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19 mars 2024

Nice : l’occupation du TNN par les intermittents en colère

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Depuis ce lundi, les intermittents se sont mobilisés sur le parvis du TNN de Nice dans le but de protester contre la réforme d’assurance chômage et les décisions gouvernementales jugées « insuffisantes » pour venir en aide à de nombreux intermittents de l’emploi, aux artistes, aux étudiants… dans le dur.


Les intermittents veulent se faire entendre. Nous, intermittent(e)(s), de l’emploi, du spectacle, artistes, technicien(ne)(s), agents territoriaux de la culture, étudiant(e)(s), chômeurs et chômeuses, occupons depuis ce lundi le Théâtre National de Nice. Nous nous inscrivons dans la continuité des occupations de théâtres et de salles de spectacle partout en France insufflées par celle du Théâtre de l’Odéon à Paris le 4 Mars 2021.

Les raisons profondes du rassemblement

Cela fait maintenant un an, jour pour jour, que la crise sanitaire a débuté. 365 jours après, on en vit toujours les conséquences, que ce soit sur le plan politique, social, économique, ou encore culturel. Aujourd’hui, des pans entiers de notre société basculent dans une urgence sociale à laquelle « les pouvoirs publics n’ont pas souhaité répondre », ont indiqué les intermittents et les précaires de la Côte d’Azur dans un communiqué. « Nous sommes loin des promesses d’Emmanuel Macron qui disait qu’il ne laisserait personne au bord de la route. » ajoutent-ils.

Soutenu par les gilets jaunes et les membres de la CGT, les intermittents se sont rassemblés par quelques dizaines sur le parvis du Théâtre National de Nice qu’ils occupent depuis le début de semaine. Plusieurs étudiants en situation de précarité et se retrouvant dans l’obligation de travailler pour financer leurs études et payer leur loyer les ont rejoints. Les intermittents de l’emploi, du spectacle, les artistes, les étudiants expriment leur mécontentement envers le gouvernement et ses mesures, à commencer par le « confinement » imposé au monde de la Culture et qui perdure depuis déjà trop longtemps.

Le cas des étudiants en précarité

« Les étudiant(e)(s) laissé(e)(s) à leur détresse économique et à leur isolement social, le monde de la culture désigné comme non essentiel et qui n’a toujours pas été déconfiné, les deux millions d’intermittent(e)(s) de l’emploi (CDDU), saisonniers et saisonnières, maîtres d’hôtel, guides-conférencier(e)(s)… ont été condamné(e)(s) à une mort sociale par le gouvernement. Les emplois permanents sont fragilisés dans les structures culturelles entraînant la dégradation des conditions de travail des salarié(e)(s) et des agents publics. La mission de service public de la culture est de moins en moins assurée. »

Tressie est étudiante au conservatoire de théâtre à Nice, elle se dit outrée par la situation à laquelle bon nombre des étudiants font face : « Cette agora est pour les précaires, et les étudiants sont précaires. La précarité est une étape devenue « obligatoire » quand on a ce statut. Je suis contrainte de travailler à côté de mes études pour payer mon loyer. Je suis concernée aussi par rapport à l’intermittence car l’année dernière, j’ai récolté des sous pour financer mes études en chantant dans la rue avec un groupe de musique. Maintenant, nous n’avons plus le droit de faire ceci. Je ne vois pas où est le problème tant que les gens ne se rassemblent pas par centaines. »

Les membres rassemblés exigent :

  • Le retrait pur et simple de la réforme d’assurance chômage et l’ouverture de la protection sociale à toutes et tous.

  • La prolongation de l’année blanche, son élargissement à tous les travailleurs et travailleuses précaires, intermittent.e.s de l’emploi. Une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’allocation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent(e)(s) en rupture de droits.

  • Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux indemnités journalières de congés maternité, paternité et maladie, à toutes les travailleuses et travailleurs à l’emploi discontinu, autrices, auteurs et indépendant(e)(s).

  • Le maintien des emplois permanents dans les structures culturelles.

  • La création d’une filière spectacle vivant dans la fonction publique.

  • Des mesures d’urgence pour les jeunes et les étudiant.e.s face à la précarité financière et psychologique. Un plan d’accompagnement d’accès à l’emploi.

  • Abrogation de l’arrêté préfectoral interdisant la pratique du spectacle vivant dans les espaces publics.

  • Des états généraux pour accompagner la réouverture des lieux : pas de réouverture sans droits sociaux.

Pour faire suite à cela, une manifestation aura lieu à Nice et débutera à la gare de Nice Ville (Gare Thiers), samedi prochain.

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