La démission du gouvernement de Christiane Toubira a érigé l’ancienne Garde des Sceaux en suprême protectrice des valeurs républicaines. Sa motivation ne pouvait pas être plus « politique » en parlant de « cohérence ».
En fait, depuis quelques temps, elle avait mis son charisme au service de son image plus qu’au service de son office public.
Du point de vue ministériel, passée la fièvre du « mariage pour tous » durant lequel elle fut remarquable, le bilan de Christiane Taubira apparaît mitigé. Après avoir perdu ses arbitrages sur la réforme pénale, l’un de ses projets phare, la réforme de la justice des mineurs, qu’elle veut moins répressive, s’enlise.
Après les attentats de novembre, la ministre n’avait pas caché son opposition au projet de déchéance de la nationalité pour les coupables de terrorisme, annoncé par le président de la République.
Sa sortie du Gouvernement, savamment orchestrée, fait d’elle une candidate naturelle à la tête de la gauche de la gauche qui a besoin d’une « reine » médiatisée (la sortie théâtrale en vélo du Ministère va dans cette direction) en lieu et place de tous ces chefaillon(ne)s.
En fait, ce geste n’est que la fin du clash qui oppose une gauche qui se veut réformiste réaliste et efficace et l’autre, celle qui s’autoproclame morale et idéaliste.
Comme dans les comédies, il y a plusieurs scènes et de nombreux actes : le hashtag « Taubira2017 » qui a fait promptement son apparition sur les réseaux sociaux, nous ferait-il comprendre qu’on entre dans le premier ?
Eric Ciott , finalement à l’abri du ridicule que la Ministre de Justice lui infligeait à chaque séance parlementaire en réponse à ses critiques, n’a pas manqué de réagir : « Je me suis opposé à Christiane #Taubira parce qu’elle portait une idéologie extrêmement dangereuse ».
On pourrait reprocher à la ministre démissionnaire de faire un peu de confusion entre la poésie des grands principes et la prose de la dure réalité, mais de là à voir en elle un Pol Pot en jupon….
Chrstiane Taubira avait déjà été candidate à la présidentielle en 2002 : ses 2,32% au premier tour, qui s’ajoutèrent au score de 5,33 % de Jean-Pierre Chevénement , clouèrent Jospin au 1er tour, lui empêchant d’accéder au second.
Ne dit-on pas que l’histoire se répète ? Il est le destin des petits de voir toujours plus grand !
