

Il pointe ensuite le paradoxe du suicide chez les 15-24 ans : plus de tentatives de suicide de filles, mais plus de décès de garçons. La différence se situe au niveau de la crise qui précède la tentative de suicide. « Ce genre de crise, qui a lieu pendant l’adolescence, arrive plus souvent aux filles. Par conséquent, les tentatives de suicide de filles sont plus nombreuses. Mais le cas des garçons est aussi très préoccupant : si moins de garçons connaissent cette crise pré-suicidaire, ils passent plus souvent à l’acte que les filles. Et ils utilisent des moyens plus violents – pendaison, arme à feu – pour mettre fin à leur jour. »
Guy Darcourt a fait part de son expérience de psychiatre à Nice, où il a été confronté à des jeunes ayant des tendances suicidaires. « Parmi les motivations qui reviennent pour passer à l’acte, il y a la culpabilité, le trouble de l’estime de soi. Mais le plus souvent, ce sont des pertes, deuils, abandons, violences subies au cours de l’enfance qui entrainent le passage à l’acte. » Il ajoute : « Pour l’entourage, il est toujours difficile d’intervenir avant le passage à l’acte. Car il y a une période de calme entre la crise et le suicide : le sujet a pris sa décision. »
Trouver une personne de confiance
La bénignité n’existe pas dans le cas d’une tentative de suicide. Une tentative qui n’a pas donné la mort rend le sujet plus fragile : le risque d’accident ensuite est beaucoup plus fort. Pour redonner le goût de la vie à une personne qui a des tendances suicidaires, il faut l’aider à « mettre des mots sur les maux », comme on le dit à SOS amitiés. « 2 attitudes sont à éviter, explique Nicole Dravet, l’abstention et l’intrusion. L’intention du suicide est souvent connue à l’avance. Il faut alors contacter un médecin, ne pas rester passif. Entrer en communication avec la personne est déjà une thérapie. » Si l’interlocuteur privilégié est souvent un médecin, un parent ou un ami peut remplir ce rôle. « Ce qui compte, c’est que le jeune est confiance en cette personne. Si celle-ci a aussi connu une crise semblable dans sa vie, la communication se fera plus facilement. »
SOS amitié : 04 93 26 26 26
