Les Sisters Ice, Cynthia et Vickie, ont fondé le projet « Tourisme en roller ». Elles expliquent l’objectif de ce projet, sa réalisation technique et les difficultés rencontrées.
Voyager partout en roller, c’est possible ! C’est le projet fou des Sisters Ice, deux sœurs patineuses professionnelles de roller. Après la patinoire des Contamines-Montjoie, puis Auxerre, c’est la troisième édition cette année, et elles posent leurs valises sur la Côte d’Azur. Ce jeudi, les deux jeunes femmes ont tourné leurs vidéos, au Musée de la Photographie, au milieu de l’exposition « Mers et mystères », de Laurent Ballesta.
Pouvez-vous expliquer votre projet « Tourisme en roller » ?
« L’objectif de notre projet c’est de mettre en avant des lieux culturels, des spécialités locales, des points touristiques extérieurs. On présente ces lieux à travers notre art, le roller. Le but c’est de faire découvrir aux gens ces sites, des endroits que nous nous fréquentons, ou que nous fréquenterions, en tant que touristes. Les Sisters Ice sont là pour vous faire découvrir des lieux insolites, originaux, typiques, culturels, et le tout en roller. Par moment, c’est un peu perché, original, mais ça permet de faire le lien entre les deux mondes.
Comment on se retrouve à faire du roller dans un musée ?
On sollicite différents musées, pour savoir s’ils voulaient participer à notre projet. Beaucoup d’entre eux ont accepté parce qu’ils ont trouvé l’idée originale. Ça permet du coup d’interpeller les personnes néophytes. Ils se demandent : pourquoi ces filles sont en roller ? Ensuite il remarque que nous sommes dans un musée, et, tout de suite ils oublient les rollers. Ils ne s’intéressent plus qu’au lieu qu’on montre.
Les rollers, ce sont comme des chaussures pour vous ?
Exactement, c’est comme si on avait des chaussures. C’est naturel pour nous, on a l’habitude. L’année dernière, pour les Jeux olympiques, on a représenté tous les sports avec des rollers. On a été sur de l’herbe, sur des cailloux, dans une piscine. On va à la mer, dans le sable en roller. C’est notre accessoire !
Pourquoi avoir choisi Nice ? Et pourquoi le musée de la Photographie ?
Tout d’abord, on a un lien avec cette ville. Nous avons de la famille ici, nos grands-parents et arrière-grands-parents viennent du vieux Nice. Même si on est originaire de la région parisienne, on est attachée à cette ville.
Ensuite, les lieux qu’on filme, aussi bien les musées qu’une distillerie, ce sont des endroits qui nous attirent en tant que touristes. Le musée de la Photographie, sur le thème de la mer, on serait venu. Ça nous attire, pour notre culture personnelle, l’histoire, s’enrichir, découvrir de nouvelles choses. On aime l’histoire, la culture, et on aime partager, à travers nos vidéos, cette passion. Si on peut donner une passion aux gens pour les musées, l’histoire, la photographie, c’est génial.
Votre objectif était de lier voyage et roller ?
Totalement ! À la base, nous sommes des patineuses artistiques. Depuis qu’on fait de la compétition, on va partout même pour faire un stage de préparation. Sur les lieux de vacances, on cherchait des lieux pour faire du roller ou des patinoires. Depuis qu’on a commencé le roller de manière professionnelle en 2016, ça a complètement changé notre vision du voyage.
Aujourd’hui, peu importe la destination, on va repérer des spots de roller. Le jour de notre arrivée, la première chose qu’on a faite a été de mettre nos rollers. Un petit aller-retour port-aéroport, pour commencer le séjour. On a vraiment envie d’emmener les gens dans nos délires, découvrir des choses originales. Pour l’instant ça marche.
Pour faire toutes les vidéos, avez-vous une équipe qui vous accompagne ?
Non, on est seulement deux sœurs. On s’occupe de tout dans le moindre détail, la conception des plans, au choix des tenues et du maquillage. Ensuite on se répartit le travail technique. Cynthia fait le montage vidéo, et moi (Vickie), le montage musical. On assemble le tout. La vidéo est envoyée aux collaborateurs (musées, hôtels), pour qui valide le contenu. Une fois qu’ils ont donné leur aval, on publie sur nos réseaux. On est présent sur Instagram, Facebook, TikTok et YouTube. En septembre, notre site web verra le jour, tout notre contenu sur dessus.
Combien de temps ce projet vous prend-il ?
Sur ce projet « Tourisme en roller », on est à trois semaines de préparation, avant de venir à Nice. Ensuite, il y a une semaine de tournage sur place. Enfin, une dernière semaine de post-traitement, avec le montage des vidéos. Donc, on est à 6 semaines minimum de travail.
Est-ce qu’aujourd’hui, vous pouvez vivre de ce projet ?
Non ! Tous les projets que vous voyez sur Instagram jusqu’à ce jour, ils sont financés par nos fonds. On ne vit pas des réseaux sociaux, mais de notre métier, c’est-à-dire des spectacles, des tournages, des shootings, des cours qu’on dispense. Les réseaux sociaux c’est notre terrain de jeu, c’est là où on s’exprime. On sort un peu du cadre académique, on part un peu dans tous les sens.
Vivre des réseaux sociaux, ce n’est pas un objectif. Nous, notre but, c’est de les utiliser comme une vitrine de ce qu’on produit, aussi bien sur le contenu des réseaux, comme « tourisme en roller » que pour les shootings et les tournages. »