuels supplémentaires et une hausse de la pollution atmosphérique estimée à 25 %. Ils avancent aussi un surplus de 400 000 tonnes de CO2. L’étude d’impact avait été jugée insuffisante par la cour administrative d’appel de Marseille en décembre 2023. Une nouvelle enquête publique avait suivi. Les travaux, eux, n’avaient pas été suspendus.

Le 18 septembre, la cour administrative d’appel de Marseille a validé le projet d’extension du terminal 2. Cette décision met fin à une procédure entamée en 2020. Trois associations avaient contesté le permis de construire et ses modifications. Elles invoquaient des risques pour l’environnement et la santé. L’avocate de France Nature Environnement 06, Isabelle Vergnoux, demandait « une condamnation de l’État et de la société Aéroports de la Côte d’Azur à une somme de 10 000 euros. »

La fermeture de la ligne Air France vers Orly et le développement du terminal s’inscrivent dans un même contexte de transformation. Ils soulèvent des questions sur l’évolution du trafic et sur l’équilibre entre demande, contraintes environnementales et choix stratégiques. La recomposition du réseau domestique ouvre une nouvelle phase pour Nice, entre maintien des liaisons et adaptation aux besoins du marché.