Le squash : un sport qui résiste !

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À Nice, le squash n’a pas la visibilité du tennis ou du padel, mais il dispose de ses lieux et de ses fidèles. Entre clubs spécialisés et salles intégrées à des complexes, la petite balle noire continue de rebondir dans la ville niçoise.

Il est 11 heures, au club de Vauban, le squash frappe déjà fort. À peine la porte du club franchie, une musique s’impose : tac-tac-tac, le bruit sec de la balle noire sur les murs. En moins de dix minutes, les tee-shirts sont trempés. « Ici, pas besoin de café pour se réveiller », sourit un habitué, serviette autour du cou. L’image est claire : le squash est un sport qui use, mais qui accroche. 

Les règles, elles, sont simplesfrapper la balle contre le mur frontal et empêcher l’adversaire de la rattraper après deux rebonds. La Fédération Française de Squash estime qu’une heure de jeu brûle entre 700 et 1000 calories, bien plus qu’un match de tennis classique. La balle, plus petite et plus lourde, peut atteindre 250 km/h au haut niveau. Résultat : un rythme court, explosif, sans temps mort.

Lucas, 35 ans, confirme en sortant du court : « j’ai fait du tennis toute ma vie, mais le squash, c’est un autre monde. En vingt minutes, je suis lessivé. Et pourtant j’y retourne. »

Une petite communauté

En France, le squash reste discret : environ 18 000 licenciés, contre près de 900 000 au tennis. Dans les Alpes-Maritimes, la carte est vite faite : seulement quatre clubs dont deux à Antibes, un à Monaco et celui de Nice, ici à Vauban. On trouve aussi deux terrains à Saint-Augustin, intégrés à un complexe multisport, mais l’offre y est plus limitée.

Cette rareté n’empêche pas la fidélité. « On finit par tous se connaître, raconte Thibault, habitué du Squash depuis plus de dix ans. Tu arrives, tu croises les mêmes têtes, tu joues avec des gens de tous niveaux. C’est une petite famille. » Cette convivialité fait partie du charme : après un match intense, on s’installe autour d’un café ou on refait le point sur les prochains tournois.

Stéphane et Philippe en sont la preuve. « Moi, je joue deux fois par semaine, explique Philippe. Mais il y en a qui jouent plus encore. Et ce qui m’a frappé, c’est de voir des gars de 60 ou 70 ans courir comme des jeunes. C’est impressionnant. »

À ses côtés, Stéphane sourit en se remémorant ses débuts : « un copain m’a dit un jour : viens essayer, tu verras. Je n’avais jamais touché une raquette de tennis. Je ne sais pas du tout jouer au tennis. Mais j’ai testé le squash et je n’ai jamais arrêté. »

Le squash au quotidien

À Vauban, jouer coûte 12 euros de l’heure pour un court. La tranche d’âge la plus représentée se situe entre 25 et 50 ans, avec une majorité de joueurs qui réservent après 18 heures, une fois la journée de travail terminée. Le matin reste le moment des retraités et des indépendants, qui profitent du calme et de la disponibilité des salles.

Pour Stéphane, cette diversité est une force : « tu peux tomber sur un gamin de 14 ans en tournoi comme sur un vétéran de 60 ans. Et les deux te font courir pareil. » Philippe complète : « c’est un sport passionnant, vraiment. Quand tu commences, tu joues, tu rejoues, et tu finis par t’organiser ta semaine autour de ça. »

Pourquoi ça résiste

Face au padel, qui séduit par son accessibilité et son côté tendance, le squash garde ses spécificités : intensité, gain de temps, dépense énergétique. « En quarante minutes, tu as fait ta séance de sport de la semaine », résume Stéphane. « Tu n’as pas besoin d’une après-midi entière, tout se concentre dans une boîte. »

« Le padel, c’est sympa, mais ça reste plus proche du tennis. Ici, la balle ne rebondit pas. Si tu ne tapes pas, elle meurt au sol. Et comme il n’y a pas de pause, tu n’as pas le droit de t’arrêter. C’est ça qui est génial », conclut Philippe.

Le matériel reste minimaliste : une raquette, une balle noire, des chaussures de salle. Mais derrière cette simplicité se cache une vraie richesse stratégique. « C’est hyper tactique, insiste Stéphane. Tu peux gagner un point sans frapper fort, juste en variant, en feintant. »

Entre héritage et avenir

À Nice, le squash a connu son apogée dans les années 1990, quand plusieurs complexes privés proposaient des courts. Beaucoup ont fermé depuis, mais les passionnés sont restés. Des compétitions régionales continuent d’avoir lieu, réunissant plusieurs dizaines de joueurs du département.

Le sport garde en mémoire ses grands champions français : Thierry Lincou, sacré champion du monde en 2004, et Grégory Gaultier, en 2015.

D’autant que le squash fera son entrée aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Une reconnaissance attendue depuis des décennies. « Avec ça, le sport peut repartir, espère Stéphane. Si les gamins voient du squash à la télé, ça peut donner envie à une nouvelle génération. »

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