Santé : double urgence pour la santé mentale et l’augmentation des cas de diabète chez les jeunes des Alpes-Maritimes

27
Stand de prévention contre le diabète où deux membres de l'association des diabétiques des Alpes-Maritimes sont debout (un homme et une femme)
Photo : M.G.

À l’occasion de la journée mondiale du diabète, à Nice, la campagne de prévention lancée aujourd’hui par l’Association des diabétiques des Alpes-Maritimes et de l’Est Varois se concentre sur deux défis urgents : la santé mentale des personnes touchées par la maladie et l’explosion des cas de diabète de type 2 chez les jeunes azuréens.

À Nice, pour cette nouvelle journée mondiale du diabète et du lancement de la semaine de prévention organisée par la ville en partenariat avec l’Association des diabétiques des Alpes-Maritimes et de l’Est Varois, l’accent est mis cette année sur deux urgences majeures : les répercussions de la maladie sur la santé mentale et l’augmentation inquiétante des cas dépistés du diabète de type 2 dans le département des Alpes-Maritimes chez les jeunes (16-25 ans).

Diabète et santé mentale : un lien préoccupant souvent sous-estimé

Le diabète ne se résume pas à un simple taux de sucre dans le sang. Pour les personnes atteintes de la maladie, le bien-être mental est souvent mis à rude épreuve.

Gestion de l’alimentation, peur des hypoglycémies, stress liés aux traitements ou encore inquiétude face à d’éventuelles complications peuvent générer un état constant de vigilance et d’anxiété.

Pascal Lamaury, président de l’Association des diabétiques des Alpes-Maritimes et de l’Est Varois, présent ce matin sur l’un des stands de prévention, rappelle avec insistance, de « ne pas rester seul ». Il ajoute « qu’être atteint du diabète induit beaucoup de stress et de vigilance. Nous espérons que cette campagne de prévention incitera les personnes atteintes de la maladie à parler de leur quotidien, de leurs préoccupations et de leurs peurs aux professionnels de santé et aux structures spécialisées qui pourront les suivre et les accompagner. »  

Une étude de la Fédération Internationale du Diabète relayée par la Fédération française à l’occasion de cette journée mondiale dévoile des chiffres préoccupants en matière de santé mentale chez les personnes atteintes du diabète.

Selon cette étude : 77 % des personnes vivant avec le diabète auraient déjà souffert d’anxiété, de dépression ou encore de troubles du comportement alimentaire ou du sommeil. Des troubles du bien-être qui toucheraient 30 % des femmes et 14 % des hommes.

Un autre constat inquiétant ressort de cette étude : seulement 20 % des personnes diabétiques bénéficieraient d’un suivi de santé mentale. Pire encore, 30 % d’entre elles affirment qu’elles auraient souhaité être accompagnées afin d’en bénéficier.

L’inquiétante hausse du diabète chez les jeunes des Alpes-Maritimes

Le diabète de type 2 touche désormais de plus en plus de jeunes. Une augmentation préoccupante à laquelle cette campagne de prévention souhaite aussi répondre.

Dans les Alpes-Maritimes, les chiffres de la Fédération française du diabète sont alarmants. En 2024, une augmentation de 2,5 à 3 % des dépistages positifs a été enregistrée.

Une hausse contre laquelle Pascal Lamaury, président de l’Association des diabétiques des Alpes-Maritimes et de l’Est Varois met en garde : « notre département était plutôt à l’abri de cette problématique chez les jeunes, mais depuis plusieurs années, les chiffres sont en augmentation et rattrapent la moyenne nationale. Il y a urgence de sensibiliser et de protéger les générations futures. Le diabète de type 2 est une maladie sournoise. On peut développer cette forme de la maladie sans aucun symptôme apparent pendant des années. C’est quand on devient moins actif que les signes se manifestent. C’est pourquoi la prévention et le dépistage sont essentiels. »

Une hausse qui résulte d’un mode de vie de plus en plus sédentaire, d’une consommation excessive de produits ultra-transformés (sodas, pâtisseries, friandises et autres), d’un manque d’activité physique régulière mais aussi de la précarité croissante qui touche actuellement les jeunes et particulièrement les étudiants.

La Fédération française du diabète considère qu’une personne a quatre fois plus de risque de développer le diabète de type 2 lorsqu’on vit en situation de précarité.

Face à cette double urgence, Pascal Lamaury, président de l’Association lance un appel aux bénévoles pour intensifier sa prévention et l’information : « plus nous serons nombreux, plus nous pourrons faire avancer la lutte contre le diabète. Il est important de sensibiliser les jeunes et les populations vulnérables. Il est primordial d’améliorer le soutien aux personnes diabétiques et à leurs proches. »