Baisse du pouvoir d’achat, mécontentement des pharmaciens, l’annonce de la ministre de la Santé et du Travail sur la hausse du prix de la franchise médicale est critiquée par les professionnels de la santé de la métropole niçoise.
La pilule est difficile à avaler pour les pharmaciens du littoral. Le 15 juillet, le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé les pistes pour économiser 5,5 milliards sur les dépenses de santé pour 2026. Parmi les pistes d’économie, la hausse des franchises médicales. Elle est couramment utilisée pour désigner la somme déduite des remboursements effectués par la caisse d’Assurance maladie, dit autrement, le reste à votre charge du montant des médicaments remboursés (un euro par boite de médicament, ndlr). La hausse du prix à payer au comptoir agace le titulaire de la grande pharmacie Cassini : « nous sommes contre cette hausse, cela va directement affecter le porte-monnaie des patients. »
Raphaël Gigliotti, président général des pharmaciens des Alpes-Maritimes, est contrarié par les annonces faites par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. « Ce n’est pas aux citoyens de payer une nouvelle fois pour des dégradations économiques. On doit savoir mettre des limites entre les besoins de santé des personnes et l’économie. » Toujours selon lui, responsabiliser les patients est une bonne idée, ainsi que la pédagogie, mais il n’imagine pas que d’augmenter leur prix va les autonomiser. Située à la pharmacie Centrale, Valérie, pharmacienne, est moins critique : « la Sécurité sociale peut expliquer sa démarche auprès des patients. » Selon elle, après une décennie d’existence, une partie de sa clientèle n’a pas été informée de sa création.
On fait le point sur les exceptions
Dans certains cas, des personnes ne sont pas concernées par celle-ci. Elle n’inclut pas les enfants et les jeunes de moins de 18 ans, les personnes bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire ou de l’aide médicale de l’État (AME). Il y a aussi les femmes enceintes à partir du premier jour du 6ᵉ mois de grossesse et jusqu’au 12ᵉ jour après l’accouchement. Les mineures pour la contraception et la pilule du lendemain sans accord parental et les victimes d’un acte de terrorisme, pour les frais de santé en lien avec cet événement, sont dispensées de cette nouvelle tarification de prise en charge.