La Clinique du Parc Impérial, seul service d’urgences privé du centre-ville de Nice, s’est doté l’été dernier de son nouveau Centre de l’obésité. Équipée du robot chirurgical da Vinci X de 4ᵉ génération, l’équipe dirigée par le Professeur Antonio Iannelli et le Dr Lionel Sébastianelli promet une prise en charge innovante et globale. Rencontre avec les deux chirurgiens.
La Clinique du Parc Impérial à Nice a ouvert un Centre de l’obésité qui se distingue par une double expertise d’une équipe médicale de référence et l’usage du robot chirurgical da Vinci X quatrième génération. Au-delà de la performance technologique, le centre propose un parcours de soins « Ville-Hôpital » pour accompagner les patients avant et après l’opération. Dans cet entretien, le Professeur Antonio Iannelli et le Dr Lionel Sébastianelli, à la tête de ce nouveau service, expliquent les enjeux de cette nouvelle prise en charge et les perspectives offertes aux patients.
Pourquoi était-il important d’implanter un centre de l’obésité à Nice ? À quels besoins spécifiques le centre répond-il dans la région niçoise ?
Dr Lionel Sébastianelli : « tout simplement parce qu’il n’existait aucun centre de traitement de l’obésité dans le centre de Nice. Ce centre permet de répondre à une demande importante, dans une zone qui était dépourvue de cette offre pour les patients.
L’obésité est aujourd’hui reconnue comme une maladie chronique. En quoi cette reconnaissance change-t-elle la prise en charge ?
Dr Lionel Sébastianelli : l’obésité n’est plus perçue uniquement comme une conséquence de choix de vie, mais comme une pathologie complexe, multifactorielle, influencée par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Cette reconnaissance renforce la nécessité d’une prise en charge globale, qui associe médecins nutritionnistes, chirurgiens, psychologues et diététiciens.
Pouvez-vous nous expliquer concrètement comment fonctionne le parcours « Ville-Hôpital » et pourquoi est-il indispensable ?
Pr Antonio Iannelli : une partie du bilan se fait en ville, avec les praticiens dans leur cabinet, car c’est plus simple. Les patients déjà suivis par leur cardiologue, leur psychiatre ou leur diététicien continuent à l’être, et nous les référons à ces mêmes médecins. Parfois, nous intégrons des consultations avec d’autres spécialistes pour avoir un avis plus tranché, notamment avec les psychiatres. Cela permet d’avoir un parcours plus agile et d’éviter de submerger certains praticiens avec un afflux de patients.
Au-delà de la perte de poids, quels bénéfices observez-vous chez les patients opérés et bien suivis ?
Dr Lionel Sébastianelli : on constate très rapidement une amélioration de l’hypertension artérielle et des troubles du cholestérol. Les patients opérés n’ont plus de douleurs pour marcher ou monter des escaliers. La réduction du poids soulage considérablement les articulations, en particulier les genoux, les hanches et le dos. Les apnées du sommeil, très fréquentes chez les personnes obèses, s’améliorent nettement, voire disparaissent après l’intervention.
La chirurgie de l’obésité peut parfois effrayer. Qu’est-ce qui peut encore inquiéter les patients, et qu’est-ce qui doit au contraire les rassurer ici, au Centre de l’obésité du Parc Impérial ?
Pr Antonio Iannelli : c’est normal d’avoir peur d’une opération : c’est une chirurgie lourde, avec des complications possibles, que nous arrivons aujourd’hui à minimiser grâce à notre grande expérience. Notre équipe est spécialisée dans ce domaine et reconnue pour son travail. Nous menons de nombreux examens préopératoires afin de ne pas passer à côté d’une pathologie pouvant compliquer la suite. Mais le risque zéro n’existe pas, bien sûr. Il faut aussi accepter les contraintes après cette chirurgie. On ne peut plus manger ou boire comme avant. Nous préparons les patients à cela, et ceux qui viennent pour être opérés l’ont en général déjà intégré. Beaucoup de personnes ne franchissent pas le pas car elles ne sont pas prêtes à ces sacrifices. Mais le dialogue avec un chirurgien expert aide énormément les patients à accepter et à se sentir en confiance.
Le robot da Vinci X de 4ᵉ génération est un atout fort pour la clinique. En quoi révolutionne-t-il votre pratique chirurgicale ?
Pr Antonio Iannelli : c’est un atout pour les chirurgiens, les patients et la clinique. Pour nous, c’est plus confortable d’opérer, la vision est en 3D, les gestes sont plus précis et nous bénéficions d’une meilleure liberté de mouvement. Avec le robot, on peut effectuer des gestes impossibles autrement. Et il y a un autre avantage, encore en cours d’évaluation scientifique, c’est que les patients opérés avec le robot ressentent souvent moins de douleurs post-opératoires que ceux opérés sans.
Selon vous, la chirurgie assistée par robot va-t-elle devenir la norme en chirurgie bariatrique dans les prochaines années ?
Pr Antonio Iannelli : oui, je l’espère. La technologie est en plein développement. Pour l’instant, les prix sont très élevés, mais tôt ou tard, ils baisseront au fur et à mesure que de nouveaux robots, encore plus performants, verront le jour. Nous serons tous amenés, à un moment ou un autre, à utiliser un robot pour opérer. »