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30 avril 2024

REPORTAGE au Secours Populaire : témoignage poignant d’une bénévole engagée depuis 26 ans

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Nice Premium s’est rendu au Secours populaire français, une association solidaire qui vient en aide aux démunis. Elle est présente dans tout le département. A Nice, il est possible d’acheter des produits divers (vaisselle, culture, jouets, vêtements…) au 30 rue Bonaparte. La distribution alimentaire se fait tous les matins au 39 rue Vernier.


Jean Stellittano est le secrétaire général de la fédération des Alpes-Maritimes. Celle-ci aide 13000 personnes, presque trois fois plus qu’en 2019, le Secours populaire aidait 5000 personnes.

Leurs actions

Les bénévoles préparent des colis pour les distributions alimentaires , avec des produits frais, de première nécessité, d’hygiène, des conserves.
L’association a plusieurs solutions pour obtenir la nourriture à distribuer :

  • une dotation européenne, qui permet de fournir des produits de base.
  • des collectes dans les supermarchés, qui donnent aussi des produits.
  • elle achète également de la nourriture, auprès des agriculteurs.

Le Secours populaire aide les gens dans leurs démarches administratives et organise des vacances et loisirs.

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Il distribue des vêtements aux plus démunis, et les vend dans ses friperies, à petits prix. Les Galeries Lafayette et Printemps donnent leurs invendus. On trouve aussi d’autres produits divers dans les locaux.

«C’est grâce au travail des bénévoles qui vont chercher l’argent, et aux dons qu’on arrive à financer tout ça.»

Le Père Noël vert

Une grande collecte de jouets est en cours. «On récupère des jouets d’occasion et on les revend. Grâce à cet argent, on rachète des cadeaux neufs pour les enfants. C’est la campagne du Père Noël vert, qui aide le rouge et les enfants les plus démunis.» Les parents ont des bons d’achat pour améliorer le repas de Noël.

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Les antennes niçoises

Au port, le local du 30 rue Bonaparte propose une friperie, une brocante, de la «domiciliation pour les personnes sans abri dans certaines conditions».
L’antenne rue Vernier se concentre sur la nourriture. Il y a également un pôle médical. «On couvre tous les besoins vitaux de l’être humain», confie le secrétaire général.
Il est possible de faire un don dans n’importe quelle antenne de l’association, en déposant des affaires. «Les gens donnent facilement. Les français sont solidaires, généreux.»

Ce qui change l’hiver

«Il est nécessaire d’avoir plus de vêtements chauds. Les fêtes sont un moment difficile à passer pour les personnes en grande précarité. Tout se prête à la joie et la bonne humeur, sauf quand on n’a pas d’argent. Cela peut être un moment très joyeux, ou très dur pour les familles.»

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Les bénévoles

Le Secours populaire a la chance d’avoir beaucoup de bénévoles, 2800 sur le département. Pour le devenir, il suffit d’expliquer ce que vous avez envie de faire. Les tâches sont très variées. «Un bénévole peut donner deux heures, ou deux jours par mois, selon ses disponibilités. Il doit partager nos valeurs, être tolérant et bienveillant. On a beaucoup de bénévoles sans emploi. Ils occupent leur temps et se sentent utiles.»

Chacun est dans son antenne. A celle du port, les cinq retraitées viennent trois jours chacune. En complément, des étudiants et salariés viennent lorsqu’ils sont de repos.
Sur place, l’ambiance est chaleureuse. Les bénévoles ont la joie de vivre et la partagent.

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Arroussia est bénévole à Nice et se sent en famille

Arroussia est au Secours populaire depuis 26 ans, en tant que médiatrice sociale diplomée. Retraitée, elle continue à travailler bénévolement, six jours par semaine.
«J’ai l’habitude d’être ici. Mes amis sont là.» Elle a même été décorée de la médaille du Secours populaire.

«Je fais une pause de médiation sociale pendant deux jours à la friperie, pour ne plus réfléchir. On voit la misère toute la journée. J’intériorise mes émotions pour aider les gens, mais je craque après. Il faut faire bonne figure devant eux, mais ne pas faire ce métier si on n’a pas de cœur. On est des êtres humains. Ces personnes attendent qu’on leur trouve une solution. On doit donc être à la hauteur.» La bénévole est témoin d’une explosion du nombre de femmes victimes de violence.

«Je suis ici en famille. Je viens de la DDASS (ndlr : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales), donc je suis bien ici, avec mes collègues et amis. Ma vie tourne autour de l’association. Je connais tout le monde.
Je suis dans mon élément. Je me sens utile, j’ai un but. Je n’ai pas pris un jour de congès depuis trois ans. Je déprime chez moi. Mon mari est ici aussi.»

Qui sont les bénéficiaires ?

Davantage de retraités s’adressent à l’association dorénavant, selon Arroussia. Depuis peu, il y a aussi des auto-entrepreneurs en situation de précarité, et beaucoup d’étudiants. Ce sont des nouveaux profils.
«En 26 ans, je n’ai jamais vu ça. La file d’attente est très longue au campus Carlone. A Antibes, il y a des petits artisans aussi, des employés qui touchent le smic, de tout. On est parfois appelés pour une personne âgée seule qui n’ose pas le faire elle même, et on lui apporte un colis.»

Les finances sont-elles bien gérées ?

Arroussia est satisfaite de la manière dont les finances sont gérées, en tant que membre du comité départemental et du secrétariat. «Tout est clair. On a accès aux bilans comptables tous les mois, avec les relevés des dépenses. Tous les trois mois, il y a un bilan global, et une réunion du comité, du secrétariat et de la commission financière. On sait tout, on est tranquilles. N’importe qui parmi nous peut demander à voir les bilans.»

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Quels sont les profils qui viennent à l’antenne du port ? Nice Premium les a rencontrés.

Les personnes rencontrées sur place vont au Secours populaire pour acheter des biens originaux et moins chers que dans les boutiques classiques.

Nathalie est une fidèle cliente de la friperie. «Je trouve beaucoup de choses jolies : vêtements, bijoux, vaisselle. Je viens avec plaisir, pour acheter des produits moins chers, discuter et rigoler

Ashley, une touriste étrangère, aime acheter d’occasion. « Il y a des choses plus intéressantes et variées. C’est différent par rapport à chez moi, je trouve ça intéressant.»

Mailey, une étudiante, achète des vêtements à la friperie, et regarde aussi les autres produits. «Je viens ici par pur plaisir, pas par nécessité, pour dénicher des petites perles originales et pas chères. J’aime bien aider l’association.»

Eugène habite dans le quartier, et trouve beaucoup d’objets intéressants dont il a besoin. Il apprécie le côté altruiste du Secours populaire, et a déjà fait des dons. «On trouve parfois des objets curieux, auxquels on ne pense pas. J’aime bien découvrir des choses. J’aime la pagaille, être là. C’est un plaisir.»

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