OGC Nice : les Ultras du Populaire Sud Nice annoncent un boycott du déplacement à Monaco

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les supporters des la populaire sud de l'OGC Nice dans un nuage de fumigène orange.
Photo Facebook Nice Stadium Supporters.

Les Ultras du Populaire Sud Nice ont publié un communiqué dans lequel ils appellent boycotter le déplacement à Monaco. Le groupe de supporters de l’OGC Nice dénonce des restrictions répétées et une mise à l’écart injustifiée.

Dans ce climat tendu, le principal groupe ultra du Gym a réagi. Le Populaire Sud Nice a annoncé qu’il ne se rendrait pas à Monaco lors du prochain déplacement ce dimanche.

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Dans leur communiqué, les Ultras expliquent avoir pris « après mûre réflexion » la décision de ne pas se déplacer au stade Louis-II. Ils évoquent des années de lutte pour leur liberté de mouvement et estiment que leurs droits ont une nouvelle fois été bafoués.

Selon eux, les conditions d’accueil à Monaco restent inadaptées et les supporters niçois ne seraient pas les bienvenus. Le groupe refuse donc de sélectionner seulement quelques centaines de personnes parmi ses membres. Pour marquer son désaccord, il annonce que les 600 places attribuées ne seront pas utilisées et resteront vides.

Le communiqué insiste : « Personne n’ira. » Le message est clair. Il ne s’agit pas seulement d’un choix organisationnel, mais d’une position symbolique visant à dénoncer un climat de restrictions et de tensions.

Les Ultras appellent aussi les détenteurs des 400 autres places mises en vente à suivre le mouvement et à faire preuve de solidarité. Pour eux, le refus collectif est la meilleure réponse à ce qu’ils considèrent comme une mise à l’écart.

Un geste fort alors que le Gym est dans le viseur

Ce boycott intervient dans un contexte particulier. Après l’épisode des chants homophobes contre le Paris FC, la tribune sud pourrait être sanctionnée. La menace d’une fermeture plane déjà, ce qui renforcerait encore le sentiment de mise sous pression du mouvement ultra.

Les résultats sportifs compliquent aussi la situation. Le Gym n’a pas su l’emporter face au Paris FC et reste dans le ventre mou du classement. Les supporters dénoncent une équipe à la peine, ce qui alimente leur frustration. Dans leur texte, ils évoquent les « résultats pitoyables » et soulignent que cela conforte leur choix de boycotter le déplacement.

Le message envoyé dépasse donc la seule question logistique. Les Ultras entendent rappeler que leur rôle dépasse l’animation des tribunes. Ils veulent peser sur le débat autour de la liberté de déplacement des supporters et montrer leur capacité de mobilisation collective.

Et maintenant ?

Ces incidents ne resteront pas sans suite. L’arbitre a signalé les faits dans son rapport, et la commission de discipline de la LFP doit se prononcer. L’OGC Nice risque une amende et surtout la fermeture totale ou partielle de la tribune sud.

Pour rappel, le match de la 6e journée de Ligue 1 entre l’OGC Nice et le Paris FC a marqué un tournant. Alors que les Niçois menaient 1-0 grâce à un but de Sofiane Diop, des chants homophobes ont éclaté en tribune populaire sud à la 85e minute. L’arbitre Abdelatif Kherradji a interrompu la rencontre. Le speaker a lancé un appel au calme, puis Jonathan Clauss, capitaine du Gym, est allé au contact des supporters. Le match a pu reprendre, mais le Paris FC a égalisé dans la foulée sur un penalty transformé par Jean-Philippe Krasso.

La commission de discipline doit se prononcer prochainement sur le cas des chants homophobes. L’OGC Nice s’expose à une sanction financière et à une fermeture partielle ou totale de la tribune sud. Si cette dernière option est retenue, cela limiterait encore davantage la présence des Ultras lors des prochains matchs.

De leur côté, les supporters mettent en avant leur cohésion. En refusant de se déplacer à Monaco, ils préfèrent rester unis plutôt que divisés entre « chanceux » et exclus. Ils rappellent enfin qu’il y aura d’autres occasions de suivre l’équipe à l’extérieur cette saison, mais pas dans ces conditions.

La fracture entre institutions et supporters semble donc se creuser. Après l’épisode des chants homophobes, ce boycott apparaît comme un nouveau signe de défiance. Dans un climat tendu, chaque décision pèsera sur la suite de la saison, autant en tribunes que sur le terrain.