Puissant rassemblement à Nice : 10 000 manifestants mobilisés pour la justice sociale

Derniers Articles

Plus de 10 000 personnes ont défilé ce jeudi 18 septembre à Nice entre l’avenue Thiers et la place Masséna. Derrière l’appel des sept grands syndicats, salariés, étudiants, retraités et citoyens se sont réunis dans une ambiance festive mais revendicative. Les manifestants venus de tout le département ont exprimé leur colère face au budget 2026 jugé austère et injuste. Musique, slogans et prises de parole ont rythmé cette grande manifestation intersyndicale.

« Sans nous les travailleurs, ils ne sont rien » La phrase résonne comme un slogan envoyé par le speaker de la CGT des Alpes-Maritimes et répétée par les manifestants. Ce jeudi matin, l’avenue Thiers s’est rapidement remplie. À 10 heures, déjà plusieurs milliers de manifestants étaient rassemblés pour la suite du mouvement “bloquons tout” du 10 septembre dernier. Le Ministère de l’Éducation nationale a annoncé 17 % de grève chez les professeurs dans tout le pays.

Ils sont venus de Grasse, Antibes, Menton et de tout le département. À l’appel de la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA et FSU, les cortèges se sont élancés en direction de l’avenue Jean Médecin avant de rejoindre la place Masséna peu avant midi. Dans le sillage des camions et leur sono, la musique, de Queen à Soprano en passant par Coldplay, a donné une ambiance festive à une mobilisation qui n’en restait pas moins profondément politique et sociale.

Une foule dense et organisée

Derrière les camionnettes des syndicats, chacun marchait en ordre, dans une ambiance joyeuse et déterminée. La CFDT, en gilets orange, a ouvert le cortège, suivie de la CFE-CGC et de la CFTC, tandis que le camion de la FSU a fait vibrer la foule avec son groupe de rock en live. Les militants ont repris en chœur « Macron démission ». Tandis que le chanteur de rock hurlait « Macron, envole-toi et casse-toi », des manifestants envoyaient dans les airs une poupée gonflable à l’effigie du président

Puissant rassemblement à Nice : 10 000 manifestants mobilisés pour la justice sociale
Des manifestants lançant un mannequin gonflable à l’effigie du président Emmanuel Macron, symbolisant leur ras-le-bol. Photo – Alexandre Percevaux

Vers 11 heures, la CGT annonçait 10 000 personnes dans les rues de Nice. Parmi elles, des cheminots, des enseignants, des soignants, des salariés du BTP, des employés de grandes surfaces, des retraités mais aussi des étudiants, tous réunis par un même sentiment d’injustice.

La Palestine soutenue par le cortège

Au-delà des slogans contre le gouvernement, certains manifestants ont aussi brandi des drapeaux palestiniens. Un speaker a pris la parole pour rappeler «  On n’oublie pas la Palestine et le peuple gazaoui, victime de la folie génocidaire d’Israël ». Un message de soutien qui a été salué par beaucoup d’applaudissements. Ce soutien au peuple palestinien, visible à travers les banderoles et les drapeaux, résonne fortement dans une partie de la population française mobilisée dans tout le pays.

Un drapeau Palestinien en soutien à la population de Gaza dans la manifestation intersyndical du 18 septembre, place Masséna à Nice
Un drapeau Palestinien en soutien à la population de Gaza dans la manifestation intersyndicale du 18 septembre, place Masséna à Nice Photo – Alexandre Percevaux

Des revendications portées haut et fort

Sur l’estrade improvisée du camion de la CFDT, Flore Mollet, secrétaire générale du syndicat des Alpes-Maritimes, a galvanisé les manifestants « Les différents budgets proposés sont d’une brutalité sans nom. Ils choisissent de faire payer les travailleurs, les retraités, les malades, plutôt que d’opter pour une justice fiscale. Assez de ces milliards d’euros d’aides publiques offertes aux multinationales ! »

Puissant rassemblement à Nice : 10 000 manifestants mobilisés pour la justice sociale
Flore Mollet, secrétaire générale de la CFDT des Alpes Maritimes a prononcé de nombreux discours de revendication ce jeudi 18 septembre. Photo – Alexandre Percevaux

La colère s’exprimait aussi dans les témoignages plus personnels. Marielle, professeure de français dans un lycée professionnel à Grasse, dénonçait « la dégradation de l’école publique » et des classes surchargées. Elle confiait « Beaucoup de collègues sont psychologiquement à bout. Les salaires sont trop bas pour un travail qui devient toujours plus difficile. »

Éric et Pierre, salariés du BTP, mettaient en lumière la dureté de leur métier « Dans nos métiers en France, c’est un mort par jour et un accident grave toutes les cinq minutes sur les chantiers », rappelait Éric. Pierre ajoutait « Quand on commence très jeune sur les chantiers, arrivé à 50 ans on a des troubles musculo-squelettiques qui nous empêchent de travailler. On se retrouve licencié pour inaptitude, on devient inemployable et on finit au RSA après avoir passé 35 ans à construire ce pays, c’est une honte.» 

Malgré la gravité des revendications, l’atmosphère générale était chaleureuse. Les sifflets du FO répondaient à la guitare et la batterie du groupe de rock. Les multiples pancartes se mêlaient aux drapeaux des syndicats. Chants, slogans et musique accompagnaient le cortège jusqu’à Masséna où devait se tenir un moment d’agora citoyenne.

Et après ?

Si la mobilisation a impressionné par son ampleur, l’avenir reste incertain. « Il n’y a rien d’envisagé à ce jour, on attend de voir ce qui se passera à la suite de cette manifestation », reconnaissait Flore Mollet. Les syndicats n’excluent pas de nouvelles journées d’action si le gouvernement maintient son budget.

En attendant, Nice a montré ce 18 septembre un visage solidaire et déterminé, capable de rassembler toutes les générations et tous les métiers derrière une même cause. Un signe fort envoyé au gouvernement à l’approche de débats budgétaires qui s’annoncent explosifs.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages