
La sénatrice des Alpes-Maritimes et conseillère municipale de Nice insiste sur la reconnaissance des sapeurs-pompiers volontaires. Elle demande un abaissement du seuil de bonification de trimestres et une garantie sur le financement de la Nouvelle Prestation de Fidélisation et de Reconnaissance (NPFR).
À Nice, Dominique Estrosi Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes et présidente de la commission des affaires économiques au Sénat, a pris la parole pour défendre les sapeurs-pompiers volontaires. Conseillère municipale et métropolitaine, elle relie directement ce sujet national aux réalités locales. Les Alpes-Maritimes comptent de nombreux volontaires qui assurent la sécurité civile dans des conditions souvent difficiles comme durant les tempêtes Alex et Aline qui ont touché le département.
La question posée par l’élue niçoise au gouvernement porte sur la retraite des sapeurs-pompiers volontaires. Ces derniers ne perçoivent pas de salaires mais des indemnités. Leur engagement repose sur le volontariat et peut durer de quelques années à plusieurs décennies. Pour Dominique Estrosi Sassone, cette situation mérite une reconnaissance claire.
Elle rappelle que la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale du 14 avril 2023 avait prévu une bonification de trimestres dès dix années de service. Or, le dispositif actuel fixe le seuil à quinze ans. L’élue souligne que cette différence exclut une partie des volontaires.
Des échanges tendus avec le gouvernement
Dans sa réponse, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur a confirmé la mise en œuvre de la bonification. Elle a précisé que le seuil de quinze ans avait été retenu « par cohérence avec le premier seuil fixé à 15 ans pour la NPFR afin d’inciter ceux qui aujourd’hui rompent leur engagement après 12 années. »
La ministre a ajouté que « la réévaluation de la mesure sera toujours possible au regard du bilan réalisé dans la mise en œuvre du dispositif. » Elle a aussi insisté sur la nécessité de fidéliser les volontaires. Selon elle, la NPFR porte déjà ses fruits, avec une durée d’engagement moyen qui a progressé de six mois en deux ans.
Concernant le financement, le gouvernement affirme ne pas vouloir revenir sur la part prise en charge par l’État, soit 50 % du coût de la NPFR. Mais il reconnaît que les équilibres budgétaires doivent être étudiés avec les collectivités et l’association qui pilote le dispositif.
Dominique Estrosi Sassone a réagi immédiatement. Elle a déclaré : « tout le monde fait le même constat. Il faut maintenant agir. Un syndicat de sapeurs-pompiers a récemment déposé une plainte donc la balle est dans le camp du gouvernement. »
Cette réplique illustre la tension entre les élus locaux et l’exécutif. À Nice, la mobilisation des sapeurs-pompiers volontaires est forte. Leur rôle est essentiel dans la prévention des incendies et la gestion des crises. Les élus locaux considèrent que leur engagement doit être reconnu dès dix années de service, comme prévu initialement par le Parlement.
Les enjeux pour la métropole niçoise
La métropole Nice Côte d’Azur est régulièrement confrontée à des risques majeurs : incendies de forêt, inondations, accidents de grande ampleur. Les sapeurs-pompiers volontaires y jouent un rôle central. Leur présence dans les communes rurales et périurbaines garantit une couverture rapide et efficace.
La question de leur retraite et de la NPFR n’est donc pas seulement symbolique. Elle touche directement la capacité de la métropole à maintenir un réseau solide de volontaires. Si les conditions de reconnaissance et de financement ne sont pas jugées suffisantes, le risque est de voir diminuer le nombre de volontaires disponibles.
Les syndicats de sapeurs-pompiers volontaires ont déjà exprimé leur mécontentement. La plainte déposée récemment montre que le sujet dépasse le cadre parlementaire. À Nice, les élus locaux suivent de près l’évolution du dossier. Ils attendent des mesures concrètes pour éviter toute exclusion des volontaires ayant servi moins de quinze ans.
Dominique Estrosi Sassone insiste sur la nécessité d’un cadre financier stable pour la NPFR. Elle considère que sans garantie durable, l’engagement des volontaires ne pourra être promu efficacement.
Une décision attendue en 2026
Le Premier ministre a confirmé que la bonification de trimestres entrerait en vigueur en 2026. Mais le débat reste ouvert sur le seuil retenu et sur la pérennité du financement. Les élus niçois, en première ligne, veulent s’assurer que l’esprit de la loi votée au Parlement soit respecté.
La sénatrice des Alpes-Maritimes continue de porter ce combat depuis Nice. Elle relie les enjeux nationaux aux réalités locales, rappelant que les sapeurs-pompiers volontaires sont « les piliers de notre sécurité civile. »