Mardi 16 septembre, élus, institutions, associations et habitants se sont retrouvés au centre social pour inaugurer la Maison de la Réussite, un dispositif né de l’urgence mais porteur d’avenir. Derrière ce nom, un projet éducatif et social ambitieux, destiné à prendre le relais de l’association SOS Réussite scolaire, contrainte de cesser ses activités cet été.
Il y avait de l’émotion et beaucoup de sourires, mardi matin, dans la salle du centre social des Moulins. Le quartier a désormais sa Maison de la Réussite, un lieu qui reprend le flambeau de SOS Réussite scolaire, association contrainte de fermer cet été. Un vide qui aurait pu inquiéter des centaines de familles, mais qui s’est vite transformé en nouvelle dynamique.
« Ce moment illustre plusieurs choses très belles. Il n’était pas question que cette mission s’arrête, a expliqué Antony Borré, premier adjoint au maire de Nice et vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur. Nous avons su nous mobiliser en quelques semaines pour que l’accompagnement scolaire continue aux Moulins. »
L’élu a insisté sur la réactivité des institutions et des associations. Autour de la table se sont retrouvés la Métropole, l’État, la CAF et plusieurs acteurs de terrain. L’objectif était clair : assurer la continuité d’une mission jugée absolument fondamentale dans ce quartier où les besoins éducatifs sont très élevés.
Le retour d’un enfant du quartier
Le symbole est fort : c’est Abdelhakim Medha, un ancien élève de SOS Réussite scolaire qui reprend aujourd’hui le relais. « Ce projet raconte aussi mon histoire, a-t-il confié avec émotion. Je suis un ancien élève de SOS Réussite scolaire. Grâce à cette association, j’ai pu croire en mes rêves. Aujourd’hui, j’ai la fierté de reprendre ce flambeau et de rendre ce que l’on m’a donné. »
Devenu éducateur, il pilote désormais l’accompagnement de 170 jeunes, du CM2 à la terminale. L’objectif est d’atteindre 200 élèves d’ici le premier trimestre 2026. « La Maison de la Réussite, c’est bien plus que des devoirs. C’est un outil d’égalité des chances et d’émancipation », a-t-il martelé.
Pour donner vie à ce projet, la Métropole a mis 60 000 euros sur la table. La CAF a investi 10 000€. Mais au-delà des chiffres, il y a surtout une énergie collective : bénévoles, anciens enseignants, parents, étudiants, associations partenaires.
Concrètement, que propose la Maison de la Réussite ?
La Maison de la Réussite ne se limite pas à mettre des enfants autour de tables. Elle propose un accompagnement scolaire individualisé, assuré par des bénévoles, des étudiants de l’université ou de Sciences Po, et des enseignants retraités. Les jeunes y préparent leurs contrôles, leurs examens, leur brevet ou leur bac dans un cadre calme et encadré.
Mais l’action va plus loin. Un volet est consacré à l’accompagnement des parents, pour qu’ils deviennent de vrais partenaires de la scolarité. Des ateliers et des temps d’échange leur permettent de mieux comprendre le système scolaire et de se sentir impliqués. L’ambition est aussi de prévenir le décrochage scolaire et la délinquance, en donnant aux adolescents un espace structurant après la classe.
« Une victoire » pour l’État aussi
La sous-préfète chargée de mission politique de la ville, Jehane Bensedira, a rappelé l’importance de cette réactivité estivale. « Au cœur de l’été, il n’était pas question de laisser les 500 enfants accompagnés par SOS Réussite scolaire sans solution. »
Elle a parlé d’une « victoire » et fixé un cap ambitieux : 500 bénéficiaires d’ici fin 2025. L’État s’est engagé à soutenir la structure et espère obtenir sa labellisation dans le cadre du dispositif national MER, Maison de l’Enfance et de la Réussite éducative.
De l’air pour les familles
Dans la salle, beaucoup ont respiré un grand coup. « On avait très peur quand SOS a fermé , confiait une maman. Ici, mes filles vont avoir quelqu’un pour les écouter, les encourager. Ce n’est pas seulement des maths et du français, c’est aussi de la confiance qu’on leur donne. » Pour d’autres, c’est une promesse rassurante : les enfants auront un lieu où travailler, progresser et être encadrés.
Antony Borré a résumé l’esprit du jour : « c’est le fruit d’une intelligence collective et d’une réactivité exemplaire. » Une formule sérieuse, mais derrière laquelle on devinait la satisfaction générale. Oui, cette fois, tout le monde est d’accord : la rentrée est plus légère quand on sait que les devoirs ne se feront plus seuls à la maison.