Cinq ans après la tempête Alex et deux ans après Aline, les vallées des Alpes-Maritimes continuent leur reconstruction. Le bilan actualisé au mois d’octobre 2025 montre des progrès visibles. Les services de l’État et les maîtres d’ouvrage locaux poursuivent la remise en état des infrastructures détruites ou fragilisées par les crues.
La tempête Alex, survenue les 2 et 3 octobre 2020, avait profondément marqué les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée. Trois ans plus tard, en octobre 2023, la tempête Aline a frappé de nouveau. Elle a endommagé certains ouvrages provisoires installés après Alex et retardé plusieurs chantiers.
La préfecture des Alpes-Maritimes dresse un état d’avancement des travaux : sur les 126 opérations de reconstruction qui étaient toujours en cours au moment de la tempête Aline, à date, 109 soit plus de 85 % d’entre elles sont achevées ou en cours : 83 soit 65 % des opérations sont achevées soit 21 de plus qu’il y a un an.
Dix-sept opérations n’ont pas encore démarré. Il y en avait vingt-trois un an auparavant. La progression est donc réelle, même si certains chantiers restent à venir.
Roya, Tinée, Vésubie : des dizaines de chantiers en cours ou finalisés
Le tableau actualisé des opérations post-Aline et Alex recense plusieurs centaines d’interventions menées par les collectivités, EDF, la SNCF, le SMIAGE, la Métropole Nice Côte d’Azur ou encore les communautés d’agglomération.
Dans la vallée de la Roya, la plupart des travaux urgents sont terminés. À Breil-sur-Roya, le remplacement de la pompe du poste de relevage principal et le curage du barrage EDF ont été menés à bien. À Fontan, les traitements d’affouillement de la RD 6204 sont finalisés sur plusieurs points. La protection des berges de la traversée du village reste en cours, avec une échéance annoncée entre 2026 et 2027.
À Tende, la reconstruction du pont des 14 Arches et celle du pont du Bourg-Neuf sont achevées. Le département a également finalisé plusieurs interventions sur les passages à gué et les sections affouillées de la RD 6204. Quelques chantiers restent en attente, comme le curage du barrage de Casterino, « à programmer » selon le document technique.
Dans la vallée de la Tinée, la Métropole Nice Côte d’Azur a achevé des opérations de curage de vallons et de confortement d’ouvrages. Certaines interventions se poursuivent sur les piles de ponts et les berges. Le SMIAGE indique que « 90 % [des protections de berge] seront réalisées fin novembre 2025 ».
Dans la Vésubie, les communes de Roquebillière et Saint-Martin-Vésubie concentrent encore une grande partie de l’activité. À Roquebillière, la protection des berges et la sécurisation du réseau d’assainissement se poursuivent. Le syndicat mixte précise que « 90 % [du chantier] est réalisé fin 2025 : attente dévoiement conduite régie d’électricité ». D’autres travaux sont prévus à partir de 2026, notamment la protection du réseau d’eaux usées dans les vallons de la commune.
À Saint-Martin-Vésubie, plusieurs reconstructions sont planifiées sur la route du Boréon, le pont Maïssa, la route de la Madone et la RM 89. Le calendrier s’étend jusqu’en 2028 pour certaines opérations. De nombreux ouvrages sont néanmoins déjà terminés : curage des prises d’eau EDF, rétablissement du réseau d’eau potable du Parc Alpha, remise en état des ponts d’accès et de la Vacherie du Haut Boréon.
Le SMIAGE prévoit encore des interventions de protection de berges dans le vallon du Vernet et sur le secteur de la Madone. Ces travaux s’inscrivent dans un programme pluriannuel. Plusieurs chantiers doivent être coordonnés avec la voirie et les réseaux d’eau.
L’État reste mobilisé et accompagne le rebond des vallées
Dans son communiqué, le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux rappelle que « l’État est toujours présent et accompagne au quotidien la reconstruction. » Depuis la tempête Aline, vingt-six réunions de suivi ont été tenues pour « identifier et lever les points de blocage techniques ou administratifs. »
Le préfet souligne aussi l’avancée du dispositif dit « Avenir des Vallées », lancé après la tempête Alex. Cette démarche, pilotée avec la Direction Interministérielle de la Transformation Publique, associe les communes et les habitants pour bâtir des projets économiques et sociaux. Selon la préfecture, « près de 40 projets de développement [ont été] sélectionnés et cofinancés par l’État en partenariat avec les collectivités territoriales. »
Ces projets concernent des secteurs variés : économie locale, tourisme, agriculture, mobilité, aménagement et habitat. L’objectif est d’accompagner le redémarrage des vallées après la reconstruction physique des infrastructures.
Le préfet insiste également sur la mise en œuvre du fonds Barnier : « 90 % des acquisitions amiables pour 300 biens éligibles et 90 % des 130 démolitions prévues ont été réalisées. » Ce dispositif permet l’indemnisation et le relogement des sinistrés dans des zones moins exposées.
Dans sa déclaration, Laurent Hottiaux ajoute : « la reconstruction des vallées se poursuit et progresse. Depuis l’an passé 21 opérations supplémentaires se sont achevées. Des ouvrages provisoires plus résilients ont été réalisés. Je tiens à remercier tous les acteurs de ces chantiers, en particulier les maîtres d’ouvrage, et à saluer l’implication des services de l’État dans leur rôle de suivi et de facilitateur de ces chantiers. »
Il conclut : « nous poursuivons cette mobilisation collective afin de permettre aux habitants de nos vallées d’être mis en sécurité de façon durable en cas de nouvel évènement climatique. »
Les vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie restent encore marquées par les tempêtes successives, mais les chantiers avancent. Les documents de suivi détaillent des centaines d’opérations coordonnées entre les collectivités, les opérateurs publics et l’État. Certains travaux se prolongeront jusqu’en 2028, signe d’un effort durable de reconstruction et de sécurisation des territoires de montagne.
