Bateaux de croisière : bras de fer entre la Préfecture et la Métropole Nice Côte d’Azur

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Le préfet des Alpes-Maritimes attaque l’arrêté de la Métropole qui limite sévèrement les escales de bateaux de croisière. Une table-ronde d’urgence est organisée pour tenter d’apaiser les tensions.

La mer est agitée entre la Préfecture et la Métropole. Ce jeudi, la préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé avoir saisi le tribunal administratif pour faire suspendre et annuler un arrêté pris la veille par le président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi. En cause : de nouvelles restrictions drastiques sur le débarquement et l’embarquement des passagers de navires de croisière dans les ports de Nice et Villefranche-sur-Mer. Jugées illégales, ces mesures provoquent un affrontement politique sur fond d’enjeux économiques, environnementaux et juridiques.

Un arrêté jugé illégal

Adopté le 9 juillet et applicable dès le 11, l’arrêté métropolitain limite à 450 le nombre de passagers autorisés à transiter par le port de Nice, et à 2 500 pour Villefranche. Il plafonne également les escales à 65 par an à Villefranche, avec un seul navire à la fois. Des mesures radicales, prises sans concertation préalable selon la préfecture, et qui, pour le préfet des Alpes-Maritimes, portent atteinte à des libertés fondamentales et ne respectent pas le cadre légal. D’où la décision de saisir le tribunal administratif de Nice pour demander une suspension en urgence.

Une réunion de crise en préfecture

Dans un climat tendu, l’État convoque dès ce vendredi une table-ronde réunissant tous les acteurs de la filière : autorités portuaires, chambres de commerce, maires concernés, croisiéristes et Union Maritime 06. Objectif : trouver une solution concertée, éviter l’escalade, et poser les bases d’une régulation acceptable par tous. Le préfet maritime de Méditerranée sera également présent pour apporter une vision plus large des enjeux liés aux flux touristiques et à l’environnement marin.

Tensions sur fond d’écologie et d’économie

Derrière ce bras de fer se cachent de profonds enjeux. La Métropole souhaite limiter l’impact environnemental du tourisme de masse et protéger la qualité de vie des riverains. L’État, lui, met en avant la liberté d’entreprendre, la nécessité de préserver l’attractivité économique du territoire et la compétence portuaire de niveau national. Pour les compagnies de croisières et les professionnels du tourisme, l’instabilité réglementaire pourrait dissuader des escales futures, avec des retombées économiques en jeu.

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