Repenser la rue Barla : une consultation citoyenne lancée par le collectif Vivre Nice

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La rue Barla avec 4 voies de circulation et de nombreuses voitures.
Illustration Google Maps.

Lieu de passage quotidien, la rue Barla s’apprête à faire l’objet d’une réflexion collective. Le collectif Vivre Nice lance une consultation sur la requalification de cet axe structurant, à la fois incontournable et problématique pour les habitants comme pour les usagers.

Difficile d’éviter la rue Barla. Située au cœur de Nice, elle relie la basse Corniche au port et traverse un quartier dense, entre la place Garibaldi et la Coulée verte. Elle fait partie de ces artères où tout converge : habitants, commerçants, automobilistes, touristes, livreurs, piétons, bus, vélos. L’axe joue un rôle majeur dans les déplacements vers l’est de la métropole, notamment vers Monaco, Menton et l’Italie.

Mais ce rôle central a un prix. La rue est souvent décrite comme congestionnée, bruyante, polluée et accidentogène. Ces termes, repris dans le document de consultation diffusé par le collectif Vivre Nice, résument un sentiment largement partagé.

La situation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, les riverains expriment leur fatigue face à la densité du trafic et au bruit. Avec le développement du port et l’intensification des flux urbains, la pression s’est accentuée. L’étalement urbain rend la rue encore plus sollicitée, parfois au-delà de sa capacité.

Les initiateurs du projet veulent donc ouvrir le débat. « Un jour ou l’autre, tout le monde emprunte la rue Barla », rappelle l’appel à participation. Leur objectif : recueillir les observations des habitants et des travailleurs du quartier pour envisager des solutions concrètes.

A la recherche de solutions de la population

Le collectif pose plusieurs questions aux usagers : sommes-nous plus nombreux à l’emprunter ? L’étalement urbain la rend-il plus incontournable ? Quelle est la typologie des usagers : davantage d’actifs, de touristes, de livreurs ? La rue est-elle victime des doubles files ? Ces interrogations visent à dresser un état des lieux complet avant toute proposition.

Les pistes de réflexion évoquées sont claires : désengorger le trafic, fluidifier la circulation, réduire les nuisances atmosphériques et sonores, et proposer des alternatives permettant d’apaiser la vie du quartier. Ces idées traduisent une volonté de trouver un équilibre entre accessibilité et qualité de vie.

Pour Hélène Granouillac, membre du collectif Vivre Nice, cette démarche dépasse la seule rue Barla. Elle explique : « la rue Barla, va au-delà de ce seul axe, c’est tout le quartier et même la circulation de gens extérieurs qui sont concernés. On a rencontré pas mal de personnes. Nous avons déjà quelques propositions à faire (…) en concertation avec les premiers usagers. Il y a pas mal de choses qui émergent, il y a des points de blocage de toute évidence puisque c’est un axe très fin et structurant de Nice. »

Elle insiste aussi sur la méthode choisie : « la consultation, en fait elle se fait vraiment sur place, sur le terrain. » Cette approche participative s’appuie donc sur des rencontres directes avec les habitants, les commerçants et les usagers de la rue.

Le collectif Vivre Nice souhaite également inscrire ce travail dans une dynamique politique plus large, en vue des élections municipales de 2026. Comme le précise Hélène Granouillac : « on a créé une liste pour, dans le cadre des municipales de 2026, où on espère faire un peu la jonction entre les désabusés, les découragés, à la fois de droite et de gauche. »

L’idée est donc de mêler action locale et réflexion politique, à partir d’un sujet concret qui concerne la vie quotidienne. La consultation reste ouverte. Les habitants et les personnes qui travaillent dans la rue sont invités à écrire via le site vivrenice.org. Le collectif espère ainsi recueillir un large éventail de points de vue avant de formuler des propositions plus détaillées.

Au-delà de la circulation, la requalification de la rue Barla interroge la transformation du centre-ville de Nice. Située en bordure de la Coulée verte, elle pourrait devenir un espace plus respirable et mieux intégré aux nouvelles mobilités. Encore faut-il parvenir à concilier les usages, les contraintes techniques et les attentes des habitants.