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6 avril 2024

Actualité et Culture: L’Europe, ses racines et sa culture chrétienne

L’objectif de ces congrès est de permettre à un large public d’accéder d’une manière originale à une compréhension des défis et des enjeux européens, autres qu’économiques ou politiques.


eurodrapeau.jpg Le premier colloque se tiendra le 1er et 2 ocotbre à Saint-Raphaël (Var), espace Félix Martin, à deux pas de la Basilique Notre-Dame de la Victoire

Il s’intègre dans le cadre de la deuxième édition de la « Saint-Raphaël en fête » le 2 octobre, ce qui permettra aux participants qui le désirent de s’associer aux festivités liturgiques et culturelles de la fête patronale de la cité

L’Europe culturelle et spirituelle est un patrimoine qui a été reçu et qui doit se transmettre tout en s’enrichissant au fil du temps. Nous ne devons pas en avoir honte.

C’est pourquoi il nous semble important de recevoir les lumières de l’histoire pour comprendre les enjeux contemporains, tout comme il est nécessaire de reconnaitre que les religions, en particulier le catholicisme, ont été, sont et seront une composante inévitable de son
devenir.

  • PREMIÈRE ANNÉE OCTOBRE 2011 : Europe d’hier

De la bataille de Lépante à celle de Vienne, dans le bouleversement des
idées et des religions, découvrir les enjeux d’une Europe au seuil de la
modernité, ses protagonistes, sa culture, ses forces et ses faiblesses.

  • DEUXIÈME ANNÉE OCTOBRE 2012 : Europe d’aujourd’hui

L’Europe d’aujourd’hui. Ses projets, ses enjeux autour de la question religieuse et culturelle contemporaine.

  • TROISIÈME ANNÉE OCTOBRE 2013 : Europe de demain

Le catholicisme dans l’Europe contemporaine. la Voix de l’Eglise, quelle
contribution au devenir de l’Europe ?

LES PARTENAIRES

Des historiens, des écrivains, des universitaires, des fonctionnaires
européens, des représentants des religions..

Des institutions: la paroisse de Saint- Raphaël, l’association les Amis de la basilique, la commune de Saint-Raphaël, l’office de tourisme de Saint-Raphaël, l’Observatoire social et politique de Fréjus et Toulon, la Communauté Saint Martin..

Programme:

9h30 Accueil des participants.

10h00 Ouverture du colloque par le Cardinal Canizares, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

10h15 Présentation du colloque par Monseigneur Ardura, président du comité pontifical des sciences historiques.

10h30 Première conférence: « l’Europe existe-t-elle? » Par Michel Fauquier, professeur agrégé d’histoire. Directeur de recherche à l’Institut Albert le Grand à Anger.

11h15 Débat avec le conférencier.

11h45 Cocktail de bienvenue pour les participants (déjeuner libre).

14h30 Deuxième conférence: «Saint Pie V et la bataille de Lépante»
par Monseigneur Ardura.

15h15 Débat avec le conférencier.

15h45 Pause café

16h00 Troisième conférence: « la papauté et le siège de Vienne ». Par Annie Laurent, docteur d’État en science politique et spécialiste du Proche-Orient.

16h45 Débat avec la conférencière.

17h15 Quatrième conférence: « des défis hérités du passé: l’Europe et ses forces centrifuges », par Michel Fauquier.

18h00 Débat avec le conférencier.

18h15 Fin des conférences.

— Basilique Notre-Dame de la Victoire—

18h45 Ouverture des fêtes de la Saint-Raphaël par la célébration des vêpres solennelles sous la présidence du Cardinal Canizares et clôture du colloque par
Monseigneur Ardura.

20h00 Dîner de la «Saint-Raphaël en fête»

Le thème du colloque:

La bataille de Lépante marque la fin de deux siècles d’expansion ottomane dans les Balkans, en Europe centrale et en Méditerranée.

La frontière est désormais durablement fixée entre l’Occident chrétien et l’Empire ottoman.

Faut-il cependant considérer ces deux entités comme deux blocs antagonistes, en particulier sur le plan religieux ? Cela supposerait d’abord
que chacun d’eux soit homogène, religieusement et politiquement, ce qui, à la fin du XVIe siècle, est loin d’être le cas, surtout pour l’Occident.

Les historiens soulignent volontiers que l’époque moderne voit le déclin de l’idée de Chrétienté et l’affirmation de la notion d’Europe.

La rupture confessionnelle née de la Réforme protestante crée une situation nouvelle en Occident : dans un certain nombre d’États, ce que l’Église romaine condamne comme une hérésie se présente comme l’expression
authentique et exclusive de la foi chrétienne (Angleterre, Suède, Danemark, de nombreuses principautés allemandes, Provinces-Unies…) ;
ou bien, dans les pays de mixité religieuse, après une phase de conflits, un modus vivendi s’établit tant bien que mal, sur la base d’accords
politico-religieux qui donnent un statut juridique, et donc des droits, à l’hérésie et aux hérétiques (paix d’Augsbourg dans le Saint Empire en
1555, édit de Nantes en France en 1598).

