Emploi : à contre-courant Nice affiche une hausse des offres au troisième trimestre

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Alors que la France connaît un nouveau recul du nombre d’offres d’emploi, Nice enregistre une progression notable. La métropole niçoise affiche une hausse de 10 % des offres au troisième trimestre 2025.

Au troisième trimestre 2025, le marché français de l’emploi reste sous tension. Selon HelloWork, le volume global d’offres a reculé de 8 % par rapport à la même période de 2024. Le nombre de publications demeure élevé, mais la baisse se poursuit pour le troisième trimestre consécutif. Les entreprises continuent d’embaucher, tout en adaptant leurs stratégies de recrutement à un environnement économique incertain.

Dans ce paysage, Nice fait figure d’exception. La métropole Niçoise enregistre une progression de 10 % des offres d’emploi sur la période. Elle devient la seule grande ville de France à afficher une croissance, quand d’autres territoires reculent nettement. Nantes, Toulouse, Bordeaux et Lille voient leurs publications baisser de 18 à 20 %. Paris limite la casse avec une baisse de 7 %, mais ne parvient pas à retrouver son niveau d’avant l’été.

La bonne santé du marché niçois s’explique par la dynamique de plusieurs secteurs porteurs, notamment les services à la personne, la santé et le social. Ces domaines concentrent à eux seuls plus d’un tiers des offres régionales. Dans un territoire marqué par une population vieillissante et une forte demande en accompagnement, ces métiers restent essentiels. Les besoins y demeurent constants, indépendamment des fluctuations économiques nationales.

Flexibilité, santé et construction : les moteurs locaux

Au niveau national, les entreprises privilégient désormais les contrats courts. Les CDI chutent de 12 %, tandis que les CDD progressent de 18 %. Ce choix traduit la recherche d’une plus grande flexibilité, dans un contexte où la visibilité à long terme reste limitée. L’intérim, en léger repli de 10 %, montre toutefois des signes de stabilisation après plusieurs trimestres de baisse. L’alternance, elle, souffre du retrait partiel des aides publiques et chute de 19 %.

À Nice, cette logique de flexibilité se retrouve aussi, mais sans freiner les embauches. Les entreprises locales continuent de proposer des contrats, notamment dans les services à la personne, la restauration et la santé. Les structures d’accueil, les établissements de soins et les organismes de soutien à domicile alimentent une grande part des recrutements. Les postes d’aides-soignants, d’infirmiers ou d’auxiliaires de vie restent parmi les plus demandés.

Le secteur du bâtiment conserve également un rôle important, en particulier dans l’intérim. Malgré un repli global de 8 % à l’échelle nationale, il demeure un moteur pour les emplois temporaires à Nice. Les chantiers de rénovation, d’aménagement urbain et d’entretien soutiennent l’activité. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur résiste d’ailleurs mieux que la moyenne, avec une baisse limitée à 1 % sur l’ensemble des offres.

D’autres secteurs, en revanche, peinent à redémarrer. L’industrie reste fragilisée, notamment la production et la maintenance. La logistique et le transport reculent aussi, affectés par la baisse de la consommation et la réduction des volumes dans la grande distribution. Seule l’industrie navale conserve une dynamique positive, portée par les chantiers de l’Ouest. En PACA, le secteur affiche toutefois une baisse de 15 % des offres.

Dans un contexte économique marqué par la prudence, Nice semble tirer parti d’un tissu économique diversifié. Les petites et moyennes entreprises locales poursuivent leurs recrutements, souvent sur des fonctions opérationnelles. Les métiers de la comptabilité, de la gestion et de la restauration complètent le panorama, témoignant d’une demande stable pour des postes essentiels à la vie économique quotidienne.

Un climat incertain mais des besoins réels

La tendance générale reste celle d’un marché prudent. Depuis le début de l’année, le nombre d’offres diminue trimestre après trimestre, mais la baisse s’atténue. Après un recul de 11 % au deuxième trimestre, la contraction du troisième trimestre est plus contenue. Les entreprises s’adaptent à un climat politique et économique instable, marqué par les récentes démissions du Premier ministre et des tensions sociales persistantes. Pourtant, aucune forme d’attentisme ne semble s’imposer.

Les signaux venus de septembre laissent entrevoir une accalmie. Le recul des offres est limité à 6 % par rapport à l’an dernier. Cette légère amélioration pourrait annoncer une stabilisation du marché d’ici la fin de l’année. Dans ce contexte, la progression observée à Nice apparaît comme un indicateur encourageant. Elle montre qu’un dynamisme local reste possible, même quand la tendance nationale est orientée à la baisse.

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