Incendie et vol de câbles sur la LGV Sud-Est : Nice paralysée par les retards et suppressions de trains

Derniers Articles

Un acte de malveillance survenu dans la nuit du 26 au 27 octobre a provoqué de fortes perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est. À Nice, plusieurs TGV ont été annulés ou retardés. Le retour à la normale est annoncé pour mardi matin, selon la SNCF.

Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 4 heures du matin, un incendie volontaire a endommagé plusieurs câbles de signalisation et de communication au sud de Valence. L’incident a été découvert par les équipes de SNCF Réseau, venues intervenir sur le site. L’entreprise parle d’un « acte de vandalisme ».

Le feu a détruit 25 mètres de câbles, dont des fibres optiques. Seize câbles doivent être remplacés. Une vingtaine d’agents sont mobilisés sur place pour les réparations. Parallèlement, un second incident a été signalé vers 6h30, près de Bollène, cette fois lié à un vol de câbles caténaires.

La conséquence a été immédiate : les trains ne peuvent plus circuler entre Valence Ville et Lapalud sur la ligne à grande vitesse. Les TGV ont été contraints d’emprunter la ligne classique, ce qui réduit fortement la capacité du réseau.

« Tous les TGV empruntent un autre itinéraire via la ligne classique afin d’éviter la zone de l’incident », précise la SNCF.

Nice bloquée, voyageurs désorientés

Dans le sud-est, la situation est particulièrement tendue. À la gare de Nice-Ville, ce lundi matin, les voyageurs ont découvert sur les panneaux d’affichage une succession d’annulations. Le TGV de 9h56 vers Paris a été supprimé. D’autres trains à destination de la capitale ou en provenance du nord sont également annulés.

Les retards s’accumulent pour les liaisons maintenues. Dans le sens sud-nord, certains TGV enregistrent jusqu’à trois heures de retard vers Paris, Lyon ou Strasbourg.

« La reprise des circulations normales est envisagée mardi 28 octobre au matin », indique la compagnie ferroviaire sur son site. En attendant, les équipes de la SNCF doivent adapter le plan de transport, train par train.

Si les lignes régionales entre Nice, Marseille et les Alpes-Maritimes restent encore fonctionnelles, la tension monte chez les voyageurs qui n’ont parfois aucune alternative rapide. La route, déjà saturée en période de rentrée, ne peut absorber ces reports massifs de passagers.

À Nice, cette panne nationale révèle une fragilité bien connue du réseau ferroviaire. La ville, déjà éloignée des grands axes ferroviaires à grande vitesse, se retrouve régulièrement isolée au moindre incident. Le contournement par la ligne classique allonge les trajets déjà très long à l’origine de plusieurs heures et réduit le nombre de trains disponibles. Les usagers réguliers dénoncent une dépendance totale à une infrastructure vieillissante.

Pour de nombreux Niçois, cette situation rappelle la vulnérabilité du territoire face à des événements extérieurs. Sans liaison directe à la LGV, Nice reste en bout de ligne, dépendante d’un tronçon unique et d’une logistique complexe.

Des mesures de sécurité renforcées

La SNCF et le ministère des Transports évoquent des mesures immédiates pour éviter la répétition de tels actes. Le gouvernement rappelle que la sécurisation du réseau ferroviaire est une priorité. Selon le communiqué officiel du ministère des Transports, « la surveillance 24 h/24 des 28 000 kilomètres de réseau ferroviaire » mobilise 3 200 agents de la Sûreté ferroviaire, en lien avec la police et la gendarmerie.

Des technologies de détection avancées sont utilisées : trackers GPS, alarmes fixes ou mobiles, caméras, et même surveillance par drone. Le Poste de Commandement National Sûreté (PCNS) assure la coordination en cas d’alerte. Près de 100 millions d’euros sont alloués chaque année à la protection du réseau.

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, doit se rendre dans l’après-midi au Centre National des Opérations Ferroviaires (CNOF). Il y fera un point sur les réparations et sur la reprise progressive de la circulation.

Une vulnérabilité persistante dans le Sud-Est

Cet incident, qui touche l’une des principales lignes ferroviaires françaises, relance le débat sur la sécurité des infrastructures stratégiques. Mais il met aussi en lumière la fragilité du Sud-Est, où chaque perturbation sur la LGV entraîne des conséquences directes pour la Côte d’Azur.

À Nice, les habitants constatent une nouvelle fois la difficulté d’accès à la capitale et le manque d’alternatives. Alors que les travaux de modernisation du réseau se font attendre, la ville reste dépendante d’un axe unique et sensible.

Le retour à la normale est prévu mardi matin. En attendant, des milliers de voyageurs restent dans l’incertitude. Pour eux, cette journée illustre les limites d’un système ferroviaire saturé et vulnérable.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages