

L’ambiance est studieuse mais décontractée : certains prennent des notes et commandent des boissons, « que je vous invite à payer, pour le bien de mon pouvoir d’achat ! » précise Fabien. En effet, la soirée ne dépend pas du parti. Un simple accord est passé avec le gérant de la brasserie, ravi de faire le plein un soir de semaine. Le cours accéléré d’économie de Valérie prend vite fin pour laisser place au débat. Les gens se lèvent ou restent assis, s’expriment à haute voix. Pas de stress, pas de micro et parfois même des applaudissements.
De l’analyse au témoignage
La discussion, bien que non préparée, reste étonnamment structurée. Chacun aborde la thématique selon sa situation personnelle et ses opinions. Plusieurs couches apparaissent dans le débat. Certains parlent géopolitique, contexte historique et analysent ce qui s’apparente à une « nouvelle crise de 1929 », à un « processus de durcissement international ». D’autres apportent simplement leur témoignage sur le pouvoir d’achat en berne. Mère au foyer, secrétaire ou père de famille nombreuse, chacun y va de ses problèmes et solutions pour « faire face quotidiennement ». « Noix de lavage pour le linge », « construction de sa propre maison dans l’arrière pays », « cuisiner des plats pour plusieurs jours »… On parle même de « décroissance », un courant plutôt radical pour des centristes. Le ton est volontiers polémique : « Qui peut croire au bio ? » « Quand on gagne le SMIC, on a pas le choix de mieux consommer… » « Cette crise n’a rien de nouveau, il y a trop d’hypocrisie depuis trop longtemps ! » On s’interpelle, un brouhaha s’installe, vite chassé par la volonté commune de construire un échange cohérent.
« Amener les citoyens à réfléchir par eux-mêmes »

Contact et informations : www.fabien-benard.eu