En outre, le développement des premiers empires coloniaux crée un nouveau type de conflits d’intérêts, économiques et politiques, entre les
puissances concernées : Espagne, Portugal, France, Angleterre, Provinces-Unies.

Assurément, la référence à la Respublica christiana ne perd pas toute pertinence : au-delà des clivages confessionnels, de la concurrence
commerciale et des différences nationales, les Occidentaux gardent la certitude de partager une certaine communauté de foi et de civilisation
– et d’ailleurs, paradoxalement, oppositions et conflits contribuent aussi à développer une histoire commune.
La conscience de cette identité s’affirme en particulier face au voisin ottoman.
Celui-ci suscite tout à la fois l’admiration, par Jean Sobieski à la bataille de Vienne

«L’Europe, ses racines et sa culture chrétiennes»
De Lépante à Vienne : l’Europe face aux Turcs et face à elle-même (1571-1683)

En visitant cette page de l’histoire de l’Europe peut-on oser quelques rapprochements avec la problématique européenne contemporaine ?

Le but de cette première année des Congrès de la Basilique n’est pas tant de vouloir trouver des correspondances historiques univoques que d’accepter de prendre
le recul nécessaire, grâce à l’histoire, pour aborder l’Europe religieuse d’aujourd’hui et de demain. son haut niveau de développement militaire, administratif et culturel, mais aussi la répulsion du fait de son attachement irréductible à l’islam et de son système politique considéré comme
despotique.

Pour beaucoup, le Turc est l’autre, le païen, le barbare, même si on reconnaît parfois qu’il peut être raffiné.

Toutefois, bien qu’il reste nominalement l’ « ennemi du nom chrétien », le Turc n’est pas l’ennemi prioritaire dans les faits, sauf pour les États situés en première ligne comme les pays héréditaires de la maison d’Autriche et la
Hongrie, ainsi que la Pologne, sans oublier, pour d’autres raisons, l’État pontifical.

Le XVIIe siècle, l’un des plus guerriers de l’histoire européenne, connaît peu de campagnes contre les Ottomans jusqu’aux années 1680. Le principal conflit du siècle est une véritable guerre civile européenne, la guerre de Trente Ans (1618-1648), dont la première cause est l’antagonisme entre
catholiques et protestants dans le Saint Empire ;
mais diverses péripéties politiques le font évoluer vers un conflit de type dynastique et national entre la France des Bourbons et l’Espagne
des Habsbourg, chacune de ces deux grandes maisons catholiques accusant l’autre d’aspirer à la « monarchie universelle ». On voit là que
l’idéal d’unité de la Chrétienté cède la place à l’idée d’un équilibre européen.

Pour préserver cet équilibre, et en particulier pour affaiblir la maison
de Habsbourg qui, d’une manière ou d’une autre, contrôle l’Espagne, un temps le Portugal, et leurs empires respectifs, un certain nombre
de principautés italiennes et de vastes territoires en Europe centrale, la monarchie française est prête à s’allier avec des puissances protestantes,
et même avec l’Empire ottoman.

Cette alliance est une constante de la diplomatie française à
l’époque moderne : elle ne consiste pas en des opérations militaires communes, mais d’abord en une non-intervention des troupes françaises
dans les opérations anti-ottomanes, ainsi qu’en une concertation diplomatique régulière, qui fait toujours courir aux Habsbourg le risque
d’une guerre sur deux fronts. L’alliance est naturellement assortie de clauses commerciales intéressantes.
On comprend donc la mauvaise volonté française à participer à la coalition chrétienne destinée à repousser l’offensive turque inattendue de 1683.

Louis XIV n’envoie que bien tard un contingent tout à fait symbolique
pour aider son beau-frère, cousin et rival, l’empereur Léopold Ier, dont la capitale, Vienne, est assiégée. L’idée de croisade, invoquée par le pape et l’empereur, ne suffit pas à mobiliser tous les chrétiens – même si l’appel ne reste pas vain, car l’empereur obtient le soutien d’un nombre importants de soldats venus des principautés allemandes (même protestantes)
ainsi que de Pologne, sous le commandement du roi Jean III Sobieski. Le siège de Vienne est levé, les chrétiens poursuivent les Ottomans
dans le bassin du Danube, et reconquièrent toute la Hongrie, avec la Transylvanie.

Désormais, le Turc n’est plus l’ennemi invincible : on commence
même à se moquer de lui dans les « turqueries », genre qui rencontre un grand succès au XVIIIe siècle, comme le montre l’Enlèvement au sérail de Mozart.

David GILBERT
Communauté saint Martin

Auteur/autrice

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