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1 novembre 2024

Patrice Carteron et l’AS Cannes : la folle remontée

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jpg_photo_carteron.jpgNice Premium : Patrice, vous êtes actuellement 6e au classement. Samedi, vous vous déplacez à Arles, 3e avec six points d’avance. Comment abordez-vous cette rencontre ?

Patrice Carteron : On l’aborde mieux depuis qu’Arles a perdu son match en retard à Rodez. Cela aurait été compliqué d’affronter chez lui un adversaire très difficile à jouer. Ils auraient eu la partie belle d’avoir neuf points d’avance à gérer. On va l’aborder comme une finale mais surtout comme une finale supplémentaire. Il y a plusieurs semaines, j’ai dit aux joueurs qu’il ne restait que des finales dans la mesure où l’on a à chaque fois la possibilité de monter d’un cran. Ce week-end, c’est encore le cas. C’est un match très compliqué mais fantastique à jouer.

NP : Vous n’avez plus connu la défaite depuis le 5 décembre. Vous avez également fait deux bons nuls à Istres et à Paris. Comment expliquer ce regain de forme ?

PC : Avant cette série, on fait tout de même de gros matches que nous perdons contre le cours du jeu, notamment face à Laval et Louhans-Cuiseaux. Mais c’est vrai qu’on a eu un passage très difficile. A un moment, on aurait pu penser que notre saison était terminée puisqu’on était relégable ex-æquo. On était vraiment dos au mur. Les joueurs auraient pu exploser mais le fait de voir que le staff était à fond derrière eux les a motivés. Il y a eu un petit déclic.
Je pense que le voyage à Mayotte en coupe de France fin novembre 2008 nous a ressoudés. Cela nous a fait beaucoup de bien de vivre des choses ensemble là-bas. Le groupe a repris de la confiance.

« On m’a demandé de sauver le club »

NP : Qu’est-ce qui vous fait penser que l’AS Cannes peut maintenant décrocher cette troisième place et ainsi accéder à la Ligue 2 ?

PC : On est passé rapidement d’un statut où les gens parlaient de maintien à un statut de prétendant à la troisième place. On a fait une belle remontée mais ce n’est qu’une belle remontée. L’objectif est d’arriver à ne pas se relâcher. C’est pour ça que j’ai souhaité le renfort de nouveaux joueurs lors du mercato hivernal. En fin de saison, les organismes sont fatigués. Nous aurons besoin de fraîcheur sur les plans physiques, techniques et tactiques. On crée aussi une concurrence saine. Les joueurs vont tous dans le même sens, c’est bien.

NP : Comment qualifiez-vous ce championnat de National ?

C’est un championnat très difficile. Sa réputation athlétique est très bien fondée. La grande majorité des équipes se base sur d’excellentes prestations dans le domaine athlétique. Ce qui explique les nombreuses bonnes séries de six ou sept journées que plusieurs équipes réalisent. Cela dépend de la forme du moment. On doit être très prudent au niveau de notre effectif. Si l’on enlève Laval et Istres (premier et deuxième avec respectivement douze et neuf points d’avance sur le troisième, ndlr), il y a un resserrement avec Louhans, Pacy sur Eure, Sète, Cassis-Carnoux, Paris, nous,… A quinze journées de la fin, sept ou huit équipes peuvent aller chercher cette troisième place. Ce week-end est important. On va à Arles, Cassis-Carnoux reçoit Louhans et Istres se rend à Sète. Dans l’idéal, il faut un match nul, la victoire d’Istres, et celle de Cannes, bien entendu !

NP : Dans quelles conditions avez-vous pris les commandes de l’AS Cannes ?

PC : En 2007, nous étions à 13 rencontres sans victoire à l’avant dernière journée. On sortait d’une défaite 4-1 à Clermont. La situation était vraiment désespérante. Les dirigeants ont fait appel à moi (il faisait parti de cellule recrutement après avoir terminé sa carrière de joueur, ndlr) et à mon adjoint Gilbert Angelotti pour sauver le club. On gagne à Boulogne lors de la dernière journée. La saison suivante, à neuf journées de la fin, la mission maintien était quasiment impossible. On a repris les rênes de l’équipe. On parvient à se sauver et c’est tout naturellement que la direction du club m’a proposé de rester en tant qu’entraîneur.

« Saint-Etienne : des moments magiques »

NP : Vous avez connu une montée avant de venir à Cannes, c’était avec l’AS Saint-Etienne et vous avez été champion de Ligue 2 en 2004. Quels souvenirs avez-vous de cette période et de votre passage dans ce club ?

PC : Je garde des souvenirs et des émotions qui resteront gravés dans ma mémoire. L’AS Saint-Etienne est un club à part. L’année du titre, nous faisons une saison de rêve alors que dix-huit mois avant on était vingtièmes de Ligue 2. J’ai vécu des moments magiques là-bas. Après le match contre Châteauroux (victoire 2-1 pour le titre de champion de France), nous traversons la ville pour aller du stade à l’Hôtel de Ville. Il y avait des milliers de personnes, c’était tout simplement magique.

NP : Envisagez-vous de vous retrouver un jour sur le banc stéphanois ?

PC : J’ai encore beaucoup de contacts avec les supporters et j’adore ce club mais je sais faire la part des choses. J’ai conscience que le haut niveau en tant qu’entraîneur demande de l’expérience et des atouts. Si un jour j’atteins le haut niveau et que l’ASSE pense que je peux lui apporter quelque chose, j’accepterai. Mais à l’heure qu’il est, je suis à l’AS Cannes.

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