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20 avril 2024

Fernand Léger et le Cinema à Biot

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Une exposition qui pour la 1re fois met à jour les rapports fructueux du peintre avec le monde du 7 è Art peut se voir au Musée F.Léger jusqu’au 19 septembre à Biot. 

Cinéphile, créateur de décors, d’affiches, théoricien, réalisateur, producteur ou même acteur, toutes les facettes de l’artiste sont montrées dans ce lieu. Pendant la 1re guerre mondiale en 1916, lors d’une permission en compagnie de son ami Guillaume Apollinaire, il découvre les films de Chaplin, véritable coup de cœur pour lui. Dès 1919, l’influence cinématographique se fait sentir dans l’œuvre du peintre. Il croit en l’avenir du Cinéma : « Le Cinéma personnalise. Le fragment, il l’encadre et c’est un nouveau réalisme dont les conséquences peuvent être incalculables. » Léger a failli abandonner la peinture pour le Cinéma. Comment la peinture pourrait-elle  » mettre en œuvre le mouvement » comme le fait le Cinéma ? 

L’expo se propose dans ses grandes salles de nous donner toute la palette des expressions de l’artiste passionné. On se replonge ainsi dans des extraits de grandes œuvres du 7 è Art comme « Les enfants du Paradis » de Carné ou « La roue  » d’Abel Gance. Il est donné à voir le premier making of du Cinéma réalisé par Blaise Cendras , assistant réalisateur, à l’époque, d’Abel Gance. L’expo présente aussi les projets de génériques et de décors pour le laboratoire futuriste du film de Marcel L’Herbier  » L’inhumaine », l’un des plus vieux films de Science Fiction. Nous sommes dans les années 1920 et ce film réunit des architectes, des créateurs de meubles et de costumes comme Robert Mallet Stevens, Pierre Chareau ou Paul Poiret. Dans les années 30, l’esthétique surréaliste influencera beaucoup Léger, esthétique qui caractérise particulièrement le film « Dreams that money can buy « qui sort en 1947, réalisé par le peintre et cinéaste Hans Richter auquel participe Marcel Duchamp , Max Ernst et Alexander Calder. Le prêt de la Cinémathèque et du Centre Pompidou, de galeristes et de particuliers a permis d’explorer plus à fond tout ce qui se rattachait au Cinéma chez le peintre, ses tableaux quand ils font référence à des films qu ‘il avait vus . Rien ne lui échappait de Keaton aux westerns de John Ford en passant par Disney. Particulièrement saisissant est sa gouache sur papier représentant Charlot stylisé à partir de formes quasi-géométriques, un projet d’illustration pour une plaquette destiné au Festival de Cannes 1949. Léger, est frappé par la gestuelle saccadée de Charlot qui se meut sur le rythme de la musique. Également les accessoires : canne et chapeau melon sont des objets cinétiques à part entière. Il est ému par la Poésie, l’humanisme du clown mélancolique. La portée sociale des « Temps Modernes  » à travers la mécanisation des corps, la Société qui broie les plus pauvres sous le poids du travail à la chaîne né du fordisme intéresse Léger. L’esthétique de la machine est au cœur de l’évolution de son travail.

Enfin à ne pas rater dans l’expo la mise en place d’un orchestre mécanique par l’autrichien Winfried Ritsch en 2019 déroulant de manière automatique la partition de l’américain Georges Antheil à l’origine pour pianos mécaniques et autres instruments d’époque (xylophones, percussions, mais aussi bruits d’hélices d’avion et sonneries diverses. ) sensée accompagner le film expérimental de Léger « Ballet mécanique » de 1924, un projet en collaboration notamment avec Dudley Murphy et Man Ray : un défilé d’images frénétiques (objets, corps féminin et formes géométriques), film qui met en scène Kiki de Montparnasse, modèle et muse de grands artistes dans les années 20 et 30. Finalement, les deux œuvres ne seront pas synchronisées. Cet orchestre joue de manière totalement automatisée par des robots informatiques. Cet orchestre joue de manière totalement automatisée par des robots informatiques.

Cette exposition organisée par les Musées Nationaux du XX è siècle des Alpes-Maritimes et la réunion des Musées Nationaux – Grand Palais est à voir jusqu’au 19 septembre. Commissaires de l’exposition : Anne Dopffer et Julie Guttierez. Ensemble mécanique à entendre et à voir jusqu’au 13 novembre.

Photogramme représentant Kiki de Montparnasse filmée avec un vortographe dans Ballet mécanique, de Fernand Léger et Dudley Murphy (1923-1924). Film 35 mm en noir et blanc silencieux. Coréalisation: Dudley Murphy. Collaboration: Man Ray. Musique: Georges Antheil. Photo © Light Cone (Paris) / Bruce Posner © ADAGP, Paris, 2022. © Graphisme : Aurélien Farina.

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